SURPRISE - Nephtys (extrait)

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Salut tout le monde !
Voici un court extrait du tome 2 qui est disponible sur mon compte 😉

Toy

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Chapitre 1 : 218 av. JC

Les rues d'Alexandrie resplendissaient, réfléchissant la lumière aveuglante du soleil. Passants, soldats et marchands allaient et venaient au travers des ruelles étroites. En ce milieu de matinée la ville était semblable à une immense fourmilière dont les ouvrières vaguaient à leurs tâches. Le vent soulevait par moment quelques nuages de sable et de poussière.

Le nez collé à la fine ouverture qui la reliait à l'extérieur, Nephtys inspira profondément. L'air chaud qui lui parvenait ne faisait qu'amplifier son mal-être. Son coeur lui semblait comprimé par d'immenses serres qui ne cessaient d'accroître leur oppressante étreinte. La joie indicible qui l'avait envahie lorsqu'elle avait retrouvé les siens avait été aussi brève que décevante. À tel point qu'elle n'avait guère mis longtemps à éprouver un puissant regret aux relents amers. Ces neuf années qui l'avaient tenue éloignée de son sang n'avaient pas été de son fait. Loin de là. Sans n'avoir rien demandé la jeune fille alors âgée de six ans avait été exilée. La Nephtys de l'époque ne comprenait pas les raisons obscures qui entouraient son départ et l'avait vécu avec autant de douleur qu'il lui était possible d'en ressentir. Son exil resta toutefois doucereux. En effet son oncle la choya plus que nature mais cela restait dans son esprit une injuste punition. Le frère de sa mère était incapable d'avoir des enfants et ayant perdu sa femme dans un tragique accident, il fut plus que ravi de lui transmettre ses passions ainsi que ses diverses connaissances. Ce simple groupe nominal accumulait déjà plus de savoir que nombre de sages ne pouvaient s'en vanter. Cet homme intelligent et bienveillant, elle avait appris à l'aimer. Bien qu'il eût été comme un père pour elle durant presque une décennie complète, Nephtys avait accueilli l'annonce de son départ avec bonheur. Un bonheur malheureusement relatif qui se trouvait terni par les adieux qui lui incombaient.

Douze longs mois s'étaient écoulés depuis son retour. La jeune femme avait espéré que ceux-ci auraient suffi à estomper la rancoeur que Patmosis nourrissait si ardemment à son encontre. Cela semblait être une veine utopie. Le temps le murait inlassablement dans une colère indélébile et dans un mutisme insupportable. Outre son implacable froideur, il limitait autant qu'il lui était possible leurs contacts.

Agacée de s'abaisser à de telles lugubres pensées, Nephtys quitta le petit salon. Les quelques dames de compagnie qui essayaient tant bien que mal de la divertir depuis de longues minutes se regardèrent, interloquées par ce départ précipité. La suivante principale de la princesse se leva et se précipita sur ses talons. Rië-Sephret était une jeune fille issue de la haute noblesse égyptienne. Son caractère agréable avait tout de suite plu à la soeur de Pharaon. S'étant liées d'amitié il avait semblé logique qu'elle s'installe au palais et suive la princesse dans ses activités quotidiennes.

-Majesté !

Sa voix fluette résonna dans le couloir vide de l'édifice et amena l'intéressée à se retourner.

-Que veux-tu ?

Elle avait parlé d'un ton sec qui ne lui était pas habituel, laissant l'animosité qui l'habitait transparaître.

-Je...allez-vous bien ? Voulez-vous que je vous accompagne ?

Touchée par la bonne volonté de Rië, Nephtys se détendit quelque peu et parvint même à esquisser un sourire.

-Ta sollicitude me touche, mais il n'est guère nécessaire que tu t'inquiètes. Je vais voir Pharaon. Restes avec les autres, je vous rejoindrai plus tard.

La jeune femme acquiesça après un instant d'hésitation et rebroussa chemin. Débarrassée de son amie, la princesse se rendit d'un pas vif jusqu'au bureau où Patmosis se concentrait sur les besoins de l'empire. Elle feignit, comme toujours, de ne pas remarquer les deux gardes qui restaient en permanence à sa suite et se laissa annoncer dans le cabinet royal. Son frère la dévisagea d'un oeil vide et attendit que leur intimité fût assurée avant d'ouvrir la bouche :

-Y'a-t-il un problème ?

Sa voix grave fit trembler les murs. Il posa les documents qu'il tenait devant lui et se recula dans son siège sculpté.

-Non, je venais te demander l'autorisation d'aller voir père.

Patmosis se frotta l'arrête du nez en soupirant.

-Ne t'ai-je pas répété cent fois que tu n'avais pas besoin de mon aval ? Tu es libre de tes mouvements dans ce palais.

La jeune femme croisa les bras sur sa poitrine, dubitative.

-J'ai pourtant l'impression que tes soldats te rapportent mes faits et gestes.

Le pharaon pinça les lèvres, profondément agacé.

-Ils sont là pour ta sécurité.

-Oui bien sûr, tant que je reste cloitrée au palais.

Il fronça les sourcils, désarçonné.

-Tu ne te rends pas compte de la menace qui plane. Les Séleucides sont prêts à tout. Leur invasion ratée n'est pas synonyme d'abandon. À la première occasion ils essaieront de mettre la main sur Alexandrie. Les rues sont dangereuses, n'importe quel meurtrier peut s'y terrer. Les jardins sont suffisamment grands pour que tu t'y promènes.

Son ton était sans appel et ne souffrait aucune discussion. Son interlocutrice ravala sa déception et il poursuivit :

-Donc pour la dernière fois ne revient pas me voir pour des choses aussi futiles. Je ne te garde pas emprisonnée dans ta chambre à ce que je sache. Je ne suis pas Kaï.

Il avait asséné cette dernière remarque comme si celle-ci était évidente. Nephtys le détailla de son regard gris et lança en tournant les talons :

-C'est vous qui le dîtes, Votre Altesse.

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Voilà voilà ! J'espère que vous me laisserez votre avis et vos impressions ! Cette surprise vous a plu ? Que pensez-vous de tout début d'aventure ?

(Je tiens à préciser que ce n'est pas l'intégralité du chapitre 1, mais un extrait du début pour que vous ayez un petit avant-goût ;) ) 

L'appel du pouvoir - Sous l'Oeil Oudjat tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant