— Vous en voulez plus ?
— Oui, encore.
— Je ne sais pas si...
— Je suis une future mariée trempée et avide de chaleur.
— Très bien.
Pierre retroussa les manches de sa chemise à carreaux avant de saisir la bouteille de rhum sur la table basse et d'en rajouter dans le grog qu'il avait préparé pour la fameuse « Ava ».
Il se racla la gorge, toujours gêné et tendu devant la femme dénudée et enroulée dans son plaid et se perdit dans ses pensées à imaginer les seins nus de son « invitée » se frotter contre le coton.
« C'est bon, merci. » dit-elle avant de passer son doigt sur le contour du verre et de le porter à ses lèvres. Elle passa ensuite sa langue pour avoir un aperçu du goût de breuvage dans sa bouche, le tout sans quitter des yeux son hôte.
Ressentant un besoin absolu de respirer, Pierre déboutonna le haut de sa chemise sous le regard brûlant de la future mariée, laissant sa fine toison à découvert.
— Vous ouvrez souvent votre porte à des inconnus ? demande-t-elle après avoir bu une gorgée.
— Il faut parfois faire une place à l'imprévu quand il se présente.*
— C'est surprenant venant de la part d'un homme qui a un gros secret à cacher.
— ...Mon gros secret ?
— Énorme je dirais même.
— Vous l'avez vu ?
— Je l'ai senti mais oui, j'aimerais le voir. J'aimerais même y goûter.
Pierre se leva du canapé, avala une gorgée de son rhum arrangé et parti en direction de la cuisine en déboutonnant à nouveau sa chemise.
La future mariée, elle, se releva rapidement en faisant glisser le plaid sur sa peau pour aller attraper son arme et la ramener près d'elle par précaution. Elle avait beau jouer avec la frustration de son hôte, elle ne faisait pas confiance facilement. Elle se rassit dans le fauteuil, cachant son arme entre ses jambes sous le plaid et bu une autre gorgée de son grog.
Elle pensa un instant qu'il aurait pu la droguer avec la boisson mais elle sentait que si cet homme voulait profiter d'elle ou s'en débarrasser, il s'y prendrait par la force de ses muscles.
Ava regarda Pierre revenir avec une petite boite et en profita pour observer son corps viril qui lui donnait envie.
L'homme s'assit à côté d'elle et, en ouvrant la boite, il lui fit un petit sourire en se frottant le crâne.
— J'imagine que vous en avez déjà consommé ?
— Je pensais avoir l'air d'une femme pure.
— Une femme pure et innocente avec un Smith & Wesson attaché à la cuisse pour son mariage ?
— Vous marquez un point. J'ai bel et bien déjà consommé mais jamais en passant directement par le cultivateur.
— Je vous laisse rouler pour nous deux alors, les graines de tournesol à la cannelle sont prêtes et vont parfaitement accompagner ce moment. Vous me raconterez peut-être comment votre futur époux a laissé s'enfuir une femme aussi belle que vous ?
La future mariée fit un clin d'œil avant de saisir la boite remplie de marijuana et d'en sortir des feuilles à rouler. Elle ouvrit un petit sachet avec de l'herbe déjà toute prête. Pierre enleva la poêle de la cheminée et s'occupa de remplir un bol des graines de tournesol assaisonnées. Il regarda ensuite la femme humidifier la dernière bande collante et torsader le joint.
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Adieu jours de débauche
ContoUn soir d'été pluvieux. Une pause charnelle entre deux inconnus. D'un côté, une mystérieuse future mariée en cavale. De l'autre, un cultivateur de tournesols. Des mots en suspens et des barrières brisées avant l'adieu à la débauche et à la liberté. ...