VI

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Tout ceux qui passaient me regardaient comme si j'étais un extraterrestre, je me demandais quand est-ce que Carine allait revenir, ça faisait déjà plus de 20minutes qu'elle étaient partie. Je regardais la cabane en face de moi et mes larmes se mirent à couler, elle était faite de planche pourries et rongées par l'humidité. Comment est-ce que des êtres humains normaux pouvaient vivre dans de telles conditions? Pourquoi? J'apercevais même leur matelas posé à même le sol à travers quelques trous. Il y avait de l'eau stagnante qui entourait presque toute la cabane et à l'entrée, une vielle caisse en planche. Sûrement celle d'Alain qui le servait de call box, quelle misère ! J'étais trop plongée dans mes pensées au point où je n'ai pas su quand j'avais été entourée par une bande de gamins. Le plus petit s'avança vers moi.

- Bonsoir "ressé" j'aime ta montre hein, c'est la pâte ! il y'a alors rien pour ton petit?

Un léger frisson me parcouru tout le corps, il pouvait avoir entre 15ans et 16ans et pourtant il était tatoué jusqu'au crâne. Il portait un pantalon déchiré et un simple démembré qui était sûrement blanc auparavant.

- Euuhh bonsoir...attends
J'ai pris les 30.000fcfa que j'avais dans mon porte feuille et je lui ai tendu ça.

- Hahaha "ressé" ne sois pas dure didonc, tu es boboh. Donnes moi alors ton téléphone et ta montre je vends non? Ma mère est hospitalisée.

- Je...

- Weehh ne parles pas, donnes d'abord.

Je savais que je n'avais pas vraiment le choix, il était entrain de m'agresser galamment.  j'hésitais mais j'avais peur pour ma vie. Je le fixais et je me demandais ce qui avait pu le pousser à se livrer à de telles pratiques. Il soutenait mon regard sans avoir froid aux yeux , bien au contraire il souriait.

- Gars Kirikou tcha (tcha: prend) les dos (dos: argent) là on go, voilà Pablo qui came déjà.

Je ne savais pas qui était ce Pablo mais il semblait semer la terreur dans ce secteur vu la façon donc les agresseurs se sont tirés. Je me tournais donc pour voir ce fameux terroriste, la peur au ventre. Lorsque je le vis...oh oui c'était bien et bel lui...Raphaël, il venait avec Carine. Ça faisait beaucoup d'années que je ne l'avais pas revu mais j'aurais pu le reconnaître entre mille. J'avais pensé à fuir comme les autres mais heureusement que ce Pablo n'était personne d'autre que Raphaël. Mon dieu comme il avait changé ! Il avait énormément noirci et la moitié de sa face était couverte par sa barbe. Il était très négligé, plus il approchait, je me demandais ce qui m'avait pousser à tomber amoureuse de lui au point de faire un pacte. Il y avait sûrement quelque chose, sinon je ne serai pas là.

- Bonsoir Madame

- Bonsoir Raphaël comment tu vas?

- je vais bien, qu'est-ce que vous faites là?

- Tu ne vas quand même pas me vouvoyer, je suis venue te voir pour qu'on parle.

- Hahaha ne vomis pas s'il te plaît. Vu l'expression de ton visage, ça se voit que tu n'es pas du tout à l'aise ici. C'est très différent de ton luxueux palais dans lequel tu vis avec ton richissime mari.

- On peut entrer avant de discuter?

- Non, je n'ai pas de chaise pour te recevoir, c'est mieux ici. Regardes la tête que tu fais, je te dégoûte?

- Euuhh non, c'est que j'ai failli me faire agresser maintenant par une bande de gamins,  ça m'a un peu secoué.

- Où ça ? Quand? Qui a osé ? Tu as reconnu une personne quand même ?

- un petit garçon noir et tatoué jusqu'au crâne, je crois qu'il s'appelle kiri...

- Kirikou! Merde!  il a osé le faire devant ma maison! Je vais gérer son cas plus tard.

QU'EST CE QUE J'AI FAIT AU BON DIEUOù les histoires vivent. Découvrez maintenant