Loonaria

Choix

Ce fut un sommeil sans rêve, sans démon, sans peur ni crainte, simplement le néant... qui sera toujours plus apprécié que l'enfer.

En me levant je me rends compte que le soleil était déjà haut placé dans le ciel et ne demande plus qu'à redescendre. La demoiselle se tient debout contre un arbre regardant dans le vide, perdu dans ses pensées elle ne me voit pas arriver à ses cotés et lorsqu'elle le comprend enfin c'est déjà trop tard. Mon bras entoure la gorge, je suis placé derrière elle pour qu'elle ne puisse pas m'atteindre, le succube cherche de l'air en se débattant, je l'entends suffoquer mais tente tout de même de me résonner.

-« C'est... comme ça... que tu me remercie... ? » Ses mots sont hachés et coupé entre deux quintes de toux.

-« Te remercier de quoi au juste ? De m'avoir laissé la vie sauve ? Laisse-moi rire ! » Je ris nerveusement ne sachant si c'est par énervement ou par doute.

-« Exactement ! Je veux... Faire... Une alliance avec toi... » Ses paroles ne sont plus que des souffles, je desserre alors ma prise pour la laisser continuer. Il lui faut alors plusieurs minutes pour reprendre son souffle et pouvoir me dire le fond de sa pensé.

-« Nous voulons toutes les deux nous venger de Chrome, vrai ? » Je hoche la tête et lui intime de poursuivre.

-« Bien alors voilà ce que je propose. On le bute et on fait nos vies chacune de notre coté comme si de rien n'était. » Je fronce les sourcils. Elle me prend pour une idiote ou quoi ? C'est quoi cette alliance de merde.

-« Je n'ai pas besoin de toi pour me venger. » je lui crache ces mots acéré pour lui montrer qu'elle ne met d'aucune utilité.

-« Ha ha... Je savais que tu dirais ça... C'est pourquoi j'ai autre chose à te proposer. » J'arque un sourcil, surprise de sa deuxième proposition.

-« Parle. » je lâche alors complètement la succube pour qu'elle puisse me faire face. Elle se retourne et me dévisage comme si j'étais la chose la plus inoffensif au monde.

-« Je peux te la faire oublier. Je peux l'extraire de ta mémoire pour que tu puisses vivre une vie comme tu l'as toujours espéré... Tu pourrais repartir de zéro, te refaire des amis, fonder une famille, t'entourer à nouveau de personnes qui t'aime. » Mes oreilles bourdonnent, je n'entends plus la suite mais je me retrouve les genoux à terre, le regard dans le vide ne sachant que penser.

On me laisse une seconde chance. Une chance de l'oublier, de pouvoir avoir une vie normale, de ne plus souffrir, de.... La souffrance... Oui je ne souffrirais plus... Mais jusqu'à quand ? J'ai réussi à me reconstruire après l'assassinat de mes parents. Pourtant ça n'a pas empêcher de me briser une seconde fois... Alors même si j'accepte, combien de temps je serais heureuse ? Un an ? 6 ans ? Toute ma vie ? Personne n'en sait rien... Alors je dois prendre le risque de tout perdre une troisième fois ? Je ne peux pas. Jamais je n'aurais le courage !

La succube s'accroupis devant, inclinant la tête sur le coté comme pour essayer de sonder mon esprit.

-« Non... » Je lève la tête et fixe mon regard au sien. Si j'accepte, alors je perdrais mon identité, ma vie ne serait alors remplie que de merveilleux moment c'est vrai, mais je suis qui je suis parce que j'ai vécu tout ces drames. J'ai peur de ce que je pourrais être sans ça.... La succube tend sa main vers mon visage avant de la posé délicatement sur mon visage. Elle me regarde alors avec des yeux désolés.

-« D'accord... Alors je te laisse, je n'ai rien d'autre à t'apporter. » Pourquoi ces mots sont comme des épées qui me transperce le cœur ? Je ne veux pas qu'elle m'abandonne ! Pourtant je n'ai besoin de personne, je ne veux personne autour de moi de peur de les perdre. Malgré tout je souhaite qu'elle soit là, me soutenant, me parlant afin que j'évite de retomber dans la folie... C'est devenu sans que je m'en aperçoive... Mon pilier. La personne qui m'a sortie de ce cauchemar et qui tente désormais de me résonner pour que je n'abandonne pas. Ce n'est pas quelqu'un que j'affectionne particulièrement mais pour une raison que j'ignore elle me donne envie de rester quelques secondes de plus dans ce monde chaque fois que je la vois me sourire.

Je me rends compte qu'insciemment j'ai posé ma main sur la sienne et que ma tête repose sur son épaule.

-« Ne m'abandonne pas toi aussi... » Ils m'échappent tellement facilement que j'ai l'impression qu'ils ne viennent pas de moi. Ils sortent de bien plus profond dans mon âme... C'est cette vulnérable petite fille que j'étais qui les prononcent, elle a besoin de soutient, que quelqu'un l'accompagne, d'être aimé, d'être chéri...

La demoiselle en face de moi m'enveloppe de sa chaleur qui me fait tant de bien, je me laisse aller à son étreinte.

-« Non... Je ne pars nulle part. »