La Corée du Sud est championne olympique de patinage artistique en duo. Une soirée exceptionnelle est organisée par le président pour fêter l'événement. Plusieurs groupes de Kpop sont invités. Lors de cette soirée, Jinyoung va s'intéresser à l'histo...
Les chinoises sont entrain d'exécuter leur enchainement. Elles sont fortes, y a pas à dire, elle sont meilleures que nous, je trouve. Je souris, c'est magnifique à regarder. J'observe les visages des jurés, ils sont sous le charme. Joon Soo me rejoint. Son sourire disparait quand elle observe le duo chinois. Elle boude, c'est inutile, il faut savoir reconnaître quand un adversaire est meilleur. Et deuxième, c'est une place meilleure que tout ce que nous pouvions espéré en participant à cette compétition. J'estime que nous avons fait le travail, bien évidemment, c'est rageant d'échouer si près du but.
Je rentre dans notre loge, elles vont gagner. Le journaliste me questionne :
"- Vous ne venez pas assister à la délivrance des notes ! Je pense que vous avez des chances de réussir, une des patineuses chinoises est tombée à la fin." Il m'explique.
Mon cœur bat la chamade, après tout dépend de l'appréciation du jury sur le programme des dernières patineuses. Logiquement une chute est sanctionnée, mais on a vu tellement de cas où cela n'a pas empêcher la victoire parce que le programme présenté était plus complet ou plus intéressant. Et la vie m'a appris la prudence et de ne pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tuée. Je choisis de rester dans la loge, j'ai trop peur de découvrir les résultats, c'est une pression insurmontable. Les notes sont données et il y a des cris partout dans la patinoire. Les duos chinois et russe étaient favoris. Joon Soo revient comme une hystérique dans la loge. Elle nous annonce que nous sommes championnes olympiques. Je la regarde en mode arrêt sur image. Je ne réalise pas.
"- Nous sommes championnes olympiques !"
Elle me crie dessus pour que cela rentre dans ma tête, et également pour me faire réagir. Je fronce mes sourcils, enfin je réalise. Des larmes coulent de mes yeux et je saute dans les bras de mon amie. Nous savourons cet instant, c'est complètement fou ce qu'il nous arrive. Le journaliste nous félicite, il crie tellement dans son micro qu'il n'a plus de voix. Le podium est érigé et je comprends que nous avons gagné les jeux olympiques au moment, où nous recevons notre médaille et que notre hymne national est joué par l'orchestre de la patinoire. Je suis sur un petit nuage.
De retour dans nos loges, je m'écroule sur le fauteuil. Mes émotions sont à leur comble, mes jambes ne me portent plus. Le stress évacué, la fatigue refait surface, me submergeant au passage. Nous allons rentrer chez nous avec le titre de championne olympique. Je ferme les yeux, quel bonheur et quel moment savoureux pour moi. Enfin la reconnaissance de mon statut sera inévitable, on ne pourra pas faire autrement que de prôner mes mérites. Sous prétexte que j'étais blonde d'origine française, mon intégration à l'équipe nationale coréenne, n'a pu être possible que grâce à l'abandon d'une des patineuses pour blessure très grave. Même si j'étais, sans aucune prétention, bien plus forte qu'elle, elle a été choisie à ma place.
J'étais tellement offensée et déçue. Disons que je n'avais pas le bon physique pourtant étant de nationalité coréenne, rien ne pouvait m'empêcher de participer aux jeux olympiques. Ce sentiment de rejet je le vis au quotidien depuis le moment où je suis venue habiter avec ma famille d'adoption à Séoul. Ma vie, si agréable est devenue très difficile. Personne ne voulait être ami avec moi, à l'école j'étais la fille à fuir. C'était tellement pesant, et je me sentais mal. Je me détestais d'être différente. Je me suis beaucoup isolée ces dernières années, et je me suis enfermée dans le patinage.
J'ai progressé tellement rapidement, en m'acharnant. Je m'épuisais aux entrainements, je me faisais du mal, quelque part je me punissais d'être comme je suis. Depuis, je n'ai plus jamais affronté les gens de face, je cherchais des subterfuges pour ne pas avoir à me justifier sur la non présence de mes parents aux sorties "parents-élèves". Je préférais ne pas impliquer Han et Shin Boon dans mes problèmes. Qu'auraient pensé les autres élèves en me voyant avec des parents coréens ? Peut-être auraient-ils compris ma situation ? Je n'ai pas pris de risques inutiles.
Le lendemain, nous sommes dans l'avion qui nous ramène en Corée du Sud. Je suis épuisée, et nous avons fêté notre titre une grande partie de la nuit. J'ai dormi un peu dans l'avion. Nous foulons le sol de l'aéroport et nous sommes surprises de découvrir un comité d'accueil aussi chaleureux. Il y a au moins plusieurs milliers de supporters. On nous félicite pour notre médaille, et personne ne fait de remarque sur ma différence. C'est très plaisant pour une fois. J'avance tel un robot, toute cette foule m'effraie un peu.
Nous sommes conduites jusqu'à une voiture noire, et nous montons à l'intérieur. Enfin le silence et personne pour nous diriger. Joon Soo est tellement heureuse de notre victoire qu'elle appelle tous ces contacts. Depuis plusieurs heures, elle est constamment sur son téléphone. Personnellement, je n'ai personne à appeler, hormis ma famille adoptive. Je décide de les appeler exceptionnellement. Mon père est heureux. Il me félicite en m'avouant qu'il avait toujours cru en moi. Je sais qu'il est sincère, il m'a toujours encouragée, ainsi que ma mère.
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JINYOUNG :
Yugyeom est entrain de lire les informations sur son iPhone. Il nous informe que notre pays a eu la médaille d'or olympique en duo patinage artistique. C'est cool. Les filles ont fait un beau travail. Quand même, une médaille d'or olympique. Puis le téléphone de Bambam sonne. Sa femme l'informe que Sae Jin, la petite amie de Yugyeom est à l'hôpital suite à des blessures au visage. Ma première réaction est la révolte. La pauvre, elle s'est encore fait taper dessus. Je ne sais pas comment Yugyeom peut supporter cela. Il ne le supporte pas à vrai dire. Il se lève et se dirige vers le Directeur. Nous sommes en tournée, la situation est spéciale, je pense que le staff peut faire une exception.
