L' honneur d'un prince *EN PAUSE*

Chap.9

Assis à la table du petit déjeuner dans ses appartements en Géorgie du Sud où il était revenu la veille pour une réunion de son Conseil ainsi qu'une rencontre avec l'un des émirs des Émirats Arabes Unis pour poursuivre des négociations qu'ils entretenaient concernant l'exportation de pétrole , Arkhad ne parvenait toujours pas à s'ôter de la tête sa récente confrontation avec Kenya , un jour plus tôt .

Borné? Lui?

Elle l'avait traité de borné et son orgueil ne s'était toujours pas remis du sacré coup que ça avait été. 

Contrairement à ce qu'il laissait paraître , il n'était pas vraiment quelqu'un d'orgueilleux parce qu'après tout de quoi aurait-il pu s'enorgueillir? Il n'était que le fils bâtard d'un défunt souverain qui avait d'ailleurs eu honte de lui de son vivant et contrairement à ses demi-frères , il n'avait pas grandi choyé comme un petit prince - ironique non? - et il se rappelait clairement de toutes ces fois où on l'avait tenu à l'écart comme s'il était atteint de la peste , de toutes ces paroles méprisantes qu'avait eu Christina - sa belle mère - à son encontre ; du fait que malgré les efforts qu'ils fournissaient pour qu'il se sente accepté , ses demi-frères ne pouvaient pas s'empêcher de le traiter différemment , du fait qu'il avait été le souffre douleur de ses collègues durant son enfance et son adolescence dans ces institutions de Bourges où on l'avait forcé à poursuivre ses études en Angleterre ... Bref du fait qu'il n'avait jamais vraiment eu sa place dans la société avant de devenir le souverain de ces îles et même là il lui avait fallu user de son QI - largement supérieur à la moyenne - pour se faire accepter.

Alors qu'on le traite de borné l'avait vraiment irrité au plus haut point , tellement qu'il avait fini par parler d'une vision du mariage qui n'était pas la sienne juste pour irriter son interlocutrice autant qu'elle l'avait fait.

Pour tout dire , il n'avait aucune vision du mariage. Il n'avait jamais penser qu'il contracterait une telle union. Ce qu'il avait vu du mariage de son père avec Christina avait suffi à le dégoûter de cette pratique: une succession de faux semblants et de coups de poignard dans le dos. Et il n'avait aucune envie de se retrouver coincée dans une telle relation...

- Je viens aux nouvelles , Votre Altesse , fit Rowlands en entrant dans ses appartements une pile de  journaux sous le bras , coupant ainsi cours à ses réflexions matinales.

- Quelles sont-elles ? Demanda Arkhad en s'essuyant les lèvres à l'aide de sa serviette de table et en demandant à son conseiller de s'approcher d'un signe de la main.

- Je crains qu'elles ne soient pas plaisantes , fit Rowlands en s'approchant pour déposer la pile de journaux sur la table devant son souverain.

Arkhad s'empara du journal au dessus de la pile.

À la une de l'actualité mondiale , on parlait du crash qu'avait manqué de subir un avion de la flotte nationale monégasque et quelle ne fut pas sa surprise surprise en découvrant que le capitaine de l'équipage n'était autre que Kenya !

Plus angoissé qu'il ne l'aurait admis , il s'empressa de regarder tous les autres journaux qui parlait de la même chose vu que l'avion transportait vers New York le premier ministre japonais ainsi que d'autres personnalités importantes du monde des affaires qui revenaient d'un congrès ayant eu lieu à Monaco dans les jours précédents - congrès auquel il avait lui même assisté le jour même de sa confrontation avec Kenya. N'en revenant pas , il lança un regard à Rowlands.

- J'ai eu exactement la même réaction que vous en le découvrant dans la presse ce matin , fit celui-ci. C'est même à la une à sur plusieurs chaînes de télévision , ajouta-t-il en allumant l'écran géant incrusté dans l'un des murs de la pièce.