Chemin

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La route. La nuit. 80 au compteur, le moteur qui ronronne. La route encore. L'impatience, le stress, la boule au ventre, la peur. La radio allumée, un crépitement constant. Puis une musique. Du country. Un panneau. Welcome to Riverdale the town with peps. Un sourire. La peur, l'impatience. Une pensée, un visage, l'amour. Un oiseau, un choc, le par brise plein de sang. La peur, un coup de volant, un arbre. Deuxième choc, plus violent cette fois. La fumée. Le moteur : mort. Une seule solution, la marche. 
C'est ainsi que ce passa ma merveilleuse arrivée a Riverdale. Riverdale, la ville des pêcheurs. Marcher. Mais marcher vers où ? J'aurai peut être du attendre la lettre de Jughie. Il m'aurait peut être dit ou il vit. Il fait froid. Les arbres murmurent, les branches grelottent. Ça mord, ça pique, ça brule le vent. La peau craque alors que le vent souffle. C'est fatiguant de déambuler dans les rues d'une ville qu'on ne connait même pas. Des voitures passent sur la route, ça pue l'essence. Ou alors c'est la route qui pue. La faim me tord le ventre. Quelle idée de ce faire virer de la maison juste a l'heure du repas ? J'ai pas manger depuis hier midi a la prison. J'ai pas un sous en poche, j'ai eu de la chance, mon réservoir était plein. J'ai faim.
Je vois un mobil-home au loin, enfin je crois. Tout es flou, je sais plus trop ce que je vois et ne vois pas. Je traverse le macadam, on me klaxonne, ou alors c'est le bruit du sang dans mes tempes ? Je frappe a la porte. Les heures passes et personne n'ouvre. Ou était ce quelques secondes ? Je sais pas, je crois que je me suis endormie avant. Ou peut être que je me suis évanouie, peut être même qu'on a fini par m'ouvrir. Je ne me souviens pas, mais je me souviens d'une chose, une chose chaude sur mon front. Un baiser, ou une serviette chaude. Je ne sais pas. Je m'en souviendrai plus tard, ou pas.  
Je rêve. Je rêve de papa, il est au dessus de moi, il me sourit. Il embrasse ma joue avec sa barbe qui pique, j'entends sa voix grave, comme avant. Son grand sourire et ses rides. Il a viellit.  Je suis couchée sur un canapé vert, couverte d'un plaid a cadeaux en laine qui gratte. Ça sent bizzare, la nourriture, l'essence.  Mon Jughie est près de moi il me tiens la main. Sa main chaude sur la mienne si froide me semble tellement réelle, tellement vrai. Il me sourit lui aussi. Pourquoi tout le monde sourit ? Je suis morte ? Ils sont tous autour de moi. C'est mon enterrement ? Ils sont tous là sauf maman. Non ça peut pas être ça, on ne sourit pas a un enterrement. Enfin si peut être au miens.

" Papa ? Jughie ? J'ai réussi ? "

Leurs deux sourires rechaufferent mon cœur. Je ne dormais pas.

" Oui JeallyBean, tu es a la maison. Mais repose toi. Je vais te faire a manger "

Sa voix, cette voix grave, la voix de mon papa, mon père. Il m'a manquer ! Il s'éloigna dans la cuisine, Jughead resta a côté de moi. Il serait ma main comme s'il avait peur que je m'évapore.

" Jughie... "

Il me sourit a nouveau. Je m'assis, en tailleur en laissant la couverture sur mes genoux.

" Doucement princesse. "

Il posa une main dans mon dos et la replaça par un cousin.

" Je t'aime grand frère "

Goodbye RiverdaleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant