La Métamorphose

Chapitre 10: Un peu de tentions

Hermione apparut devant les portes de Poudlard, la vision brouillée par ses larmes alors qu'elle déverrouillait les portes et se ruait à l'intérieur, oubliant de refermer derrière elle alors qu'elle courrait à demi vers le château. Par chance, les portes se refermaient et scellaient seules après quelques instants, l'oubli de la jeune femme étant ainsi sans conséquence.

Elle n'arrivait pas à y croire. De toutes celles qu'elle aurait pu croiser, il avait fallu que ce soir Rita Skeeter. Hermione était perpétuellement surveillée par la journaliste, même si elle l'avait battue en plusieurs occasions alors qu'elle était élève à Poudlard. La Gryffondor l'avait gardée dans une bouteille de verre enchantée sous sa forme d'Animagus pendant deux semaines, puis, en une autre occasion, envoyé des lettres de menace pour la pousser à écrire la vérité sur le retour de Voldemort, en suivant les indications d'Harry. Rita ne s'était jamais remise du fait que la jeune fille l'ait manipulée, et devait maintenant se sentir toute-puissante de savoir ces choses sur elle.

Avoir un relooking n'était pas réellement grand-chose, mais Hermione était certaine que Rita trouverait un moyen de montrer ça de manière atroce. Elle poussa la double porte et se précipita vers le couloir menant aux cachots, ses larmes coulant toujours sur son visage.

Severus quittait tout juste la maison Serpentard et s'apprêtait à commencer ses rondes tôt. Les élèves savaient à quelle heure il passait en général, et il espérait en attraper quelques-uns espérant faire leurs imbécilités tranquillement avant qu'il n'apparaisse. Il fut un peu surpris de voir Hermione courir dans le couloir. Elle n'était pas partie depuis une heure. Hm. Elle pleurait. Peut-être que l'Auror n'avait pas perdu de temps à tenter sa chance. Le sorcier ne put résister à lui envoyer une pique alors qu'elle passait.

« Voici une fin quelque peu prématurée à votre rendez-vous, Miss Granger. Votre prétendant vous a-t-il tripoté ou a-t-il abusé de vous d'une façon ou d'une autre ? » lui ronronna-t-il.

Hermione le regarda, le visage plein de larmes.

« Fermez-la et occupez-vous de vos affaires, Professeur ! » cracha-t-elle sans ralentir le pas.

Les yeux de Severus s'écarquillèrent et il se retourna pour la voir s'éloigner. Est-ce que cette petite insolente venait de lui dire de la fermer ? Personne ne lui parlait jamais ainsi.

« Miss Granger, ce n'est pas parce que vous avez passé une mauvaise soirée que vous avez le droit d'être impolie » la reprit-il.

Hermione lui jeta un regard incrédule tout en déverrouillant sa porte.

« Putain, vous ne manquez pas de culot, à parler d'impolitesse ! Si vous disiez un mot agréable à qui que ce soit, votre visage craquerait probablement en deux sous le stress » lança-t-elle au Maître des Potions.

Snape lui jeta un regard noir.

Non seulement Hermione avait été réellement impolie, mais en plus elle jurait en lui parlant.

« Miss Granger, mes réponses aux sollicitations non désirées des autres sont basées sur ma personnalité, pas sur une tentative d'expulser une quelconque colère » contra-t-il.

Hermione ouvrit la porte et jeta un dernier regard au Professeur.

« Oh, allez vous faire foutre, Professeur ! » cria-t-elle en entrant chez elle avant de claquer la porte.

Abasourdi, Severus fixa la porte close.

« Pourquoi cette petite... » gronda-t-il impuissamment au bois. « Comment ose-t-elle, argh ! »

Severus leva les bras au ciel et se rua dans le couloir. Chaque élève prit la main dans le sac ce soir allait en baver.

Alors qu'il marchait, Severus ne put s'empêcher de se demander ce qui avait pu arriver pour la pousser à agir ainsi, si loin de son attitude normale. Il l'avait déjà vue en colère auparavant, mais pas à ce point. Il n'avait jamais entendu un mot irréfléchi sortir de sa bouche auparavant. Qu'elle puisse ne serait-ce que former de telles choses avec sa bouche était surprenant. L'ange de Gryffondor avait donc quelques noirceurs ombrant ses ailes.