Couples En Guerre {EN PAUSE}

ITCHI // Un Amour si Éternel ?

Depuis tout petits, nous étions toujours ensemble. Tellement proches qu'il n'y avait pas de place pour un quelconque secret ou une quelconque émotion cachée. Effectivement, suite à la mort tragique de Marcel, qui s'est sacrifié pour le sauver, Reiner essayait de garder la tête haute, mais je voyais bien quand il craquait. J'ai toujours été là pour lui, pour l'écouter, le conseiller, le faire rire... comme il l'a toujours été pour moi. De ce fait, malgré le choc que ça a provoqué chez certains, des sentiments se sont développés, et cela fait maintenant presque 1 an que nous sortons ensemble. Le bonheur grandit chaque jour, comme l'amour que nous éprouvons l'un pour l'autre.

Ce matin, vers 7h, son supérieur Zeke vient le chercher pour aller au travail, comme d'habitude. Un dernier baiser. Une dernière caresse. Un dernier sourire. Et un dernier regard affectueux avant qu'il me dise qu'il me réserve une surprise pour moi ce soir, en se retournant pour finalement aller travailler. Suite à cette annonce, je ne peux m'empêcher de sourire, me réjouissant et réfléchissant à quelle surprise je devais m'attendre. Il m'en a déjà fait un certains nombre, et le soir venu, soit un repas aussi beau que bon était présenté avec des pétales de rose, et des bougies pour seul moyen d'éclairage ; soit des bougies parfumées étaient placées dans la chambre avec des pétales de rose sur le lit, m'invitant ainsi à m'y allonger pour un long et délicieux massage ; soit c'est lui qui m'attendait sur le lit, au milieu des pétales de rose et des bougies, afin de passer un exquis moment intime ^^. Effectivement, Reiner a le romantisme dans le sang.

Comme tous les jours depuis que Reini (son surnom) est vice-capitaine de l'unité des guerriers, je me promène toute l'après-midi. Je pense à notre relation, à ce qui va m'attendre ce soir, bref, toutes mes pensées sont dirigées vers mon cher et tendre♥. Je me souviens du jour où j'ai décidé de lui avouer mon amour : c'est le jour où j'ai vu qu'il se sentait mal le matin et où on a été contraint de se séparer toute la journée pour un exercice en hiver. Je l'ai surpris prêt à se mutiler seul dans la chambre à mon arrivée à l'objectif, au sommet de la montagne. Me voyant choqué et attristé de la scène, ses yeux s'étaient emplis d'étoiles et de larmes. Je pense qu'il était aussi ému car ça a dut lui rappeler que quelqu'un tenait à lui sur Terre ?

Depuis un certain temps, il souffre de troubles de la personnalité... ce qui fait qu'il doute de plus en plus souvent sur ses émotions et sur l'affection qu'il éprouve pour ses amis. Il doute de plus en plus sur ce qu'il doit faire : jouer les protecteurs des « Murs » comme il le faisait ces 3 dernières années ? Ou continuer de les détruire en tant que « Titan Cuirassé » comme il l'a fait il y a 5 ans ? De quel côté est sa place ? Chez les « Titans « ? Ou au « Bataillon d'exploration » ? A l' « Unité des guerriers » ? Ou à la « 104e Brigade » ? Il ne distingue presque plus le bien du mal... De ce fait, ça lui est déjà arrivé de se montrer violent envers des êtres chers...

Ces troubles le font quelques fois boire et ainsi, il m'a déjà frappé une fois... je ne me fixe pas là-dessus, je l'aime trop ! Ce n'est arrivé qu'une fois, et le lendemain, réalisant ce qu'il m'avait fait subir, il était sincèrement désolé, il n'avait pas vraiment contrôlé les gestes qu'il regrettait aujourd'hui, et je l'ai bien vu. La veille, il m'a traité inconsciemment comme un steak, et le lendemain il m'a traité consciemment comme un roi pour se faire pardonner.

19h, retour à la maison. Reiner devrait être arrivé il y a environ une demi-heure. Je suis surexcité !! Des tonnes et des tonnes de questions se bousculent dans ma tête. J'ouvre la porte et aperçois en premier lieu les bougies allumées et les pétales de rose. Il ne faillit décidément pas à ses habitudes, et je ne vais pas m'en plaindre !^^ Je suis le chemin de pétales, me dirigeant ainsi vers la chambre. Mon adrénaline est à son comble. Mon ventre est rempli d'une boule nerveuse. Je pousse la porte afin d'arriver à destination. Reiner n'est pas là... je patiente un instant avant de m'asseoir sur le lit. J'entends soudainement un grand fracas telle une porte qui claque violemment, suivi d'un juron crié à pleine voix. Je crois reconnaître la voix de mon amant mais, avec beaucoup plus de rage que d'habitude. Je deviens légèrement anxieux, repensant au soir où il m'a frappé. Ses pas s'approchent : ils sont lourds et moyennement rapides. Il pousse violemment la porte de la chambre d'une main, la faisant claquer avec brutalité contre le mur. J'espère rêver. Il a sa chemise déboutonnée jusqu'en dessous de ses pectoraux, il transpire, il a une bouteille d'alcool en main... celle-ci est quasiment vide... J'aperçois un mélange de rage et de chagrin dans ses yeux bruns. Ayant peur de ce qui va suivre, mes jambes se sont resserrées, tous mes muscles se sont contractés. Léger soulagement quand je le vois se diriger vers les bougies pour les éteindre.

« Reiner... fis-je d'une voix aussi sûre que possible.

-Oh ta gueule Bertholdt ! » me répond-il énervé en vidant sa bouteille et me lançant un regard plus noir que mes cheveux.

Je suis choqué ! La seule fois où il m'a parlé comme ça, c'est le soir où il m'a frappé juste après... sans réfléchir jusque là sur le coup, je fais quelque chose que je vais regretter : je l'approche à vive allure et tente de lui arracher sa bouteille des mains. Jamais au grand JAMAIS je n'aurais dut faire ça... énervé d'avantage, il me l'enlève et me frappe avec, me jetant ainsi à terre. Je le regarde effrayé, une main sur la tempe où j'ai reçu le coup.

« Pourquoi... ? » lui demandai-je d'une voix vulnérable.

Me voyant ainsi, il ne bouge plus. Sa respiration s'accélère. Il commence à trembler... réalisant je pense ce qu'il vient de faire et ne sachant pas si c'est bien ou mal, s'il est sûr d'avoir voulu faire ça ou non. Il finit par me lancer sa bouteille dessus en criant des choses incompréhensibles. Ne se souciant pas de moi, il sort de la chambre en claquant une nouvelle fois la porte. La bouteille s'est brisée à quelques centimètres de mon visage sur le sol, mais je l'ai bien vu me viser, il ne l'a pas lancée au hasard... Je passe le reste de la nuit à me morfondre seul dans la chambre, ne sachant que faire pour lui ; pour nous... quand il me disait qu'il avait une surprise pour moi, je m'attendais à TOUT sauf à ça...

Le lendemain matin, je suis à table et bois mon café. Reiner se lève et me rejoint dans notre salle à manger. Il pose une main sur mes cheveux et vient m'embrasser. J'évite son baiser. Il s'installe en face de moi et me demande si je vais bien, remarquant mes yeux rouges et mon attitude anormale. Je le regarde choqué qu'il ne se souvienne de rien, et soulève une mèche de mes cheveux, dévoilant une plaie faite à cause d'un éclat de bouteille de hier, pour tenter de lui rappeler. Il a dût se souvenir car il comprend tout de suite d'où ça vient. Il met une main devant sa bouche, choqué de ce qu'il a fait.

« Je... je ne sais pas quoi dire Berti (mon surnom) je...

-Ne dis rien alors. » le coupai-je

Il se tut. Un silence pesant avant que je ne reprenne.

« Je ne sais pas si on peut continuer ainsi... Je ne pense pas. Ce n'est pas la première fois que ça arrive et, ça me fend le cœur, ça me hante. Ça dégrade l'amour que je ressens à ton égard...

-Chéri, s'il te plait... me dit-il en me serrant une main avec les deux siennes et d'une voix affaiblie. Tu es le seul à me comprendre, le seul qui a toujours été là pour moi, le seul que j'aime, le seul pour qui je pourrais faire n'importe quoi, le seul qui malgré mes troubles, arrive à me maintenir à la réalité... J'ai besoin de toi pour survivre, s'il te plait...

-Je suis désolé Reiner... on ne peut plus continuer comme ça, je souffre trop...

-Je t'en prie... »

Je secoue doucement la tête lui montrant ma négation. Ses derniers mots ont été à peine audibles à cause du désespoir qu'il ressent. Ils ont été prononcés juste avant que je ne débarrasse ma tasse et ne quitte la salle. Rangeant mes dernières affaires dans ma valise, je l'entends retenir autant que possible ses larmes. Ce qui me fait en laisser échapper quelques une à mon tour. Face à la porte, la valise en main, prêt à partir, je lui lance un dernier regard. Il se tient la tête avec une main, le coude supportant le poids de celle-ci sur la table, il me regarde comme il peut entre ses pleurs. Ça me fait très mal au cœur de le voir comme ça... Ses larmes coulent en abondance de ses yeux rouges. Tout son corps me dit qu'il accepte mon choix, ses yeux me supplient de rester... Je sors finalement, ne sachant pour autant pas vraiment où aller.

Maintenant, j'habite avec Zeke en tant qu'amis, dans sa maison à l'autre bout du village. Depuis notre séparation, nous entendons Reiner crier mon nom en pleurant toutes les larmes de son corps, tous les soirs. Zeke me raconte souvent qu'il n'est plus comme avant au travail : qu'il est beaucoup moins actif, qu'il a les yeux rouges le matin quand il arrive, qu'il ne sourit presque plus, et que malgré l'ampleur de son désespoir, il tente de nous cacher son chagrin.

« Je t'aimais de tout mon cœur mon chéri !

Mais, malgré toi, tu buvais pour

noyer ton mal-être, tes troubles...

Les conséquences m'étaient trop douloureuses,

et je n'étais plus assez fort pour les supporter davantage...

Désolé,

Au revoir. »