Chapitre 2: Les ennuis commencent

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    En arrivant au lycée ce matin là, j'entendis certains rire dans mon dos, et me regarder de travers, ou avec de légers sourires en coin. En soi, cela ne me dérangeait pas, j'avais l'habitude. Mais je me demandai tout de même pourquoi. Pourquoi ils avaient tous décidé de se monter contre moi aujourd'hui, alors que d'habitude ils se contentaient de m'ignorer? Pourquoi certains me regardaient avec une mine dégoûtée, comme si je n'étais qu'un déchet ambulant? Qu'est-ce que j'avais fait, depuis hier, pour que tout change à ce point? Je me sentais comme une petite souris entourée de chats, prêts à sauter sur leur proie au moindre faux pas de ma part. Je n'avais jamais ressenti ça. Le rejet oui, mais cette impression d'être opressé, d'être le la cible de tous sans savoir pourquoi, jamais. Je continuai donc mon chemin en ignorant du mieux que je pouvais ces imbéciles, continuant à me questionner sur la cause de ce changement de comportement. 

    Mais ce fut bien pire en arrivant devant mon casier. Je compris pourquoi tous ces regards étaient braqués sur moi, pourquoi toutes ces bouches ne s'ouvraient que pour déverser un flot de haine sur mon dos. La raison? Quelques stupides photos, collées sur mon casier. Des photos de moi et de Timothy, alias Tim, ou mon ex petit ami pour être plus précis. Des photos de nous, nous embrassant, des photos de moi, de mon petit corps frêle et pâle, posant en caleçon. Ces photos... Elles n'étaient réservées qu'à lui. Comment avait-elles pu se retrouver ici, à la vue de tous?! Personne ne connaissait Tim, personne. Alors qui, et comment cette personne avait pu trouver ces photos?! Si il était dans ce lycée, je l'aurais vu, je le saurais, alors comment quelqu'un avait pu remonter à lui? Et surtout pourquoi? Pourquoi chercher aussi loin pour me faire du mal? Qui pouvait être cruel à ce point? Je déchirai d'un geste brusque ces photos et les roulai en boule dans mes mains, essayant de contenir la peine et la rage qui brûlaient en moi, tandis que les rires dans le couloir redoublaient d'intensité. 

    Tous ces gens. Ils se moquaient de moi à cause de mon corps? Bien sûr que non, enfin certains sûrement, mais ce n'était clairement pas la raison principale. Alors pourquoi? Simplement parce que j'avais choisi d'aimer une personne de mon sexe, parce que j'avais pas voulu me fondre dans la masse, comme tout le monde. Et la seule personne qui était au courant de tout cela? Tara. Cette barbe à papa ambulante avait fait tout ça parce que je lui avais tenu tête hier. J'avais refuser de jouer les esclaves, de me plier à ses volontés, alors elle s'était vengé. C'est vrai, je me souvenais de sa menace. Je lui avais dit n'en avoir rien à faire, que je me fichais bien du regard des gens. Mais je ne pensais pas qu'elle la mettrait à exécution, et pire, qu'elle trouverait le moyen de contacter Tim et d'obtenir ces photos. J'en voulais à Tim. Certes, on ne s'était pas quittés sur de bons termes, mais jamais moi je ne lui ai fait du mal intentionnellement après cela. Mais Tara, cette garce. Je la haïssais, je la détestais. Il fallait que je la trouve. Je voulais lui faire avaler ces boules de papier que je tenais bien serrées dans mes mains, qu'elle s'etouffe avec sa méchanceté. Jamais je ne m'étais montré violent et agressif envers quelqu'un, mais à ce moment précis, le premier objet tranchant qui me serait passé dans les mains aurait été suceptible de finir dans sa gorge. Oui, j'avais des envies de meurtre envers elle. Je voulais la voir souffrir, autant qu'elle venait de me blesser. 

    Je jetai un regard noir à tous ces cons qui me regardaient d'un air moqueur, et bizarrement, ils se turent pour la plupart. Je traversai le couloir en poussant ceux qui se trouvaient sur mon passage, avançant en direction de la classe, et lorsque je vis enfin ses deux couettes rose fluo dans la foule, j'accélerai le pas. Une fois à sa hauteur, je la poussai violemment contre le mur, si violemment que j'entendis certains de ses os craquer, mais je m'en fichais bien de la douleur qu'elle pouvait ressentir. Elle cria de surprise et posa un regard apeuré sur moi, avant de ce rendre compte de qui venait de la bousculer. Elle reprit une certaine assurance, bien que je lisais toujours une part de frayeur dans son regard, et me sourit même de son air narquois. 

Le Baby-Sitter 2, Le Commencement [En Pause]Where stories live. Discover now