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Lorsque je me réveillai le lendemain, Christian était debout devant moi et avait une main dans la poche. Dans l'autre il tenait un réveil matin doré qui sonnait.

- Vous connaissez ceci? »

Je me redressai sur un coude et ouvris un oeil en aplatissant mes cheveux en bataille et acquiesçai. Il me le posa sur ma table de chevet et je réalisai que dans mes courses de la veille je n'en avais pas acheté. Je le remerciai et il me dit:

- Allez, habillez-vous, ce matin je vous apprends à vous occuper d'un cheval. »

Il sortit et m'attendit dans le salon et mis un disque sur le gramophone. J'enfilai un pantalon brun et une chemise à carreaux rouge et noire que j'avais acheté pour travailler et je le rejoignis.

Après avoir pris un bref petit déjeuner en compagnie de sa famille, nous nous dirigeâmes vers les écuries. En chemin il m'expliqua qu'il était propriétaire d'un ranch mais que c'était David qui s'en occupait. C'était l'héritage de son père.

Il ouvrit la porte à double battant de l'écurie et me laissa entrer. Il me dit d'enfiler des bottes en caoutchouc et me présenta les chevaux.

- Voici Nabuco, me dit-il en me montrant un cheval blanc, et là, c'est Nino, dit-il en désignant un beau cheval brun. Nous avons un troisième cheval qui s'appelle Orion mais il est chez les Anderson, des amis. »

Ce fut mon premier jour de 'cours d'écurie' comme je les appelais. Tout d'abord Christian m'apprit le vocabulaire correspondant au cheval et ses accessoires. Nous sellâmes tous deux un cheval pour faire un essai. J'avouerai que j'avais peur de me salir et j'étais un peu sur mes gardes.

Je mis le tapis de selle, puis l'amortisseur et ensuite la selle sur Nino. Au moment de serrer la sangle sous la selle j'hésitai.

- Allez, me dit-il, n'ayez pas peur de vous salir, ici on est couvert de boue 100 jours sur 365. »

Je m'exécutai et serrai cette sangle. Ensuite il me fit son questionnaire et montrant chaque accessoire et je devais le nommer:

- La selle, le... tapis de selle, l'étrier, le mors, les rennes... et les... les..., je bloquais sur ce mot, les...

- Les guêtres. Bien maintenant je vous explique comment on nettoie et s'occupe d'un cheval, dit-il en joignant le geste à la parole il m'expliqua, on commence par le brosser avec une brosse dure qui s'appelle une étrille, c'est pour lui enlever la terre, ensuite on enlève la poussière avec une brosse souple qui s'appelle un bouchon. On lui démêle la crinière et la queue avec une brosse pour les crins, on cure les pieds avec un cure-pied, et on lui passe une brosse douce sur la tête. Vous avez compris ? »

Je crois que je n'avais jamais été aussi inattentive pendant des explications. Au lieu de regarder les mais de Christian j'étais fascinée par son visage si beau. Je voyais sur ses traits que sa vie n'avait pas dû être toujours facile mais cet air impénétrable et sérieux me le rendait encore plus fascinant. Je lui dis que j'avais compris et me débrouillai pour répéter les étapes qu'il m'avait enseignée.

Ensuite il me demanda de nettoyer la paille et le crottin et de la remplacer par de la paille fraîche et propre. À nouveau il se moqua de mon hésitation à ramasser les excréments de cheval mais son son regard amusé je m'exécutai.

Lorsque nous mangeâmes à midi, j'étais exténuée et j'allais me retirer dans mon annexe quand quelqu'un sonna et entra.

- Bonjour tout le monde! Je viens vous amener les oeufs et le lait! Pour la paille sale donnez-la moi demain que je m'en serve comme engrais, s'exclama une jeune femme rousse. »

Il était une fois dans le MontanaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant