Épisode 10 - Part 2

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* Campus S *

Cette vision de Rayan et Valentine m'irrita. Qu'est-ce qu'elle pouvait bien lui vouloir à lui aussi ? Et pourquoi pleurait-elle ?

Le poids de la culpabilité était-il en train de prendre le dessus sur elle au point qu'elle doit avouer ses fautes à un professeur ? Ça serait sûrement trop beau. Il était un peu tard pour éprouver des remords, tout le mal était déjà fait.

Me concentrant alors au mieux et tâchant de retrouver une once de lucidité, je décidais, pour ne pas être surprise en train d'espionner la conversation, de profiter du mur du gymnase pour masquer ma présence.

Bien que je tendis l'oreille au maximum, je n'arrivais pas à distinguer correctement ce qu'ils disaient. Ils étaient trop loin et ils parlaient bas. Je captais seulement des brides de mots prononcés plus fort sous l'émotion. Mais rien de concret.

Et surtout rien à me mettre sous la dent.

Qu'est-ce qu'elle pouvait bien lui dire ? Et pourquoi parlait-elle à Rayan en particulier ?

J'avais fini par me douter que Rayan était aussi du genre à se mêler un peu de tout, prenant peut-être un peu trop à coeur son rôle de professeur.

D'ailleurs, à son stade, il devrait d'ailleurs penser à ajouter sur son CV la mention : " Conseillé dévoué auprès des étudiants ". On pourrait ouvrir un cabinet ensemble comme ça ...

Me coupant dans ma blague nulle, Valentine s'effondra encore plus qu'elle ne l'était déjà et s'enfuit soudainement à toutes jambes, abandonnant Rayan, seul.

Et au plaisir de ne jamais te revoir ! Sale pouf ...

Par contre, je n'avais pas appris grand chose et ma curiosité criait famine. Il fallait que j'en sache plus.

Boostée par l'excès de confiance donné par le reste d'alcool qui circulait encore dans mon organisme, je décidais d'aller confronter le jeune professeur.

La mâchoire crispée, son regard se braqua immédiatement sur moi comme deux tourelles en alerte quand je sortis de ma tanière.

Pendant une seconde, j'eus alors un doute sur ma soit disant infiltration parfaite. Mais son visage passa de l'agacement à la surprise très vite.

Rayan - Nidorinne ?

Ses yeux anis se durcirent. Par contre, cette fois, il venait vraiment de comprendre qu'ils avaient été guettés.

On va peut-être y aller mollo sur la confiance, en fin de compte.

Nidorinne - Je vous ai vu discuter avec cette fille, Valentine ... Qu'est-ce qu'elle vous voulez ?

Il me toisa quelques secondes. Rayan semblait de très mauvaise humeur. Était-ce par rapport à moi qui debarquais brusquement après les avoir épié sans aucun respect ? Ou est-ce par rapport à elle qui lui avait fait toute une scène mélodramatique avec ses grandes larmes ?

Rayan - Ça ne te regardes pas.

Bien que Rayan avait pris un ton doux, sa phrase s'était faite tranchante, laissant aucune place au faite qu'il ne voulait pas s'étendre sur le sujet.

Dommage pour lui ... Comment le faire parler ? Vu sa tête, l'amadouer serait inefficace ... Et carrément bizarre.

Vacillant sur mes jambes, je tâchais de garder mon équilibre tant bien que mal, mon assurance ayant pris un coup plutôt conséquent. C'était plus facile de marcher droit quand j'avais un mur sur lequel m'appuyer ...

Amour sucré - Campus Life / Alternative Où les histoires vivent. Découvrez maintenant