Marisol

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Quatre ans plus tard.

Hidalgo galope comme un fou après les mouettes qui décollent pour se reposer quelques mètres plus loin, juste pour le narguer. Je garde un œil sur lui, même si mon attention est portée sur un autre. Je le regarde prendre les coquillages, un à un, me les tendre comme s'il détenait les plus grandes merveilles du monde. Une bouffée d'amour me submerge pour ce petit être, qui est devenu le centre de mon univers. Ces cheveux bruns volent sous la brise de ce mois de Septembre, je passe ma main dessus, en une caresse tendre. Il tend son bras, saute sur place pour que je l'écoute.

– Maman, Hidalgo fait des bêtises !

Je me tourne, constate que notre lévrier a effectivement délaissé les volatiles pour courir vers un jogger. Je prends la petite main de mon fils, et cours aussi vite que ses jambes le permettent, tout en appelant le fautif. Mais ce n'est pas assez, celui-ci se met à faire la fête autour de l'homme, l'empêche de continuer son chemin. Je soulève Timéo dans mes bras, cours pour les rejoindre avant qu'Hidalgo ne provoque un scandale. La plage n'est pas encore autorisée aux chiens en cette période, suffirait qu'il se soit entiché de la mauvaise personne pour que je me retrouve avec une amende à payer, ce que je ne peux clairement pas me permettre en ce moment. J'arrive à bout de souffle, pose mon petit fardeau et attrape le collier d'Hidalgo pour y mettre la laisse. J'en profite pour me confondre en excuse, avant de me redresser.

Je reste stupéfaite, noyée dans un regard brun, profond et mystérieux. Instinctivement, je me place devant mon fils, le protège de ces yeux-là. Il n'a presque pas changé physiquement en quatre ans, si ce n'est qu'il me semble plus froid, plus mûr, rien à voir avec le jeune impétueux rencontré sur cette même plage. Peut-être ne se souvient-il pas de moi ? Je n'ai été qu'une courte parenthèse dans une vie qu'il doit avoir bien remplie. Je n'étais pas la seule à l'époque, me rappelé-je, une pointe d'amertume toujours présente.

– Marisol, souffle-t-il d'une voix grave, coupant net mon questionnement.

Je penche la tête, me balance d'un pied sur l'autre.

– Noa... Je... suis heureuse de te revoir, réponds-je, un sourire forcé plaqué sur les lèvres.

Je suis tellement mal à l'aise, prise au dépourvue. Jamais je n'aurais pensé le revoir, rien ne le laissais présager. Nous n'avions aucune information l'un sur l'autre, c'est d'ailleurs pour cela que je n'ai rien pu lui avouer.

– Je vois que ton chien bizarre n'en fait toujours qu'à sa tête.

Il sourit à demi, je suis subjuguée par cette petite fossette qui apparaît identique à ...

– Bon'zour !

Je rentre la tête dans mes épaules, tandis que mon fils, pas intimidé pour un sou, passe devant moi et se plante devant lui. Il le dévisage, avant de se tourner vers moi, les yeux ronds.

Oh non...

Je ne peux que contempler le tsunami qui prend forme pile sous mon nez. Comment ai-je pu être aussi bête ?

– C'est mon papa ? gazouille mon petit homme, ébahi.

Je n'ose pas regarder Noa, qui n'a pu retenir un hoquet de surprise. À présent, il doit probablement observer mon fils, comprendre ce qui ne peut être réfuté. Timéo lui ressemble comme deux gouttes d'eau. C'est le cœur lourd que je m'en suis aperçue, à mesure qu'il grandissait, m'obligeant à revoir le visage de mon amant d'un soir, celui qui a changé ma vie en une seule nuit. Ma lèvre tremble lorsque je ne le contredis pas.

Unexpected Love (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant