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- Fais-le..!

Mon supérieur git au sol. Il me demande de l'abattre. C'est un ordre directe mais je sais que c'est pour éviter les représailles de ses actes.

- Fais-le putain ! C'est un ordre !

Je le vise avec mon arme de poing. Je ne sais pas ce qui me retiens. C'est un ordre directe après tout. Si. Je sais ce qui me retiens. La morale. Il doit être jugé pour ce qu'il a fait.

- Tire bordel ! Tu sais que j'ai pas peur de la mort. Tu sais ce qui nous y attend.

- Ouais je le sais boss.

Je charge mon arme.

- Sauf que je suis pas croyant.

Et je lui décolle une balle en pleine tête pour qu'il puisse trouver le repos éternel.

Je ferme les yeux, je prends une grande inspiration et place le canon de mon modèle 1950 sous ma mâchoire, incliné vers moi pour le balle traverse le cerveau. J'allais pressé la détente mais j'entends une voix qui m'interpelle. Je lui somme de partir. Elle reste et me demande ce que j'ai fait et ce que je comptais, ou plutôt, ce que je compte faire.

- Tire-toi !, je me retourne en pointant mon arme sur elle.

- Tu m'abattrais, sincèrement ?

Elle a raison. Je ne peux pas. Et je ne veux pas non plus mourir devant elle.

- Ouais, je le ferais sans hésité.

- Alors tire, elle s'approche de moi, j'essaie mais je ne peux rien faire. Plus de balles sans doute.

Elle me prend dans ses bras.

- Je sais ce que tu as fait mais tu peux tout arrêter en te rendant aux autorités. L'armée t'aidera, des avocats seront là. Je serai là.

Je sens une larmes rouler le long de ma joue.

- Il... n'y a rien à faire. J'ai déjà fait preuve de manquement à l'honneur.

- Sauf que si tu avais vraiment voulu mourir, tu te la serais tiré cette balle.

- Je ne veux pas mourir si tu es là pour me voir.

- C'est gentil.

- C'est pas gentil. C'est normal. Tu refuserais aussi de mourir si je suis là, dans les parages, pas vrai ?

- Je n'en suis pas si sûre.

Je soupire.

Elle aussi.

- Alors tu fais quoi ?

Je ne veux pas répondre mais je connais déjà la réponse.

- Les renforts devraient arriver dans peu de temps maintenant.

- Pars s'il te plait, laisse-moi.

- Non.

- Pourquoi tu ne veux pas me laisser accomplir mon devoir ?

- Parce que ton devoir sera d'élever deux beaux enfants.

Mon cœur manque un battement. Mes jambes ne supportent plus mon poids. Je tombe à genoux. Elle me prend contre elle. Je la sers contre moi et commence à fondre en larmes.

La police est là, l'armée aussi. Ils entrent dans le bâtiment, sécurise la personne venu me raisonner, me couche sur le ventre, me passe les menottes et m'emmène loin d'ici. Dans un complexe sécurisé. Pour m'interroger.


PLUS TARD


- Beau boulot pour le raisonnement en douceur.

- Merci.

- On t'appellera si on a à nouveau besoin de toi. Tu peux disposer.

Je pars de la salle puis une fois seule.

- Je... Je suis désolée de t'avoir menti...

Je m'effondre en larme dans un coin sombre du complexe où je me trouve en repensant à tout ça et me dis que sa mort aurait peut être été bénéfique pour lui... Je suis tellement désolé...

RecueilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant