Chapitre 14 - « Ce n'était rien comparé à moi. »

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La dernière compétition de natation venait de se terminer et Percy avait fini en première position. Durant toute la durée de sa course, j'avais été tellement stressée que j'avais l'impression que c'était mon avenir qui se jouait et pas le sien. C'était totalement ridicule puisque l'ambiance n'était si tendue que ça, mais savoir qu'Adam Smith était quelque part dans la salle à juger le moindre de ses mouvements rajoutait son grain de sel à toute cette pression.

Étonnement, Percy avait été plutôt calme tout du long. Il avait réussi à rester concentré du début à la fin, sachant pertinemment ce qu'il devait faire et ne pas faire, et ça me rendait complètement dingue. Je n'arrivais pas à comprendre comment il faisait, j'avais peur que ce ne soit qu'une façade et cette pensée seule me faisait paniquer.

Heureusement, tout s'était parfaitement déroulé et il avait nagé du tonnerre de dieu. J'espérais juste que ça suffirait à Adam Smith pour le sélectionner.

Nous étions actuellement en train d'attendre dans le hall de la piscine qu'il daigne enfin se montrer. Percy avait déjà fini de se changer depuis ce qui me semblait une éternité et il commençait à montrer quelques signes d'impatience et de stresse. Mais bien sûr, ce n'était rien comparé à moi.

« Sérieusement, » murmurais-je en croisant les bras sur ma poitrine, « il ne pourrait pas être un peu plus ponctuel ? Surtout pour quelque chose d'aussi important. »

« Arrête de stresser Annabeth ! » S'exclama-t-il avec un sourire amusé. « On ne peut rien faire de plus mis à part attendre, ça ne sert à rien de s'angoisser. Alors arrête. »

Je me renfrognai et plissai les yeux en le regardant. « Comment est-ce que tu peux être aussi calme ? C'est ton avenir qui se joue là, tu n'es absolument pas humain ! »

Un sourire en coin fit son apparition sur ses lèvres. « Ça c'est parce que tu ne sais pas ce qui se passe à l'intérieur de moi. Je suis complètement effrayé, c'est juste que je me suis entrainé à garder une expression neutre et calme dans les situations de crises. C'est plus intimidant pour mes adversaires. » Je fronçai les sourcils en essayant de chercher une faille dans sa façade et son sourire grandit. « Et si j'ai même réussi à te berner toi, c'est que je suis vraiment très doué. »

Je plissai le nez alors qu'il rigolait de mon incapacité à le lire comme je pouvais le faire avant. On attendit encore plusieurs minutes sans aucune nouvelle et je commençais encore plus à douter quand Adam Smith fit enfin son apparition dans son habituel costume noir.

Il s'approcha avec un sourire poli et salua Percy    avant de se tourner vers moi. « Mademoiselle Chase, encore vous. »

Je lui fis le même sourire poli. « C'est étonnant n'est-ce pas ? »

Je ne savais pas pourquoi, mais je n'aimais pas outre-mesure cet homme. Il était hautain et rassemblait tous les défauts que je ne supportais pas chez une personne. Mais je faisais bonne figure, du moins j'essayais.

« Est-ce que ça vous dérangerait de nous laisser pour que je puisse parler de choses importantes avec Percy ? » Me demanda-t-il avec un geste de la main et un ton innocent qui me donnait envie de lui écraser un livre sur le visage.

« Mais bien sûr. » Répondis-je, d'un ton bien trop gai pour qu'il soit vrai, mais il n'y vit que du feu.

Je croisai le regard de Percy qui avait du mal à se retenir de rire et tournai les talons en m'éloignant avec la tête haute. J'allai m'installer sur un banc à l'extérieur, profitant du soleil qui réchauffait les alentours et du vent qui soufflait doucement sur la ville.

Je ne savais pas combien de temps je restai ici à attendre qu'ils terminent leur conversation, mais j'en profitai pour réfléchir à certains sujets. Je n'avais toujours pas donné ma réponse à Percy concernant mon emménagement possible dans son appartement, mais je ne savais pas trop pourquoi.

Je savais ce que je voulais faire avec lui, je savais ce que je voulais construire dans le futur avec lui, je savais que c'était lui et personne d'autre. Mais est-ce que ce n'était pas un peu trop tôt ? Est-ce que précipiter les choses n'allait pas justement les rendre plus compliquées ? est-ce que ça ne risquait pas de gâcher tout ce qu'il y avait entre nous ?

Le problème que j'avais et que j'avais toujours eu était que je me posais trop de questions. Je repensais toujours à deux fois les décisions que je devais prendre, quitte à me poser des questions totalement inutiles. Je compliquais moi-même la situation alors qu'il n'y avait pas lieu à. Mais le pire dans cette histoire était que j'en étais consciente. Je savais que c'était mon problème, mais je ne faisais rien pour l'arranger.

Sauf que ça ne pouvait plus continuer. Il fallait que j'apprenne à écouter mon instinct et à vivre ma vie sans pour autant la compliquer. Il fallait que j'accepte les conséquences que certaines de mes décisions pouvaient avoir sans avoir de regrets. Il fallait que je prenne la vie comme elle se présentait à moi.

Et tout ceci commençait avec une décision.

Je sursautai quand Percy s'assit à côté de moi puisque j'étais bien trop perdue dans mes pensées pour avoir remarqué qu'il s'approchait. Pendant une seconde, j'oubliai pourquoi nous étions là et me perdis dans ses yeux. L'océan qui s'y trouvait était calme et apaisé, même s'il pouvait parfois être sombre et agité. Mais ce n'était pas un de ces jours-ci. Non, c'était un de ces jours où on pouvait lire ses émotions, apprécier la beauté des couleurs qui se formaient dans ses iris tourbillonnantes. Un de ces jours où je pouvais une nouvelle fois tomber amoureuse de lui.

« Alors ? » Finis-je par demander, remettant les pieds sur terre lorsqu'un klaxonne raisonna dans la rue.

Il ne dit rien pendant quelques secondes avant de commencer à sourire. « Il me prend comme remplaçant pour l'instant. »

J'écarquillai les yeux et le serrai dans mes bras. « Mais c'est génial ! »

Il me rendit mon étreinte avant de se reculer. « Dis-moi, est-ce que tu aurais- »

« Est-ce que j'aurais pris ma décision ? » Le coupais-je et il hocha la tête alors qu'un sourire se dessinait sur mes lèvres. « Oui. »

Il fronça les sourcils et grimace. « Oui quoi ? »

« C'est d'accord. »

Le sourire qu'il me fit à cet instant valait tout l'or du monde.


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La Décadence - Tome 2 (Percabeth AU)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant