Sanctuaire

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Juste un moment de plus suspendu à le regarder se perdre sous ses caresses et ses coups de rein.

Voir à nouveau ses yeux bleus noircir sous le désir, se fermer et son corps s'arc-bouter pour lui offrir son cœur à nu.

Il regarde ce cou qui se tend et s'offre à la tentation d'une morsure ou d'un baiser.

Ce cou où bat cette veine qui lui rappelle que l'ange est plus humain qu'il n'est céleste.

Ce cou qui s'offre sans aucune retenue et sans crainte parce que Dean avait eu besoin de lui et que Castiel s'était donné d'un simple regard.

Dean arrête ses mouvements, paumes posées de chaque côté de ce visage qu'il ne peut s'empêcher d'admirer. Il sent sa gorge se nouer. Extatique devant le désir qui marque chacun des traits de l'ange.

Il l'aime et là, à cet instant précis, ça lui coupe le souffle, ça l'emporte, ça le déchire. C'est l'évidence qui le brise.

Castiel ouvre les yeux et plonge dans les siens. Dean se noie dans cet océan de sérénité, de confiance et d'abnégation. Il a envie de lui hurler de foutre le camp parce qu'il ne mérite pas ce qu'il voit dans ce regard intemporel...Mais Castiel lui sourit tout en posant sa main sur sa joue.

Dean s'enfonce dans la chaleur de celle-ci, ferme les yeux à son tour et se laisse aller quand la main glisse sur sa nuque pour le forcer à se réfugier dans cet havre de paix. Ce cou qui sent l'infini, cette peau qui goûte le bonheur interdit.

Son autre main se pose sur ses reins. Un léger mouvement l'incite à reprendre ses va-et-vient et Dean accompagne Castiel dans sa danse.

C'est une valse lente entre deux corps qui se connaissent par cœur, deux cœurs qui se connaissent par corps...

Castiel gémit et Dean respire mal, respire trop fort...Il embrasse la base de son cou, occupe ses lèvres pour ne pas craquer.

.

"Dean", sa voix rauque remonte tout le long de son échine.

Il se redresse pour le regarder s'abandonner.

"Dean", qui sonne comme un je t'aime quand leurs bouches se retrouvent et leurs mains s'égarent.


Un cri étouffé et Castiel se cambre sur le matelas, emporté par la tourmente, bouche entrouverte sur laquelle Dean respire. Il se penche et embrasse sa pomme d'Adam...Son péché...Son paradis.

Castiel.


"Cass", en sentant les jambes de celui-ci se resserrer autour de sa taille.

Il fait glisser sa main entre leurs corps et sent celle de Castiel qui se noue à la sienne.

Dean rouvre les yeux quand l'ange ferme les siens.

"Dean", en jouissant entre leurs deux mains liées.

Simple mot dit comme une prière qui emporte à son tour l'humain dans un cri muet qui lui vrille la gorge.

Il se laisse retomber sur le corps chaud et humide de son amant dont une main caresse sa nuque et l'autre glisse sur les draps avant de se poser sur son dos. Apaisantes et possessives.

Dean écoute leurs souffles erratiques se mêler dans un même chaos de sentiments éludés.

"Je t'aime.", murmure l'ange au creux de son oreille.

"La ferme" répond-il, dans celui de son cou.

Dean sent son sourire sur sa peau et pose un baiser sur la sienne avant de se retirer à regret de cet antre, de sa sécurité, de son tout.

Il bascule sur le côté, son bras reposant sur le torse de l'ange tout en se réfugiant dans son cou.

Son sanctuaire.

Sa gorge se dénoue... Les mots sont là, si simples et pourtant si compliqués à dire.

La main de Castiel caresse distraitement ses cheveux. Ce geste empli de tendresse le touche, Dean resserre son étreinte et murmure sur sa peau un : "Je t'aime" que seule la grâce de l'ange peut percevoir.

Il sent Castiel s'écarter pour lui faire face. Visage impassible mais une tempête indéfinissable dans ses yeux. L'ange lui saisit la nuque et le force à l'embrasser.

Il y a tant de détresse, de peur et de soulagement dans cette bouche qui le dévore. Dean le laisse diriger le baiser avant de voir l'ange reculer pour mieux enfouir son visage dans le creux de son cou.

Son sanctuaire.


 The End.

Free to be you and me ( Recueil Destiel )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant