Demain peut-être

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Dean lève les yeux au ciel, adossé à la porte du bunker, il se perd dans l'absence.

Sam le rejoint, lui tend une tassé de café et suit son regard.

Aucun mot n'est échangé. Il n'y a rien à dire.


Demain peut-être...


Espoir à chaque lever de soleil, à chacun de ses couchers.

Ils auraient dû être là. C'est tout. Simple constat d'une évidence à présent blessure ouverte.

On ne laisse pas une âme déchirée se perdre en ignorant ses silences.

Dean se ronge de l'intérieur. Ils se parlaient si peu et se comprenaient si mal au fond mais....


Demain peut-être...


Il vide son café et rentre. Sam reste et prie. Il lui demande pardon où qu'il soit.

Il a quitté le bunker et aucun ne s'est inquiété, aucun n'a cherché à savoir. Il aurait suffi d'un seul appel.

Il sort son téléphone et fixe l'écran éteint. Un seul pour quel'ange n'ait pas cette impression de n'être rien pour eux.

Sam se laisse glisser le long de la porte.

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Demain, une nouvelle année va déverser ses 365 jours de larmes et de sang.

Cela fait deux mois que demain n'est plus un "peut-être"mais juste un probable... "jamais".


Dean boit pour oublier mais l'alcool n'anesthésie plus sa douleur. Tous les jours, il l'appelle.

Tous les jours, lui, Dean Winchester, s'excuse.

Il devrait l'appeler juste pour lui dire la seule vérité qui compte.


Demain peut-être...


Sam regarde son frère s'éteindre. Il prend son téléphone et pose ces simples mots : " Il t'aime"

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Ce soir, l'an s'éteint et un autre s'éveille.

Ils sont assis et fixent l'écran de l'ordinateur. Time square fait défiler les secondes et Dean et Sam font défiler les noms, les souvenirs, les absents...


" Bonne année, Sammy", en claquant sa bouteille sur la sienne.

" Bonne année, Dean".

Premier de l'an. Premier de rien.

Il neige.


Demain peut-être...


Dean l'appelle encore...Toujours. Le répondeur n'est pas éteint. Il s'accroche à cet espoir.

" Cass... C'est...C'est encore moi, Dean... Je t'en supplie"

Sa gorge se noue, il étouffe.

" Dis-moi juste que tu vas bien... Que tu... Je suis tellement désolé... J'aurais dû t'appeler... J'aurais dû voir que tu n'allais pas bien... C'est... C'est rien ce foutu pacte... On a tous merdé...mais je m'en fous", en étouffant un rire dépité. " Je...Je... Je t'aime Cass... Bordel mec si tu savais ce que j't'aime ", en retenant ses larmes. " Je t'en supplie... Reviens... Dis-moi que tu n'es pas... "

Il raccroche et s'effondre sur son volant... "... mort" se noie dans ses tripes.


" Dean"

Une main se pose sur sa joue, efface les traces de ses larmes.

" Dean"

Il se redresse. Illusion.


Demain peut-être...

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Sam ouvre la porte, il a besoin d'air. Celui du bunker est vicié. Le mal a été vaincu mais les monstres demeurent...Une chasse oui mais...


Demain peut-être...


Il repousse ses cheveux trop longs et inspire. Empli ses poumons de vie alors que tout est mort.

Il fixe le ciel, rabaisse les yeux et croise les siens.

Il le garde trop longtemps serré entre ses bras et l'autre ne bouge pas. Raide, le visage fermé, le regard éteint. Des mois d'errance et de souffrance.

Le bleu revivra.


Demain peut-être...


Dean est debout et regarde le café couler, gouttes à gouttes.

Il ferme les yeux, serre les poings, maudit son imaginaire qui le tourmente dans cette ritournelle immuable : " Hello Dean".

Mais cette chaleur, cette odeur, cette voix grave et froide à la fois.

Il ose se retourner, il ose relever la tête...

Il ose s'approcher, il ose y croire à ce léger sourire qui se glisse sur les lèvres de ce visage trop émacié.

" Cass", en s'essuyant la joue avec brusquerie, presque honteux de cette larme faiblesse.

Dean ne lui demande rien. Rien sur cette cicatrice qui lui barre la joue. Rien sur l'éclat qui manque à ce bleu bien trop humain.


Demain peut-être...


Il s'avance d'un pas, saisit son visage entre ses mains et l'embrasse. Désespéré.

Son souffle, sa bouche.

Et Castiel sourit sur la sienne.

Sam s'éloigne.

Ils ont tellement de choses à se dire, tellement de choses à se faire pardonner.


Demain sûrement...


 The end

En espérant que ce petit OS vous aura plu, on se retrouve jeudi, si le cœur vous en dit, pour une nouvelle fic à chapitre Destiel en pleine jungle amazonienne ou dimanche prochain pour un nouvel OS.

Merci d'être là.

Free to be you and me ( Recueil Destiel )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant