L'ART PEUT CEPENDANT DÉPLAIRE/CHOQUER...

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   Cependant, malgré son implication, l'art connaît néanmoins certaines limites. Si une œuvre quelconque est jugée non conforme ou trop téméraire, elle peut déplaire, voire choquer. En effet, en dépit d'une notable avancée des mentalités on remarque qu'une certaine fermeture d'esprit persiste malgré tout. On observe ce phénomène à travers les siècles. Au XIXème, notamment, bien que diverses actions aient été menées en faveur de l'homosexualité, la société reste encore assez prude et étriquée.  Mais il arrive parfois qu'elles heurtent la sensibilité. À titre d'illustration, citons l'huile sur toile de Courbet intitulée Le Sommeil. Réalisée en 1866, elle n'était normalement pas destinée à être vue du public : c'était à l'origine la commande d'un collectionneur turc nommé Khalil Bey. Cela explique donc la raison pour laquelle il y a eu une telle prise de liberté lors de sa réalisation. Elle met en scène deux femmes et l'on comprend à travers leur nudité la portée érotique de ce tableau. 

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   Une description de cette scène nous est donnée dans le livre Tout sur l'art, Panorama des mouvements et des chefs-d'œuvre. Il apporte notamment des précisions sur les éléments présents : le vase symbolisant la sexualité féminine, élément central du tableau et les bijoux représentant la somptueuse décadence sont autant d'indices qui démontrent l'importance qu'accordait Courbet à représenter ce qu'il voyait. Ce peintre, considéré comme étant le chef de file du réalisme s'est appliqué à reproduire avec minutie la transparence du vase posé sur la table de nuit. Cette toile, toutefois, déplut et beaucoup de ses œuvres « rompaient avec les conventions artistiques et sociales ». C'était là le motif du refus de leur acceptation par le Salon, l'initiative de représenter deux femmes dans une étreinte amoureuse, ou du moins charnelle étant assez surprenant ; d'autant plus que le peintre ne s'accordait pas à représenter le corps féminin sous sa forme idéalisée, contrairement à ses contemporains qui se servaient du prétexte religieux ou antique pour représenter des scènes dénudées. « Les nus à la chair vivante choquent les visiteurs du Salon habitués aux nymphes blanches et lisses de la peinture académique » précise le Petit Palais. Cette scène, que l'on pourrait presque considérer comme une scène banale, est d'un réalisme déconcertant, voir provocateur pour le Salon.




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