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;Le lendemain matin, je suis réveillé par une sourde cacophonie. Yoongi débarque dans la chambre comme un kamikaze avec une cuillère en argent et une casserole profonde dans les mains. Il a l'air nettement plus normal que la veille. Un sourire diabolique et mignon arbore son visage mais je ne ris pas. J'ai le teint largement moins frais que lui et mes yeux collent. Le soleil ne s'est même pas encore levé que je dois aller travailler?

«Debout là dedans ! On doit s'occuper des animaux.»

Il repart gaiment et j'hésite un instant à lui lancer ma pantoufle dans la tête. Je me frotte le visage et traîne des pieds jusqu'en bas. Un croissant m'attend et le café vient à peine d'être servi. Mon oncle lit son journal et Wayne baille à s'en décrocher la mâchoire.

Je me traîne jusqu'à ma chaise en marmonnant une salutation.

«Tu n'es pas aussi frais qu'hier, aurais-tu l'habitude de te lever aux alentours de dix-heures? Me demande Wayne après s'être servi le café.

-Je suis un étudiant, pas un chômeur.»

Yoongi pouffe et s'assied à l'autre bout de la table, loin de nous. Son rire est divin, bien que machiavélique.

«Tu as la marque de l'oreiller.»

Je m'empresse de frotter mes joues, mal à l'aise. Il a le chic pour réussir à m'humilier.

«Allons, arrêtez de le taquiner!»

Mon patron d'été tape des mains alors que je m'apprête à répliquer. Yoongi se tend et finit par se relever.

«Je te veux dans la basse-cour dans quinze minutes.»

Sa voix est plus sèche que tout à l'heure. Il disparaît dans la cuisine et je dévore mon croissant à vive allure avant de foncer à l'étage pour me préparer. C'est mon premier jour entier ici, je n'ai pas envie de me faire botter les fesses.

Lorsque j'arrive, Yoongi fronce les sourcils.

«Quoi? J'ai un bouton sur le front?

-Ta tenue. Il soupire. Tu ne vas pas travailler avec ça j'espère?

-Je n'ai que ça.

-Toujours est-il que les tenues de ville ne sont pas faites pour la campagne.

-J'ai décidé de briser le mythe. Dis-je en levant les yeux au ciel.

-Suis-moi.»

Je lui obéis sans broncher. Je ne veux pas non plus salir mes vêtements. Il m'emmène dans une petite cabane en bois où des vêtements et des chaussures y sont en vrac.
Il fouille un instant dans un tas et y extrait un haut et une salopette comme la sienne.

«Je pense que c'est ta taille...»

J'attrape la tenue au vol et l'observe me chercher des bottes. Je me déshabille. L'air frais du matin me caresse les jambes et je frisonne en enfilant la salopette. Quand il se retourne, il se fige un instant. Ses yeux parcourent mon torse alors je lève lentement mon t-shirt. Bien que j'ai extrêmement froid, je lui offre un show inédit de moi. Cependant, il semble vite comprendre mon manège et se ressaisit.

«On est pas dans un club de strip-tease.

-Je parie que j'aurais plein de billets dans le caleçon. Dis-je, complètement joueur. »

Sᴜᴍᴍᴇʀᴛɪᴍᴇ ༄SOPEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant