The Lost Princess (En pause)

Le Roi de Kadmus

Comment dire que je n'arrivai pas à m'habituer à ma nouvelle vie ? En premier, le réveil matinal, je pensai m'être habituée à me lever tôt avec le boulot. Pourtant c'était tout autre chose dans le palais de mon père. À cinq heures, on toquait à ma porte, puis s'était le même rituel, chaque jour, chaque matin : levé, tenue du jour, petit-déjeuné, études, repas du midi, danse, cours d'équitation, bain, dîner et dodo. J'étais totalement exténuée que je ne savais même plus quel jour nous étions... ce qui me semblait que quelques jours était en fait un mois. Un mois que je vivais comme une princesse sans vouloir l'être. Je n'étais pas la bien venue, je le sentais malgré moi et les innombrables paroles bienveillantes de ma grand-mère ne me changeaient pas d'avis. Ma cousine avait mis tout le monde contre moi. Je m'en foutais un peu, mais comment s'en prendre à celle qui devrait la princesse légitime et favoriser l'ancienne ? Je me trouvai devant mon miroir, je ne faisais que porter des robes, adieu mes anciens pantalons. Je portai une robe ample m'arrivant au dessus des genoux, elle me serrait un peu au niveau des côtes. Je devais m'y habituer autant dire que ça allait être dure. Je mis mes bottines marrons et décidai de faire un tour dans les jardins. Mes talons claquaient dans les longs couloirs en marbre du palais. J'admirais l'architecture alliant moderne et antique. Le soleil tapait fort et je ne pus me retenir de sourire en le sentant sur mon visage. J'ouvris une porte qui me faisait traverser un grand corridor qui menait directement sur les jardins. Je le traversai silencieusement comme me l'avait appris ma grand-mère. Les murs étaient décorés par des portraits, chacun représentait un couple royale. Une partie de l'histoire de ma famille se trouvait ici. Je m'arrêtai devant le portrait de mes parents. Mon souffle se bloqua au fond de ma gorge quand je vis le visage de ma mère. Doux, au contraire de celui de mon père, il était froid. Je me posai beaucoup de question sur lui, était-il vraiment heureux de mon retour ? À chaque, il me faisait des remarques au plus grand plaisir de ma cousine. Être simplement avec lui était un véritable supplice, l'atmosphère était toujours tendue et je ne savais pas comment comprendre ses expressions.

Je soupirai et repris mon chemin sans me retourner. Le vent vint faire voleter mes cheveux quand je sortis enfin de ce couloir. Je pris une profonde inspiration et admirai avec plaisir le paysage. C'était mon endroit préféré ici, c'était un jardin suspendu, en terrasse et qui faisait face aux montagnes et aux villes en contre bas. Parfois, j'avais l'impression de me trouver dans les jardins suspendus de Babylone. Aucun bâtiment venait entraver la vue et j'appréciai cela. Je profitai de mon seul moment de solitude et de repos. Le vent doux et chaud me faisait du bien et je restai un temps à profiter de cette brise qui me fouettait le visage. Au loin, j'entendais des rires d'enfants, des hurlements de joie. Je m'approchai du bord et posai mes mains sur le bord. Je baissai les yeux pour croiser ceux du Roi de Kadmus. Je sursautai, surprise de le revoir ici, je ne l'avais pas revu depuis mon bal de présentation. Il donnait un cour de cheval à un jeune homme qui lui ressemblait beaucoup. Ses yeux pétillaient de surprise et il me fit signe de les rejoindre. Je me montrai du doigt ce qui le fit rire. Je souris malgré moi devant ce rire grave. Je pris les escaliers sur le côté, de nombreuses plantes s'enroulaient autour de la rambarde et des fleurs de toutes les couleurs finissaient le tableau. Je m'approchai d'eux d'un pas hésitant. Je me mis à frotter mon bras à cause de ma nervosité. Cet homme était un véritable mystère pour moi. Je n'arrivai pas à savoir si il était bon ou mauvais. En tout cas, je voyais à travers ses yeux que la vie n'avait pas toujours été facile pour lui. Il s'approcha de moi avec en grand sourire. Sa peau bronzée contrastait avec ses pupilles sublimes. Sa carrure était imposante et il devait au moins faire deux têtes et demi de plus que moi... il ne portait pas de costume cette fois-ci, mais une simple chemise noire, un pantalon d'équitation de la même couleur et des bottes.