𝑃𝑎𝑟𝑡𝑖𝑒 𝑑𝑒𝑢𝑥 - 𝐶ℎ𝑎𝑝𝑖𝑡𝑟𝑒 8

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« Marissa, tu es venue ! »

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« Marissa, tu es venue ! »

Quentin était rentré dans le café, les joues rosies par le froid de l'hiver. Il avait enlevé son manteau gris en laine et son écharpe bleu ciel en hâte avant de courir à travers la boutique dans la direction de Marissa.

Cette dernière était arrivée en avance ce matin-là.
Après l'horrible nuit qu'elle venait de passer l'entente de son réveil n'avait jamais été aussi beau et agréable à entendre.
Marissa ne voulait plus penser à ce mauvais rêve, son esprit la mettait simplement à l'épreuve et inconsciemment, elle savait que passer une journée de travail avec Quentin la rendrait heureuse.

Il prit la jeune femme dans ses bras et celle-ci répondit à son étreinte.
Il recula après quelques instants, un peu gêné, et essuya ses lunettes rondes recouvertes de buée.
Ses yeux vairons étaient en partie cachés par ses cheveux bruns bouclés mouillés par l'humidité du mois de décembre.
Marissa sourit à la bonne humeur du jeune homme et rajouta :

« Oui, tout cela me manquait. Tu me manquais un peu. »

C'était vrai. L'ambiance paisible du café au petit matin et l'odeur du chocolat chaud rempli de guimauve étaient une atmosphère que Marissa adorait.
Même les fauteuils en cuir et les petites lumières semblables à des étoiles accrochées au plafond lui avaient manqué.

« Rien qu'un peu ? Demanda Quentin les yeux remplis de malice.
- D'accord un peu beaucoup. Souffla Marissa l'expression mi-boudeuse, mi-amusée »

Quentin était toujours ici. Sa bonne humeur remplissait la pièce d'un vent nouveau et incroyablement beau pour Marissa.

« Elles aussi t'ont manqué un peu, avoue. »

Quentin avait prononcé ces mots en relevant légèrement le bas de son pantalon afin de faire apparaître des chaussettes semblables aux tableaux de Claude Monet dans les tons violets-rosé.
Marissa rigola quelque peu à leur vue.

« Ahah oui aussi. »

Marissa s'affaira alors à l'affichage des offres du mois pour préparer le réveillon.
Elle colla les affiches « Un chocolat chaud acheté, un supplément guimauve offert ! » et
« Deux cookies pour le prix d'un ! » entre deux rangées d'autocollants.

Quentin, lui, nettoya la machine à café couleur rouille et le comptoir en bois avec application après avoir enfilé le tablier beige du café.
Pendant qu'ils travaillaient, la radio jouait des chants de Noël et les clients commencèrent doucement à arriver dans le petit restaurant décoré de boules à neige, de guirlandes dorées et d'étoiles filantes en plastique.

« Bonjour Mme Stone ! »

Quentin avait interpellé une dame d'un certain âge qui venait de faire son entrée dans la boutique.
Marissa fut impressionnée par l'éclat de la vielle femme.
Elle portait des collants motif « abeille » assorties de bottines en cuir noires, le tout emmitouflé dans une grande écharpe rose bonbon. Elle arborait fièrement une frange blonde platine.

« Qu'est-ce que je vous sers aujourd'hui ?
- J'ai vu vos petites annonces et j'avoue que deux cookies de Noël me feraient très plaisir à moi et mon petit-fils. »

Quentin sortit un emballage et y plaça soigneusement les deux cookies en continuant à discuter et rigoler avec Mme Stone.

Quentin est comme ça. Il est gentil avec tous le monde.

Mme Stone resta dans la boutique plus d'une heure à tantôt vanter les exploits de son petit-fils au hockey sur glace tantôt à persuader Marissa d'inviter Quentin au marché de Noël.
Elle partit en prétextant une course à faire avant de rentrer chez elle mais elle promit de revenir vite au café.
Le reste de la journée passa à une vitesse impressionnante pour Marissa si bien qu'elle fut étonnée de voir que la nuit était déjà tombée lorsque Quentin ferma la boutique à clé.

« Tu es venue à pied ? Je te raccompagne. »

Quentin marchait légèrement devant elle et Marissa pouvait voir les petits nuages blancs que fessait Quentin en respirant.
Un silence s'installa entre les deux individus, Quentin réajusta ses lunettes et Marissa comprit qu'il ne savait pas quoi dire.

« Mme Stone m'a parlé du marché de Noël, ce matin.
- À moi aussi. Elle essayait de me persuader de t'y inviter. »

Quentin replaça son bonnet et Marissa s'approcha un peu de lui en rigolant.

« À toi aussi ? Ahah sacrée Mme Stone.
- Si tu en as envie, on pourrait aller y faire un tour. »

Il avait parlé rapidement comme pour dire cette phrase avant que son courage ne se dissipe.
Le bruit de leurs pas dans la neige résonnait dans la nuit d'hiver.
Marissa ajouta aussi rapidement que lui :

« Pourquoi pas ? J'avais envie de t'y inviter aussi. »

Quentin sourit légèrement et Marissa en fut heureuse. C'était la première fois qu'elle ferait une sortie depuis longtemps.
Marissa voyait déjà Coline tourner en rond dans le salon de leur grand-mère en se moquant gentiment de sa grande sœur.
Marissa reprit la conversation en regardant le sol enneigé.

« Désolé pour hier. Je n'ai pensé qu'à moi, et... enfin je n'ai pas été une bonne amie. Comment ça va, toi ces derniers temps ? »

Quentin fut surpris de la sincérité de Marissa et pour être tout à fait honnête, il ne lui en voulait absolument pas.
Ils étaient amis après tout, il était normal pour lui de l'écouter et de supporter sa mauvaise humeur quand elle n'allait pas bien.

« Je vais bien mais je me fessais du souci pour toi. Je suis content que tu sois revenu aujourd'hui, c'était cool.
- Je suis désolé de ma mauvaise humeur, j'ai vraiment envie d'aller mieux maintenant.
- Ne t'excuses pas, je suis content pour toi Marissa.
- Merci pour aujourd'hui, j'ai passé une très mauvaise nuit mais cette journée m'a fait du bien. »

Quentin et Marissa s'étaient arrêtés devant la maison de cette dernière. Elle dessinait des petits dessins dans la neige et Quentin dit finalement avec un sourire :

« J'ai hâte qu'on fasse notre sortie, rentre il fait froid.
-Merci de m'avoir raccompagné, c'est vraiment gentil. »

Marissa embrassa Quentin sur la joue avant de rentrer chez elle en agitant la main.
Elle monta dans sa chambre le plus discrètement possible, en vain, Coline l'attendait avec des milliers de questions à lui poser sur celui qu'elle surnommait le beau Quentin aux yeux vairons.

𝐿𝑎 𝑏𝑖𝑐𝑦𝑐𝑙𝑒𝑡𝑡𝑒 𝑗𝑎𝑢𝑛𝑒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant