𝑃𝑎𝑟𝑡𝑖𝑒 𝑑𝑒𝑢𝑥 - 𝐶ℎ𝑎𝑝𝑖𝑡𝑟𝑒 9

3 0 0
                                    

« Bonne nuit Marissa, rêve bien du beau Quentin aux yeux vairons. »

Après de longues minutes à essayer de faire taire la curiosité de sa petite sœur, Marissa réussi enfin à trouver le calme dans sa chambre.
Elle ferma sa porte avec un grincement après un dernier sourire auprès de sa sœur.
Elle enleva ses baskets jaune et son sac en cuir avec un sentiment de soulagement en les lançant aléatoirement dans la pièce, plongée dans la pénombre.

Marissa se dirigea d'un pas prudent dans sa chambre avant d'allumer sa lampe et d'ouvrir la fenêtre qui laissa échapper le vent frais d'hiver et une odeur de pluie.
Marissa regarda le quartier silencieux depuis la petite fenêtre, la lumière de certains lampadaires clignotaient.
Les traces de pas de Quentin et les nuages qu'elle avait dessiné étaient encore visibles dans la neige fraîchement tombée.

Elle se retira en claquant la fenêtre, tremblante après sa minutieuse inspection et s'aperçut qu'une tasse de thé et des gâteux à la cannelle l'attendaient gentiment sur sa table de chevet en bois.
Un sourire se dessina sur le visage de Marissa et elle remercia intérieurement sa grand-mère en saisissant la tasse jaune ornées de tulipes. Elle était encore tiède et laissait échapper une bonne odeur de menthe qui remplissait à présent les narines de Marissa. 

Elle s'assit d'abord sur le rebord de son lit, la tasse entre ses mains froides. Elle se décida à boire une gorgée après quelques minutes, puis défit son chignon avant de s'installer plus confortablement dans son lit.
Entre deux gorgées de thé, ses yeux défilaient tantôt  vers les petites étoiles accrochées sur le plafond de sa chambre tantôt vers le ciel noir de la nuit.

Marissa repensa à Quentin en observant la carte de Claude Monet semblable à ses chaussettes, accrochée à sa porte.
Elle repensa à sa silhouette toujours devant elle et elle se fit la remarque qu'à chaque fois qu'elle pensait à Quentin, elle imaginait un jeune homme, élancé, de dos qui courait toujours plus vite vers l'avenir. Il avançait, regardait constamment plus loin avec optimisme et bonne humeur, il était comme ça. Ou du moins il le semblait.

Contrairement à moi. J'ai l'impression d'avancer mais de reculer dans la foulée.

Quel est ce sentiment déjà ?
Marissa tenta de mettre la main sur cette émotion qu'elle dégageait en pensant à Quentin, au jeune homme aux yeux vairons qui cassait régulièrement ses lunettes, au garçon qui rigolait sans cesse avec les clients du café.

Ce sentiment... serait-ce de l'admiration ?

C'était peut être cela, le sentiment qu'elle éprouve pour lui depuis toujours, qu'elle avait mis si longtemps à trouver.
Elle ressentait pour lui de l'admiration. Une admiration sans limite.
Oui, elle voulait lui ressembler. Courir comme lui jusqu'à perdre haleine pour le rattraper.
Elle voulait se calquer sur lui jusqu'à ce qu'elle est réussisse à prendre un nouveau départ.

Et tandis qu'elle espérait, son regard se porta sur la feuille de papier accrochée à son mur. C'était un sujet d'arts plastiques qu'elle avait adoré au lycée.
C'était ce même sujet qu'elle avait refait dans son rêve, et encore plus fou qu'il n'y parait c'était les mêmes traits qui y étaient encrés.
Le visage de Quentin avait totalement quitté l'esprit de Marissa tandis qu'elle s'approcha de son travail.
Le dessin n'était pas celui de ses seize ans mais celui de son rêve.
Marissa tituba, s'agrippa à sa chaise avec fermeté devant le caractère surréaliste de ce qui était présenté sous ses yeux fatigués.

Le dessin a changé. La note aussi.

C'était impossible. Marissa pensa d'abord qu'elle nageait encore en plein rêve.
Et pourtant c'était réel, c'était devant ses yeux.
Les traits bleus vifs qu'elle avait tracé en vitesse à la fin du cours avait était remplacé par un travail plus réfléchi qu'elle avait réalisé la nuit dernière.
C'était comme si elle avait revécu sa vie en effaçant toute trace du son réel passé.
Elle s'assit sur sa chaise avec lenteur avant de mettre sa tête dans ses mains.
Elle ne savait pas quoi faire, et resta là, quelques instants à ce dire qu'elle devenait folle.

Je suis fatiguée. C'est n'importe quoi. Je dois juste me reposer un peu. Rien qu'un peu.

Elle se releva en silence en arrachant le dessin de son mur qu'elle jeta dans un coin de la pièce. Elle ne voulait plus penser à ce genre de chose. Revenir dans le passé était impossible et Marissa le savait.

Revenir dans le passé ? Et puis quoi encore ? Il faut vraiment que j'arrête de tout interpréter. On est pas dans un film tragique pour ado.

Marissa secoua la tête pour chasser ses mauvaises pensées. Néanmoins, elle était fière d'elle. Cette fois ci elle avait réussi à dissoudre ses faux espoirs en un clin d'œil.
Elle avança vers son lit, titubant de fatigue et ses pensées de tournèrent à nouveau vers Quentin. Elle se glissa sous la couette avant d'aller son téléphone pour écrire un mail.
Marissa remercia Quentin de l'avoir raccompagné et lui demanda, cette fois, beaucoup plus explicitement, si il souhaitait l'accompagner à la patinoire ce samedi.

Apres avoir lu un peu, Marissa s'endormi de fatigue. Elle ne pensait plus à son rêve de la nuit dernière, bien au contraire son esprit divaguait tantôt dans l'esprit du roman qu'elle venait de lire tantôt dans sa perspective d'un futur toujours plus parfait.
Elle ne voulait qu'une chose, dormir sans qu'aucun rêve ne viennent la perturber, elle voulait réfléchir, se reposer et peut être oublier toute cette histoire.

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : May 01 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

𝐿𝑎 𝑏𝑖𝑐𝑦𝑐𝑙𝑒𝑡𝑡𝑒 𝑗𝑎𝑢𝑛𝑒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant