[Overwatch] Brumes

Chapitre 4

Chapitre 4

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Il ne pouvait s'empêcher de remonter les années, les pensées se perdant dans des souvenirs plus ou moins flous. L'histoire d'Overwatch. Sa propre histoire. Il divaguait lentement dans un autre temps.

La guerre était finie. Ils avaient été vainqueurs. La paix était de retour. Overwatch était sur toutes les bouches, dans tous les esprits et tous les cœurs. Toutes les chaines de télé diffusaient en boucle le visage de ces héros. Ainsi, ils partageaient l'affiche. Lui-même avait l'air si digne et calme sur les clichés, parfaite image héroïque attendue par le public, l'homme rêvé pour ces dames, cet exemple à suivre pour les jeunes hommes, le gendre parfait pour leurs filles pour les parents. Reinhardt apparaissait comme le rempart infranchissable que le gouvernement plaçait sur la route de ses ennemis. Ana, trônant souvent au premier plan, pour rajouter un peu de baume au cœur à toute la population féminine, un élan de courage pour celles qui doutaient. Winston était devenu une mascotte au fond, personne ne s'y trompait en voyant son effigie : on avait à faire à Overwatch. Et veillant sur cette belle équipe venait Angela, toutes ailes déployées, ange gardien du groupe et au-delà de cela, du peuple. Mais on ne voyait pas ce qui manquait dans ce beau décor. Et quand on a plus besoin des héros, on commence à fouiller pour prouver qu'ils ne sont pas parfaits. Et ils avaient trouvé.

Quand Overwatch avait les mains liées ou que la mission risquait d'être trop dangereuse, Blackwatch était envoyée sur le terrain. Oh, leurs images auraient sans doute été moins vendeuses et leurs techniques l'étaient encore moins, mais sans eux, le monde serait sans doute écroulé aujourd'hui. Et pourtant, c'était aussi Blackwatch qui avait entrainait la chute. Les gens n'aimaient pas découvrir ce qu'on leur cachait. Le complot avait tôt fait d'être sur toutes les bouches à la moindre image qui aurait pu semer le doute. Alors le gouvernement lui-même avait dû commencer à serrer la vis. Cette période avait été étouffante. Voir les villes bruler sans pouvoir agir, en étant obligé de faire les spectateurs parce qu'ils n'avaient pas les autorisations d'intervenir avait été une épreuve. Et là encore, Blackwatch, bien qu'officiellement sur le carreau, avait essayé de faire ce qu'il fallait. Reyes ne savait pas obéir aux ordres quand son propre avis divergeait. Et il avait jugé que ces ordres-là, en particulier, étaient immoraux. Alors, il n'en faisait qu'à sa tête. Et Jack avait fini par sortir peu à peu de la cage dans laquelle on le forçait à tourner. Il avait désobéi, suivant les idées de son ancien supérieur. Le chien avait commencé à mordre la main de son maitre. Il fallait l'abattre et au plus vite. L'accident de Zurich, des morts par dizaine... Alors Overwatch avait été déclarée comme démantelée. De toute façon, le commandant était mort.

Pourtant chacun savait que la Griffe s'imposait chaque jour un peu plus. Chacun savait... enfin du moins dans ceux qui avait le droit de ne pas ignorer vers quelle catastrophe le monde se dirigeait.

Enfin, tout cela, ce fut plus tard. A l'heure où son esprit divaguait, Jack revoyait surtout cette superbe cérémonie faite en l'honneur d'Overwatch. Le voilà commandant de l'unité alors qu'on faisait soigneusement disparaitre Reyes pour former la toute nouvelle Blackwatch. Oh, l'idée d'avoir gardé le commandement de l'équipe préalablement guidée par son ami l'avait ennuyé au plus haut point mais très rapidement, une discussion entre eux avait calmé sa culpabilité.

Certes, Gabriel n'avait pas apprécié comment les choses avaient été faites mais il serait à son aise dans cette nouvelle équipe qu'il composerait à sa guise en pouvant se permettre ce que l'on ne pouvait faire lorsque l'on trônait sur le devant de la scène. Vivre dans l'ombre ne lui plaisait pas, mais si ça lui permettait d'agir pour ses idéaux... après tout, tous les deux étaient là pour ça. Ils s'étaient engagés pour ça. Jusqu'à accepter de servir de rats de laboratoire. Et puis les deux équipes pourraient marcher main dans la main avec l'entente entre leurs deux commandants. Tout semblait donc pour le mieux.