[Overwatch] Brumes

Epilogue

Et nous y voila! Epilogue de Brumes, clac de fin. J'espère que vous avez aimé la lecture pour ceux qui sont restés jusqu'ici! Un petit commentaire est le bienvenue pour que j'ai quelques retours :D Et à bientôt pour Noir, la fic parallèle basée sur Hanzo et McCree qui devrait débarquer d'ici quelques temps ;)

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Le poing passa à travers lui sans l'effleurer et il se décala sur le côté pour répliquer. Puis ce fut le deuxième, évité tout aussi simplement. Il eut un sourire satisfait.
Voilà une dizaine de jours maintenant qu'ils avaient rejoint une autre base abandonnée pour profiter des installations médicales. De plus, loin de tout, elle assurait que quiconque voudrait sortir se retrouverait à marcher plusieurs jours en plein Antarctique s'il ne se servait pas d'un des véhicules dans le hangar sécurisé. Ainsi, Moira et Gabriel étaient libres d'aller et venir, sous l'œil plein de méfiance de certains membres d'Overwatch mais incapables de s'éloigner. Reyes avait plutôt bien accepté cette semi-captivité, comprenant les précautions prises.

Après un repos mérité pour lui et pour Gabriel, l'un et l'autre sous la surveillance d'Angela, ils avaient repris un semblant de vie normale. Peut-être trop normale. Jack eut l'impression de retourner à l'époque d'or d'Overwatch. Il était fringuant, plus vraiment jeune mais fringuant, Gabriel était là, Ana aussi. Mais ce n'était que temporaire. Il le savait. Reyes n'en avait nullement fait mystère. Une fois qu'il serait apte à user de sa nouvelle nature, il repartirai. Il était d'ailleurs régulièrement en communication avec Sombra et Fatale restées avec les troupes de la Griffe en déroute. Il ne les abandonnait nullement.

Mais le lien s'était reformé presque naturellement à se côtoyer de nouveau ainsi. Ils avaient pu de nouveau communiquer sans se sentir ennemis. Ils avaient de nouveau pu partager des moments de complicités. Ces combats d'entrainement qui avaient repris leur place dans leur quotidien étaient des défouloirs tellement bienvenus qui leur manquaient à l'un comme à l'autre plus qu'ils ne l'avaient pensé. Et ils étaient de nouveau égaux. Et les deux seuls à pouvoir se faire face ainsi.

Pendant les jours écoulés, de nombreuses réponses étaient venues à Jack. A sa panique première d'être pris dans les mailles du filet de Moira, celle-ci avait répondu que l'évolution de l'organisme qu'elle lui avait injecté était celle qui était évoluée. Non, il ne serait jamais dépendant. Le souci avec la version première du Faucheur, c'est qu'il se désagrégeait peu à peu, imparfaite, et donc devait régulièrement recharger les batteries comme une machine. Celle-là n'aurait pas ce souci. Et depuis que Reyes avait eu la bonne idée d'absorber les brumes de Doomfist, lui-même avait évolué en conséquence. En revanche, l'un comme l'autre pourrait se régénérer par ce biais s'ils étaient blessés. Morrison avait rejeté cette idée avec horreur. La scientifique avait haussé les épaules en lui expliquant que de toute façon, ça serait à lui de voir. Elle n'en avait cure.

Elle avait aussi expliqué sous la colère implacable de Gabriel qu'elle avait caressé l'idée dès l'instant où elle s'était attablée à travailler sur l'évolution de son concept de brumes de pouvoir changer Jack. Les deux étaient restés les yeux ronds et choqués à cette déclaration et elle avait continué. Le virus tel qu'elle l'avait conçu ne pouvait être réellement stable qu'en complément de l'amélioration subie par les soldats ayant participé au programme. Et, après des années aux cotés de Gabriel, elle savait que le plus gros mal dont souffrait le latino était finalement d'avoir perdu les siens. Jack aurait pu... Gabriel l'avait fait taire. Il semblait horrifié. Elle avait fait ça en partie pour lui. Non pas seulement pour que cette lutte soit gagnée, mais aussi pour son bien à lui. Et ça l'écœurait profondément. L'idée que Jack ait à subir ça par sa faute... il n'avait rien demandé mais les faits étaient là : sans lui, son ami n'aurait jamais eu à faire face à une nature qui n'avait plus grand-chose d'humain. Il avait appris à vivre avec mais il ne le souhaitait à personne, et encore moins à Jack.

Moira avait précautionneusement fui ses parages pendant les jours qui suivaient en dehors des moments où Morrison se retrouvait sur une table d'observation et que son avis était nécessaire.

Et après ces dix jours, il avait acquis une certaine pratique. Ce n'était pas encore une science exacte mais il avait largement progressé. Il contrôlait les changements d'une forme à l'autre et arrivait à se déplacer sur une courte distance. Il avait même commencé à apprendre à faire apparaitre une arme dans le creux de sa main. Celle-ci n'était que brumes et il n'arrivait à l'incarner que parce qu'il connaissait chaque pièce de l'arme. Cependant, il n'était pas encore à tirer puisqu'il n'était pas encore assez précis dans ce travail méthodique mais il pensait que ça ne tarderait plus vraiment.

En somme, il savait que le temps du départ de Gabriel approchait à grand pas.

Il connaissait ses objectifs futurs. Ils en avaient parlé. Le Faucheur allait revenir et soutenu par la poignée d'agents de la Griffe qui le suivaient, parmi les plus efficaces, il allait en reprendre le contrôle, quitte à faire tomber quelques têtes et assurerait d'une main de fer la suite des opérations. Jack n'aimait pas ça mais ils le savaient tous les deux : la place de Reyes n'était pas auprès d'Overwatch.

En revanche, cela sonnait aussi le début d'une certaine trêve entre les deux organisations. Reyes saurait tenir les rênes. Il continuerait vers ses objectifs mais n'accepterait aucun débordement. Et l'un comme l'autre avait finalement l'impression de retrouver un équilibre perdu mais jamais oublié. Overwatch demeurait, renaissant peu à peu de ses cendres, déployant de nouveau ses agents comme des braseros amenant l'espoir dans la nuit. Et dans ses ombres, cachée sous les braises encore chaudes, prenant une autre forme, un autre nom, d'autres visages, Blackwatch émergeait.

Les deux compagnons s'arrêtèrent, face à face, aussi essoufflés l'un que l'autre et leurs fronts se touchèrent alors que chacun venait féliciter l'autre d'une bourrade. Un sourire étirait les lèvres des deux vétérans et Gabriel se surprit à effleurer le menton de son ami, plongeant son regard dans le sien.

"Je pense que tu n'as plus guère de raison d'avoir peur."

Les bras de Jack passèrent autour de son cou, des volutes de brumes s'élevant de leurs deux corps serrés l'un contre l'autre puis leurs lèvres se scellèrent. Ils avaient encore un peu de temps à partager avant que chacun suive de nouveau sa route, mais cette fois, ils ne feraient pas les mêmes erreurs.