Kidnapproquo [Terminé]

Partie 1

C'était une journée comme les autres, une fin de semaine ordinaire. Une simple journée d'automne. Nous étions à la mi novembre. Les feuilles tombaient en tournoyant dans une danse désordonnée sous la brise.

La petite famille Guidelle se reposait au parc. Les deux parents, assis sur un banc, se tenaient la main. Ils avaient tout deux 35 ans et vivaient parfaitement bien leur vie de famille. Thomas et Agathe regardaient tour à tour leurs trois enfants. Le plus petit, Julien, somnolait dans son landau, bercé par les vas et viens réguliers de sa mère. La seconde, une jeune fille, Méa, petite boule d'énergie du haut de ses 5 ans, courrait, en criant d'excitation, sur les installations du parc. Et enfin, sur le banc le plus éloigné, avachi, se tenait le plus grand. Clément, que ses parents avaient eu très jeune, approchait de ses 14 ans. Il tenait son téléphone entre ses mains, les yeux rivés sur ce petit écran. Cette famille, malgré qu'elle paraisse dispersée, était très unie. Ils passaient beaucoup de temps ensemble, mais les parents savaient également qu'il fallait des moments comme celui-ci, où chacun vaquait à ses occupations.

En ce dimanche après-midi, ils étaient tous très calmes et reposés. Clément se leva et alla vers ses parents avant de partir voir ses amis. La petite Méa commençait à fatiguer, elle ne criait plus mais continuait inlassablement de courir dans tous les sens. Agathe regardait son petit dernier avec tendresse et ne se laissait pas de ses grands yeux marrons innocents d'enfant. Son mari quant à lui, lisait le journal: l'histoire d'un homme d'affaire dont la maison aurait été squattée par la mère d'une enfant que l'homme d'affaire aurait poussé au suicide, bref, une histoire certainement inventée de toutes pièces par les journalistes vu sa complexité improbable. Thomas et Agathe décidèrent de rentrer quand Méa les rejoignit tout essoufflée en réclamant son goûter de sa petite voix aiguë.

Leur vie n'était pas palpitante, elle n'était pas pleine de rebondissements et d'événements plus surprenants les uns que les autres. Non. La famille Guidelle vivait une vie totalement simple et ils ne s'en plaignaient pas. Thomas, était chocolatier dans une petite boutique au coin de sa rue qui marchait très bien dans le quartier et qui avait une certaine renommée dans la ville. Quant à Agathe, elle était aide soignante dans un hôpital proche, le travail était dur et elle finissait souvent très tard, dû au manque d'effectifs. Cependant elle avait eut quelques semaines de congés pour s'occuper de Julien.

Un dimanche précédait toujours un lundi et les Guidelle se hâtèrent de rentrèrent chez eux afin de ne pas rentrer trop tard pour leurs enfants. La petite Méa courrait et sautillait devant ses parents, tandis que Julien se réveillait de sa petite sieste. Marchant d'un pas léger, tous les membres de la famille arrivèrent à leur demeure: une petite bâtisse, de taille ordinaire bien que joliment décorée. Des petites fleurs, malheureusement fanées de par la saison, ornaient le parvis. Un jardinet, bien entretenu, les accueillait. Dans un coin, un grand chêne se tenait majestueusement. Enfouie parmi ses branches âgées pendait une petite balançoire de bois, qu'avait accroché Thomas.

En arrivant chez eux, la petite fille couru à la cuisine prendre son goûter. Son butin récupéré, elle monta les escaliers à toute allure et se terra dans sa chambre, vivre avec tous ses jouets des aventures palpitantes peuplées de voitures qui parlent, d'elfes et autres personnages fantastiques sortis tout droit de son imagination. Agathe parti dans la cuisine donner le biberon à son dernier né. Thomas quant à lui, s'installa à son bureau, devant son ordinateur et des piles de bouquin à l'affut de nouvelles saveurs. Agathe fit remarquer à son mari, au vu de son frigo, que le lendemain, des courses s'imposeraient.

Plus tard dans la soirée, Clément rentra. Après que Thomas ai préparé un simple dîner composé de riz parsemé de petits légumes colorés, ils s'installèrent à table. Les discussions tournaient principalement autours du travail des parents, de la scolarité de Clément et de son après-midi avec ses amis. Après ce dîner que tout le monde eut apprécié, Agathe parti coucher les deux cadets à l'étage. Clément et Thomas quant à eux, s'installèrent sur le canapé du salon, regarder un film entre père et fils. Cette soirée était comme les autres, rien de bien éprouvant.

Aux alentours de onze heures du soir, la maison était silencieuse. Tous dormaient sereinement. Aucun bruit ne perçait le silence pesant de la maison, même Julien seulement âgé de quelques mois n'osait troubler la sérénité qui émanait de la demeure.

Personne ne se doutait de ce qui allait arriver. Personne ne se doutait que le lendemain, un évènement allait perturber leur quotidien.