Partie 2

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Le lendemain matin, un lundi d'automne comme les autres, la pluie battant déjà inlassablement les fenêtres de la maison, la famille se réveilla petit à petit. Clément se leva, s'apprêtant à faire sa petite routine matinale. Quelques minutes plus tard, Agathe et Thomas se levèrent à leur tour avant de réveiller la petite Méa. Le père préparait prépara le petit déjeuner pour ses enfants.

Quelques instants après, Clément partait au collège tout en déposant sa petite sœur sur son trajet. Leur maison était à une distance respectable des deux bâtiments scolaire, choix stratégique effectué par les deux parents au moment de l'achat de la maison. La matinée s'était écoulée sans grand incident, malgré une petite crise de larme de la part de Méa qui voulait encore du chocolat.

Voyant le frigo toujours aussi vide que la veille, Agathe décida qu'elle irait au super-marché, accompagnée de son enfant et de son mari. Sachant qu'ils allait tout les deux revêtir leurs uniformes de travail plus tard dans la journée, ils décidèrent de s'habiller de manière simple, voire un peu négligée... complètement négligée. Un pantalon ample et un pull pour Agathe et un jogging accompagné d'un tee-shirt pour Thomas. Après avoir fait manger Julien, les trois membres restants de la famille partirent dans leur petite voiture. Au dehors, la senteur des feuilles mortes emplirent les narines des parents. L'herbe mouillée dégageait une odeur automnale fort agréable. Avant d'entrer dans la voiture, Agathe inspira une dernière fois l'air frais. Le trajet fut rapide, le magasin n'étant pas à une trop grande distance de leur maison. Toujours penser pratique! En arrivant devant la grande surface, il fut décidé qu'Agathe partirait devant avec la liste et que Thomas garderait Julien et le cadis à l'arrière. Ils entrèrent donc dans le magasin.

Les premières minutes se passèrent à merveille. Tous les articles qu'Agathe souhaitait étaient en rayon, et rien ne venait perturber leurs petites courses. Cependant, Julien supportant très mal d'être ballotté d'un rayon à un autre, se mit à pleurer. Des petits hoquettements au début, puis, au fil du temps, des sanglots de plus en plus bruyants. Les autres clients agacées par le bruit du petit, jetèrent des regards noirs à Thomas qui décida enfin de laisser Agathe continuer les courses seule afin de sortir et laisser les autres clients matinaux tranquilles.

Thomas sorti dehors, son fils dans les bras. La pluie avait cessé de tomber et le soleil pointait le bout de son nez de derrière les nuages. Sa douce chaleur n'était pas désagréable, et à la vue de ses rayons lumineux, les pleurs de Julien cessèrent immédiatement. Thomas, son enfant toujours dans ses bras, alla vers sa voiture. Souhaitant faire profiter son fils du soleil, il sorti le couffin de la voiture, plaça son petit garçon dedans et mit celui-ci sur le capot de sa voiture. Il s'accouda à ce dernier et tourna la tête vers les rayons du soleil. Leurs douce chaleur réchauffait les pores de sa peau. Tout en profitant de cette matinée agréable, il gardait un œil sur son fils ainsi que les personnes autours.

Deux jeunes jouaient au skate dans un coin du parking, dont l'un d'entre eux qui ressemblait fortement à son ainé. Mais Thomas ne s'attarda pas à cette ressemblance, ayant confiance en le sérieux de son fils. A l'entrée du magasin, un groupe d'amis bien vêtus fumaient tout en riant de temps à autre à l'entende d'une boutade. Un peu plus loin, un homme rangeait ses courses dans le coffre de sa voiture.

Un autre homme s'approcha soudain de Thomas.

- Hum excuser moi, dit il manifestement gêné, et bien voilà ma femme vient d'accoucher et nous avons une petite fille.

- Eh bien félicitation Monsieur! Répondit Thomas légèrement étonné par cette interpellation.

- Je voulais juste savoir, reprit il rassuré par la gentillesse de Thomas, quel sorte de produit achetez vous à votre enfant et quelle nourriture est saine pour lui?

- Je serais ravit de vous répondre même si je dois vous avouer que je pense qu'il est un peu tard pour vous de vous posez ces questions.

L'homme complètement gêné se frotta la tête.

- C'est arrivé si vite!

- Ne vous inquiétez pas, je ne me permettrai pas de vous juger.

Après cette phrase rassurante, Thomas commença une longue liste de produits en tous genres qu'il avait utilisés et d'autres qu'il aimait moins. L'homme prêtait grande attention à ses paroles et après de longues minutes de discussions, il remercia généreusement Thomas, s'approcha du petit Julien et parti.

A l'entrée du parking, une femme, seule, fit son apparition. Grande, bien habillée, son costume était parfaitement ajusté. A son bras, un petit sac à main en cuir lustré, pendait, la lanière cachée par sa chevelure qui tombait sur ses épaules. Elle marchait d'un pas déterminé dans leur direction. Thomas n'y prêta pas attention, pensant qu'elle allait vers l'une des voitures à côté.

Il tourna la tête vers son fils qui profitait du soleil, bien installé dans son couffin. Il poussait des petits gazouillis, un grand sourire éclairant son visage et ses yeux marrons pétillants de bonheur. Voyant son fils heureux, Thomas dirigea son regard vers une forme qui s'approchait de lui. C'était la femme. Elle regardait bel et bien dans leur direction et non pas une voiture à côté. Ses cheveux noirs voletaient autours de son visage. Elle était vêtue d'un ensemble tailleur composé d'une veste et une jupe bleus marines. Son sac à main blanc était assorti à ses escarpins qui claquaient le sol de manière sonore. Elle ressemblait à une femme d'affaires ou une mère de famille bien occupée par une vie remplie. Son pas déterminé la rapprochait d'eux très vite. Thomas se demandait ce qu'elle leur voulait. Peut être le connaissait-elle de par son métier, ou bien l'avait-elle reconnu à la chocolaterie? Peur-être qu'elle voulait simplement des conseils sur ses enfants, comme l'homme juste avant? Il n'eut pas le temps de se poser plus de questions car la femme était devant eux. Sans s'arrêter, elle passa devant la voiture et s'empara du couffin en passant.

Sans hésiter.

Thomas, sous le choc, resta quelques instants immobile. Quand enfin il reprit ses esprits, il appela la dame, qui s'éloignait à grands pas.

- Hé! Madame!

Il ne parlait pas très fort pour commencer. Cependant, plus il hélait la femme, plus son pas pressait. Thomas accéléra également son allure tout en appelant la femme de plus en plus fort. La panique s'infiltra en lui. Il se mit à courir après la femme, qui peinait à accélerer dû à ses escarpins d'une hauteur déraisonnable.

Quand enfin, Thomas fut à sa hauteur, il attrapa le poignet de la femme qui tenait le couffin. Il entrevit son fils qui ne semblait pas comprendre la situation et jouait avec ses petites mains potelées.

- Madame, lâchez mon fils je vous pris.

Sa voix était roque et son ton sec. Cependant, la femme lui lança un regard terrorisé, comme si elle était la victime. Thomas vit sa seconde main se diriger vers son sac à main. Toujours en tenant le poignet de la femme d'une main, il tendit l'autre vers le couffin.

Mais il n'eut pas le temps de l'attraper. La femme sorti de son sac une bombe lacrymogène et donna un coup de talon dans le tibia de Thomas. Ses gestes passaient pour de la légitime défense. Thomas lâcha son poignet sous le choc. L'aiguille du talon s'était enfoncé dans a jambe. Il replia son corps sur sa jambe et grogna de douleur.

Enfin, comme un ultime coup de grâce, la mystérieuse femme hurla:

- Au secours! Aidez-moi! Appelez la police! On kidnappe mon fils!

Kidnapproquo [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant