Kidnapproquo [Terminé]

Partie 3

Les personnes alentours n'avaient pas vu la scène. A l'entente de la plainte de la mystérieuse femme, toutes les têtes se tournèrent vers eux. Tout ce qu'ils savaient de l'événement, était les cris de la femme et ils avaient même peut-être vu le moment où elle s'était défendue. Aucune des personnes alentours n'était consciente de la vérité.

Pour une des personnes présente, la scène se présentait ainsi: une femme, bien habillée, dans la trentaine tenait un porte-bébé. A côté d'elle, un homme, vêtu de manière délaissée, paraissait l'agresser vu qu'elle venait de crier. Les questions ne se posaient pas, Thomas était le kidnappeur.

Trois hommes du groupe de jeunes qui fumaient près de l'entrée du super-marché coururent vers Thomas. Deux d'entre eux firent une clé de bras à Thomas et le mirent à terre tandis que le dernier s'assurait que la kidnappeuse aie récupéré son bébé.

Thomas se débattait et hurlait mais les deux hommes qui le maintenait au sol étaient plus fort que toute la rage qu'il avait en lui. Pendant qu'il était cloué par terre, d'autres personnes qui étaient arrivées parlaient à la femme, lui conseillant de porter plainte, et d'appeler la police. Thomas écoutait la conversation, impuissant.

- Non, je ne veux pas. Non, je... je... un sanglot sorti de la gorge de la kidnappeuse. Je veux rentrer chez moi et... je veux... des larmes coulaient à présent sur son visage. Je veux juste rentrer et oublier.

Son talent d'actrice était indéniable, toutes les personnes autours croyaient dur comme fer à son mensonge. Les gens la laissèrent, et elle s'éloigna vers un van noir, garé dans un coin du parking, de là où elle était venue.

Cependant, ce n'était pas fini pour Thomas. Les hommes qui le tenait, face contre terre, les deux bras repliés dans le dos, avaient la poigne ferme. L'un d'entre eux avait appelé la police. Thomas hurlait que l'enfant était le sien, que c'était son fils, mais personne ne le croyait. Il voyait son fils, sa propre chaire, s'éloigner avec une inconnue sans pouvoir rien faire.

Pour continuer son supplice, l'un des hommes, jugeant Thomas trop agité, lui donna des coups de pieds dans les côtes. Ce dernier sentit deux d'entre elles se briser de manière sonore. Il se tordit de douleur. Elle était partout, aussi bien physique que morale.

A ce moment, Agathe sorti enfin du magasin. La première vision qu'elle eu du parking, fut son mari, tenu au sol par deux hommes baraqués, ainsi que d'autres autours de lui. Pour elle, son mari se faisait racketter, c'était certain. Elle hurla:

- Lâchez-le, je vous en prie, il n'a rien fait!

Elle ne prêta pas attention à la femme en costume qui s'éloignait d'un pas rapide. Elle couru vers son mari tout en lâchant ses sacs, pleins de courses et prit son sac à main.

- Laissez-le! Laissez-le, il n'a rien fait! Prenez mon argent, mon téléphone, prenez tout! Mais je vous en supplie, laissez-le!

L'un des hommes qui maintenait Thomas au sol, tourna la tête vers elle.

- Madame, ne vous approchez pas, il est dangereux. Nous devons le maintenir jusqu'à l'arrivée de la police.

Agathe s'arrêta net. Pourquoi les hommes qui volaient son mari, attendait-ils la police? Tout cela n'avait aucun sens.

- La police? Pourquoi attendez-vous la police? Thomas, qu'as-tu fais?

- Vous le connaissez? Madame, cet homme a tenté de voler le bébé de la dame qui s'en va, là bas.

Tout en disant ces mots, il tendit le doigt vers la réelle kidnappeuse. Agathe comprit enfin. Et sentit une forte angoisse lui enserre son cœur. Son fils se trouvait dans les bras de la femme. Elle tourna de nouveau la tête vers la femme qui était presque arrivée devant sa camionnette noire. Agathe ne réfléchit pas plus longtemps, en couru, plus vite qu'elle ne l'avait jamais fait et poussa un cri de rage qui aurait fait fuir toute personne censée.

En quelques secondes, elle fut devant l'horrible femme. Sans hésiter, elle attrapa ses cheveux et tira violemment dessus. La femme se cambra de douleur et sa prise sur le porte-bébé se desserra. Sans perdre une seconde de plus, Agathe bondit sur le couffin et en se mettant à genoux, recouvrit le port-bébé et son fils dans un geste protecteur.

Cependant, un homme arriva par derrière et attrapa Agathe. La femme en costume n'hésita pas une seconde.

Elle arracha des mains d'Agathe le couffin.

Afin d'éviter tout ennuis, la kidnappeuse parti discrètement vers sa camionnette et démarra. Les personnes présentes, n'ayant pas tout compris de ce qu'il venait de ce passer, ne bougèrent pas. Personne tenta de l'arrêter. Elle parti.

Les hommes qui tenait Thomas ne le relâchèrent pas. Agathe fut amenée par l'homme près de son mari. Un silence de mort se fit. Thomas était pâle comme jamais, les yeux rivées sur la camionnette noire qui partait.

Soudain Agathe éclata en sanglots. Elle hurla, se débattit, insulta tous ceux qui se trouvaient là. Sous cette rage soudaine l'homme qui la tenait la relâcha de peur d'être blessé. Puis Thomas lui aussi éclata en sanglot, répétant sans cesse le nom de son fils telle une prière. Les personnes, du petit groupe, les ayant arrêtées s'écartèrent figés d'incompréhension.

Au loin les sirènes de police retentirent.

Lorsque Clément rentra chez lui, il fut stupéfait de voir des voitures de police devant son jardin. Sur le pas de la porte, les policiers sortirent ils lui adressèrent une tape d'encouragement. Sa mère, se trouvait assise, devant une tasse de thé brûlante. Clément fut choqué de voir ses yeux gonflés fixant un point qui n'existait pas et son nez rouge. Il ne prononça pas un mot. Sa mère ne l'avait pas vu. Il monta à l'étage trouvant Méa qui pleurait d'incompréhension et de peur en ayant vu sa mère fâchée. Il l'a prit dans ses bras et la consola, le visage pâle lui même sachant qu'une chose grave s'était produite.

Le soir dans son lit d'hôpital, les yeux ouverts, fixant un point invisible sur le plafond, Thomas ne dormait pas. Il se fit une promesse. Il retrouverait son fils.

Il se vengerait.