HEAVEN

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Heyyyyyyyyyyy !!!
J'ai mis énormément de temps à écrire ce chapitre et nul doute que je vais certainement encore changer et ajouter quelques petits détailles ;)
Mais pour le moment,
j'en suis plutôt contente,
alors sur ce
bonne lecture !
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Il y a de cela une semaine, tout allait pour le mieux. Je suivais une piste plutôt fiable que j'avais repéré à l'aide de mon odorat et à ma grande surprise, alors que j'étais persuadée que Madame Annie allait me poursuivre, je n'avais relevé aucun signe pouvant indiquer que quelqu'un me traquait. À ce moment, j'avais naïvement cru que la chance me souriait enfin.

Mais alors que je touchais au but, subitement et sans aucune raison, il s'était mis à neiger abondamment, effaçant traces et odeurs susceptibles de me guider. Le désespoir m'avait assailli lorsqu'une tempête s'était par la suite déclarée, m'obligeant à me réfugier dans une crevasse que je n'avait pu quittée qu'il y a peu.
J'y avais épuisé toutes les maigres provisions que je possédais. J'aurais du être plus prévoyante...

Depuis je hère, espérant par bonne fortune tombée sur un petit chalet dont les habitants seraient enclin à m'accueillir; bien qu'il ne faille pas trop rêver...

La douce chaleur de ma chambre me manque tant... Là, à grelotter dans le froid, j'en viens presque à regretter ma décision. Mon estomac cri famine et la fatigue manque un peu plus chaque seconde de m'emporter. Voilà bientôt trois jours que je n'ai avalé quoique ce soit, m'arrêtant qu'en de rare occasion pour m'abreuver. Ma louve épuisée s'est retranchée dans ma conscience il y a déjà des heures, me laissant seule à la merci du froid et de la neige.

Mes vêtements sales et humides me collent tels une seconde peau et ne font que refroidir un peu plus mon métabolisme. Les coutures de mon jean rapiécés se sont déchirés au niveau des genoux ; j'avais trébuché plus d'une fois par inattention. Mes chaussures, trouées, ne me servaient plus à grand chose si bien que je les avaient retirées et abandonnées près d'un arbre, ne voulant m'encombrer d'un poid inutile. Mais à présent lorsque je baisse le regard, je le regrette amèrement... Mes pieds nus n'en ont plus l'air, ensanglantés et boueux, ils ne ressemblent plus qu'à un amas de chair à vif.

Mes jambes flageolantes n'arrivent plus à soutenir mon poids et je me sens irrévocablement basculer sur le coté, tombant lourdement sur le sol humide. Le choc est rude et je grogne lorsqu'un pique de douleur aigu remonte jusque dans mon épaule.

Je grimace de douleur, craquelant mes lèvres gercées.

Mon souffle brulant rencontre l'air glaciale, le transformant en une épaisse fumée blanchâtre.
Malgré le sang bouillant circulant dans mes veines, je me gèle. Des frissons courent au creux de mon échine et lorsque je baisse les yeux vers mes doigts, je peine à les dissocier de la neige tant leurs extrémités sont blêmes. J'ai lu pas mal de chose sur l'hypothermie dans les livres et je peux d'ores et déjà dire qu'à l'instant présent je peux comprendre la souffrance endurée par ces hommes congelés vivant durant l'ascension de l'Everest.

Je me frictionne les mains, tentant d'apporter de la chaleur dans mes doigts euthanasiés par le froid. La tête enfoncée entre mon ventre et mes genoux, j'attends. J'attends quelque chose ou peut-être même quelqu'un qui ne viendra sans doute jamais.

Vais-je mourir ici ? Isolée au milieu de cette sombre forêt ?

Mes pensées fusent vers une seule personne, qui pourtant m'a rejeté sans vergogne. Mais à qui d'autre pourrais-je penser alors que je n'ai personne ? À cet instant la seule chose dont j'ai besoin, c'est de lui. Je m'imagine à ses cotés, son être englobant le mien en une étreinte douce et réconfortante. Ses bras fermes m'emprisonnant la taille, son souffle chaud s'abattant dans le creux de mon cou alors qu'il me chuchoterait des mots doux. Ma gorge se serre douloureusement alors qu'une douleur intense s'enfonce dans mon cœur et me broie la poitrine. Portant ma main près de mon visage, je suis surprise d'y voir une larme s'y échouer.
Avoir une telle réaction pour un homme qui n'en a rien a faire de moi est réellement pathétique. Vais-je seulement un jour cessé de penser à lui ? De fantasmer sur ce qu'aurait pu être notre relation si les choses avaient été tout autre ? Nos regards ne se sont croisés qu'à peine quelques minutes et pourtant le manque me déchire les entrailles. Comme s'il avait emporté avec lui la moitié de mon âme.

Mes paupières se ferment lentement. Je suis si fatiguée...  Je suis consciente qu'il y a de forte probabilité que je ne me réveille jamais. Mais à qui manquerais-je ? Je n'ai aucun encrage en ce bas-monde, pas d'attache. Personne susceptible de m'aider à garder la tête hors de l'eau, de m'empêcher de me noyer. Même Maria qui a toujours été bonne avec moi n'en est pas capable car je sais qu'au fond elle n'a fait cela que par charité. Les cicatrices parcourant ma peau en sont la preuve irréfutable. Je suis lasse, lasse de ce monde qui ne m'a laissé aucune chance, épuisée de toute les horreurs qu'il m'a faite enduré. Alors je me laisse emporter.

Je ne bronche pas lorsqu'une odeur étrangère s'approche. Une brindille se brise, puis une autre et encore une autre, chaque fois un peu plus près de moi. J'ai le temps de discerner une silhouette se pencher vers moi avant que ma vision ne se brouille et que tout ne devienne sombre.

Soulmate : Starry NightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant