HEAVEN

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Il m'a rejeté
Mon âme-sœur m'a rejeté. Il a rejeté le lien. Notre lien.

Notre échange n'a eu bot duré que quelques minutes, je sens déjà le lien me distordre l'estomac et créer un vide dans mon âme.
Je me sens horriblement humiliée. Il ne me connait pas et pourtant un regard lui a suffit pour comprendre que je n'en valais pas la peine.

Mon âme blessée hurle son malheur et pour couronner le tout, ma louve ne s'est pas manifestée depuis que j'ai quitté la plaine.
Son absence me fait autant de mal, si ce n'est plus, que le rejet de ce loup. Nous n'avons toujours été qu'une, toujours présente l'une pour l'autre. Deux âmes différentes dans un même corps. Elle est ma complémentaire.
Sans elle, une partie de moi disparait.

Je ne souffre pas autant qu'elle de son refus injustifié car un goût amer de dépit emplit ma bouche, la rendant amer. Il m'a rejeté, me condamnant ainsi, à une vie régie par la solitude. Un loup sans sa moitié n'est qu'une loque, une coquille vide qui ne trouvera jamais le bonheur et finira par dépérir. Et bien que cela suffise à décourager ceux qui oserait défier la Mhure, pour ma louve et moi, il n'y avait pas que cela en jeu.
Les loups sont fait pour vivre avec leur semblable, au sein d'une meute et cela va sans dire que c'est également valable pour les loups-garous. Étant orpheline, le seul moyen que j'avais de combler ce vide était de rencontrer mon âme-sœur et de m'intégrer à sa meute. Ainsi, je n'aurais plus jamais été seule.

Mais il a fallu que je tombe soit sur un ignorant qui ne sait même pas qu'il vient de rencontrer sa moitié, soit sur un suicidaire. Car il s'est lui-même condamné. Si l'un des deux lié refuse sa moitié, il les fait mourir tout les deux à petit feux.

«- Qu'il crève ce salopard ! Il ne nous mérite pas, on trouvera bien mieux ! »

Euphaïda vient d'une manière plutôt brutale, de me rappeler que je ne doit pas me laisser abattre, mais comment faire après que l'être qui est censé me compléter, ne veux lui non plus pas de moi ? Et puis je ne veux pas être défaitiste mais aucun loup n'a encore survie sans son alma.

Je m'enroule dans ma fine couverture et m'y roule en boule, le cœur lourd.

«-Si on le recroise, je lui trancherai la gorge !»

Les pulsions meurtrières de ma louve ne m'ont jamais inquiété outre mesure. Après tout, malgré son intelligence extrêmement plus développée que la moyenne, elle suit son instinct et est régit par quatre choses : manger, dormir, tuer et se reproduire, bien que vis-à-vis de la dernière, j'ai réussi à calmer ses ardeurs.

Je ferme lentement mes paupières, le sommeil m'emportant petit à petit.

*****

Je me réveil très tôt ce matin, le moral dans les chaussettes. Mon escapade de la veille accentuant ma fatigue, je met bien plus de temps qu'à l'accoutumée pour me préparer.

De grandes valises noires pendent sous mes yeux noisettes et mon teint habituellement mate est devenu blafard, ce que Maria ne manque d'ailleurs pas de me faire remarquer lorsque je rentre dans les cuisines.

Son tablier rattaché autour de sa taille, elle prépare le petit déjeuner des pensionnaires de la maisonnée. Au menu, bouillon et produit frais.

Ses cheveux bruns rattachés en un chignon serré laissent s'échapper quelques mèches rebellent sur son front, cachant ses pupilles aux teintes orangées. Ses lèvres sont pincées et elle me réprimande sèchement à cause de mon retard, me menaçant de me priver de repas. Mais alors qu'elle allait entamer un entamer un nouveau monologue, mon ventre gargouille bruyamment, lui faisant revenir sur ses propos.
Cette femme, malgré ses airs revêches et peu avenant, possède un cœur en or brut. Dès mon arrivée à l'orphelinat, elle m'avait prise sous son aile, m'apprenant toutes les ficelles pour espérer rester saine d'esprit dans cette maison de décérébré.

Soulmate : Starry NightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant