HEAVEN

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Cours ma jeune amie,
Cours pour ta vie.

Sauve-toi ou tu périras,
Avec lui ne joue pas car tu perdras.

Tes souvenirs sont la clé,
D'un lointain péché,
Depuis si longtemps oublié,
La traîtrise jusque là insoupçonnée,
Sera alors révélée.

Souviens-toi,
Il est le diable de tes émois,
L'enfer de ton passé,
Celui qui t'as brisé,
Celui qui t'as tout enlevé,
L'être que tu as tant aimé,

N'oublie pas, non n'oublie pas...

Si tu le combat,
Alors tu disparaîtras...

_______

Je me réveille en sursaut, le front dégoulinant de sueur. Ma respiration saccadée laisse s'échapper un mince filet d'air d'entre mes lèvres humides, alors que je fixe mon plafond comme en transe. Ma cage thoracique s'abaisse à un rythme irrégulier et de mes doigts tremblants, je la tâte par peur que mon cœur n'en j'haïsse. J'essuie d'un revers de la main, mon front suant.
Je me redresse sur mes avant-bras, tentant de reprendre une respiration régulière.

J'examine la pièce baignée dans l'obscurité. J'aperçois avec soulagement mon radio-réveil placé comme à mon habitude sur la commode en face de mon lit. Je ne suis que dans ma chambre. J'allume ma lampe de chevet, alors que les souvenirs de mon songes s'estompent peu à peu tel un filet d'eau s'échappant d'entre mes doigts. Je ne me souviens que d'infimes bribes de mon rêve, mais ce dont je me rappelle le plus clairement est une voix me chantant avec une infinie tristesse, des paroles dont je n'arrive plus à me rappeler le sens.

Je rabat ma couette sur le côté gauche de mon lit, enfile mes chaussons, puis me rends jusqu'à mon lavabo. Ma chambre est une petite pièce, comportant un lit une place ainsi qu'une salle de bain munie de toilette. Ce n'est pas bien grand, mais je m'y sens à l'aise, alors je ne m'en plains pas. Certains orphelins n'ont ni salle d'eau ni toilette et doivent donc aller dans les douches extérieur s'ils veulent se laver. Les pauvres finissent généralement frigorifiés lors des soirées hivernales.

Apres m'être rattaché les cheveux en une queue de cheval fouillis, je me passe un gant de toilette humide sur le visage, puis essuie celui-ci à l'aide d'une serviette fraiche. Le bien-être que cela me procure est suffisant pour finir de me réveiller. Je jette un coup d'œil à mon réveil qui affiche cinq heure et demi. La journée s'annonce rude. . . Habituellement, nous avons la permission de rentrer dans notre chambre après que Madame Annie ai dîné, soit vers onze heure du soir. Mais hier, ce n'est que tard dans la nuit, bien après que les douze coups de minuit aient retenti, que Maria nous a autorisé à quitter les cuisines.

Je jette un regard emplit de regret à mon lit. Maria va venir vérifier si je suis levée sous peu, cela ne sert à rien que je me recouche pour à peine vingt minutes. D'autant plus que je suis certaine d'avoir encore plus de mal à me relever par la suite.

Je me prépare donc, enfile ma paire de basket toute crottée, réarrange mon teint comme je peu avec la poudre que j'ai dérobé à Jessica et lorsque l'on toque à ma porte, je suis fin prête. Mais contre toute attente, ce n'est pas Maria qui entre dans ma chambre. Non, c'est elle.
L'atmosphère se fige tout comme moi, comme si la gravité de la situation était palpable à tel point qu'elle-même s'arrête de tourner. La porte finit son ouverture jusqu'au mur gondolé dans un grincement cauchemardesque.

Soulmate : Starry NightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant