Percy Jackson et le secret de l'océan

Chapitre 01 : Le souhait d'un père

Quelques années plus tard.

La sirène se renfrognait sur elle-même, croisant les bras sur sa poitrine et regardait furieusement son père. Celui-ci regardait sa fille d'un regard sévère et cogna son trône de son poing faisant sursauter la jeune adolescente. Ils étaient en pleine discussion et la jeune fille semblait réticente à ce que son père venait de lui avouer.

— Je ne veux pas me marier, père ! Refusa-t-elle.

— Tais-toi ! Tu n'as pas ton mot à dire !

— PÈRE ! Je ne le connais même pas !

— C'est comme ça, un mariage politique et je t'interdis de fuir comme la dernière fois. J'en ai marre que ma fille se fasse passer pour une incapable et une bête de foire. Dit-il en pointant sa fille de son index droite, le regard dur.

À ces propos, la jeune fille baissa la tête — sa curiosité la contrariant puisque cette qualité lui faisait défaut encore—. Elle repensa à ce couple, qu'elle avait vu sur un navire il y a de ça quelques années auparavant, qui venait juste de connaître l'amour et qui avait coulé par sa faute ayant transgresser les ordres de son père à cette époque et à plusieurs reprises sans éprendre du mal. Elle mordit l'intérieure de ses joues et renifla.

Elle était fragile après cet épisode de sa vie, elle était si jeune à l'époque qu'elle pensait faire tout ce qu'elle voulait et son père avait un malin plaisir à lui faire rappeler cet événement tragique pour la rendre encore plus coupable, tout comme pour la rendre plus dogmatique à ses décisions. Après tout, elle était sa seule et unique fille qui hériterait du royaume, elle devait d'or et déjà devoir respecter les souhaits de son père ! Maintenant qu'elle ait dix-sept ans, elle ne pouvait pas renier le fait qu'elle était la seule héritière de ce royaume, bien que ceci ne l'intéressait aucunement. Elle ne voulait pas rester à une seule place uniquement : elle voulait voyager, partir découvrir les océans et les terres. Elle voulait partir explorer et non régner.

— Jeanne... tu le sais bien pourquoi je veux que tu l'épouses. C'est pour...

— Pour des raisons politiques, je sais !! Tu veux vendre ta fille à des pantois-à-manchot !! Tout ça pour quoi ? Pour agrandir ton territoire et avoir plus de profit ! Coupa-t-elle en faisant des grands gestes avec ses bras.

— JEANNE !!! COMMENT OSES-TU ?

La voix colérique de son père fit trembler la cours péristyle, faisant effriter quelques colonnes doriques par les secousses d'eau sur les colonnes. La jeune fille sursauta en voyant les yeux noirs de son père la traverser et des tremblements de sous-marin resurgir lui contractant ses omoplates. Elle déglutit, elle aurait parié que sa colère se faisait ressentir dans tout le royaume encore une fois, tandis qu'elle vit des poissons fuir face à la colère de son père et elle baissa la tête, honteuse ; bien que ces propos soient vrais. C'était stupide de tenir tête à son père, bien qu'elle en sût les répercussions, mais elle voulait choisir sa propre vie, elle voulait prendre ses propres décisions, n'était-elle pas une princesse ? Comment pouvait-elle ne rien pouvoir décider ? C'était absurde !

Le voile bleu qui se tenait autour de ses hanches frémissaient au rythme des vagues qui essayaient de reprendre leur calme difficilement puisque l'un des nombreux rois des océans tremblaient rageusement de colère, faisant en sorte que sa colère se répandisse à travers les vagues.

Jeanne détourna le regard et vit un serviteur amener une boisson crustacés au roi. Celui-ci plissa les yeux en voyant ce petit hippocampe nager vers lui et lui légué son plat. Il prit avec fureur la coupe tout en, par le coup, tomber une algue qui donnait goût à la boisson. Sous les yeux de l'hippocampe et de Jeanne, le roi but dans une carcasse de homards, savourant le jus du cadavre.

— Écoute-moi, Jeanne, tu dois l'épouser... je compte sur toi, les habitants du royaume tout entier comptent sur toi, ne prends pas ce mariage à la légère, ce mariage est plus important que tu puisses penser. Épouse-le, c'est un ordre, sinon le royaume se dirigera à sa perte par une guerre entre notre royaume et ton futur époux, comment s'appelle-t-il déjà ? Ah oui, Vincent !

— Mais pourquoi ? Pourquoi ne veux-tu pas que je choisisse mon époux ? Ne crois-tu pas à l'amour ? Pourquoi ne me laisses-tu pas le choix comme tu as fait pour maman ? Ne penses-tu pas à elle ? Et ne crois-tu pas en son amour ? Ne crois-tu pas que l'amour que vous aviez eu pour ma mère n'était pas que des mensonges ? Que ce que vous avez éprouvé pendant toutes ces années jusqu'à me concevoir n'était pas réel ? Père, l'amour existe et je suis le fruit de cet amour qui unissait vous et ma mère. Essaya de raisonner Jeanne à son père.

— Jeanne. Le royaume sera perdu...Cette famille nous massacrera si on refuse de nous soumettre à eux et j'ai dû leur proposer cet échange de paix pour éviter cela et ne remet pas en cause ta mère.

— ...Tu...Je...

Jeanne n'en revenait pas. Pourquoi elle ? Pourquoi n'avait-elle pas une sœur ou un frère pour qu'ils prennent sa place ? Subitement, l'idée d'être princesse et devenir reine ne lui convenait plus. Elle était la monnaie d'échange pour avoir une paix stable dans son royaume, bien que cet argument, de la part de son père, était la meilleure de tout ce qu'il lui avait dit jusqu'à présent, ce mariage arrangé ne l'intéressait toujours pas. Elle voulait toujours connaître le grand amour ! Une boule se formait dans sa gorge et son ventre se contractait. C'était aberrant ! Pourquoi faudrait-il un mariage-arrangé pour, simplement, arranger les problèmes pour unir les royaumes voisins ? Pourquoi ?

— Parce que c'est la seule solution, Jeanne. Dit son père.

Jeanne sursauta et se mordit la lèvre inférieure. Son père avait lu dans ces pensées...Comment a-t-elle pu oublier que son père lisait dans les pensées ? Un des merveilleux dons de leur famille qu'on pouvait hériter, tous attendaient le don que pouvait recevoir la jeune fille à ses dix-neuf ans. Elle vit son père se pincer l'arrête du nez et fermer les yeux en soupirant, las de ressasser cette discussion qui s'éternisait. Le roi ouvrit à nouveau ses yeux et regarda sa tendre fille.

— Jeanne. Appela-t-il d'une voix sèche.

La jeune fille releva la tête, prit une mèche rose et la tournoya autour de son index, inquiète. C'était un tic.

— Oui, père ?

— Pour une seule fois, je vais te l'accorder. Commença-t-il.

— Je ne vais pas l'épouser ce clébard, alors ? Demanda-t-elle, tout excitée et souriante.

— Jeanne... Le reprit son père outré par ce qu'elle venait de dire, écoute ce que je vais t'annoncer.

Jeanne hocha la tête tandis que son sourire s'effaçait de son visage.

— Tu dois me montrer, par tes propres moyens, que le véritable amour existe. Tu dois me faire voir que tu peux plaire à un homme sans que je puisse le désigner pour t'épouser. Il doit de lui-même te proposer à sortir avec lui. Tu as qu'un mois pour me faire voir ce que ce véritable amour puisse exister, tu m'as bien compris ? Demanda le roi.

— Quoi ? un mois uniquement ? C'est impossible !!

— Sauf si l'amour dont tu me parles existe réellement, à moins que ce soit un mensonge ?

— NON ! Il existe !

Le roi sourit face à la détermination que sa fille venait de reprendre et regarda sa fille.

— Très bien, alors vas-y. File avant que je ne change d'avis. J'ai des choses à régler par ici. Déclara son père.

Jeanne hocha la tête et s'enfuie malgré qu'un sourire naquis sur son visage. Son père venait de lui donner une chance, une ouverture pour changer les traditions.

Battant des nageoires, elle sortit du royaume sous les yeux de ses concitoyens et se dirigea vers le portail de l'océan. Elle sourit en le voyant, le portail se dressant fièrement dans les profondeurs de l'océan. Jeanne vit une grande arche un demi-cercle, deux pics se joignaient parallèlement au-dessus de la grande arche imprégnée de corail et de végétaux marins décoraient celui-ci. La frontière qui menait au monde des humains était devant elle, l'intimidant bien que ce n'était pas la première fois qu'elle y venait.