Chapitre 3

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Un dragueur, pas sérieux

Le lendemain, c'est épuisée que j'ai repris mon quotidien du métro pour me rendre chez ma mère. C'était une des choses que je souhaitais le plus éviter. En arrivant devant l'immeuble, je croise d'ailleurs une des copines de ma petite sœur.

« Oh Anta, tu vas bien ?

- Oui, je vais bien, mais c'est pas moi Anta, moi c'est Fanta, me dit-elle en me laissant embarrassée.

- Désolée, je confonds tout, tu vas bien ?

- Oui, il y a ta sœur qui t'attend, elles sont toutes là, me dit-elle.

- Ah je vois, merci », lui dis-je en prenant l'ascenseur avant de monter à l'étage. Dès arrivée devant la porte je pouvais entendre les voix de plusieurs femmes. Je sonne et attends quelques secondes avant de voir une jeune fille m'ouvrir.

« Euh, c'est qui ? Me demande-t-elle.

- Je suis la sœur de Diaratou.

- Oh merde, c'est vrai en plus que vous vous ressemblez, désolée, entre », me dit-elle en m'invitant à entrer dans la propre maison de mes parents. Je me contente de lui adresser un sourire avant de m'aventurer dans le couloir. Je croise ma mère qui sort de sa chambre pour se rendre dans la cuisine.

« Grosse vache est là ! », s'exclame-t-elle en me tchipant et me toisant avant de s'en aller. Je ne lui réponds pas comme j'en ai pris l'habitude depuis maintenant cinq ans. Je ne me souviens plus d'ailleurs la dernière fois où nous avons eu une véritable conversation.

J'entre dans le salon avec un grand sourire. Celui-ci disparaît rapidement lorsque mes yeux tombent sur ma grande sœur Rokia qui pleurait. Elle a deux ans de plus que moi et est mariée avec trois enfants. Je vous assure il n'y a eu aucun mort, vous allez comprendre en un instant les raisons de ses pleurs.

« Mais Rokia, tu vas pas te rendre malade pour ça, lui dit l'une de ses copines.

- C'est le mariage de ta petite sœur, arrête Rokia !

- Mais regardez, je ressemble plus à rien, j'ai tout essayé et ça marche pas, on me dit même que je ressemble à Rama maintenant. Vous avez vu comment les gens ne me respectent pas ? ».

Qui peut dire à cette femme qu'elle n'a aucun respect pour les gens. Depuis qu'elle a pris du poids, Rokia passe sa vie à se morfondre, à se lamenter comme si elle avait une maladie. Je ne dis pas que je me sens pas mal pour elle, mais elle a aucune raison de se détester sachant qu'elle est toujours superbe. Et pour se rassurer la plupart du temps voilà ce qu'elle sort :

« Bon, heureusement que je n'ai pas dépassé son poids, sinon, j'aurais encore plus de problème, mon mari va signer directement les papiers du divorce ».

Je soupire et sors sans tarder du salon avant de sauter sur elle et la cogner. Je remarque la présence de son mari qui était appuyé contre le mur du couloir.

« Désolé, l'écoute pas », me dit Mohamed le mari de Rokia. Je m'approche de lui en souriant. C'était un homme noir d'origine Ivoirienne tout comme nous. Il est plutôt mince et d'une taille moyenne avec un sourire à en faire tomber plus d'une.

« C'est vrai tu vas la quitter si jamais elle dépasse le capte de l'obésité et me rattrape ? Lui demandé-je.

- Quel obésité, déjà il faudrait que tu le sois, me dit-il. Rokia est folle, faut voire tous les régimes qu'elle fait, on a même pas le droit de manger un bon tieub à la maison sans qu'elle met sa bouche. Même les deux petites sont au régime. C'est seulement quand on sort qu'elles arrivent à connaître la liberté de manger, me dit-il à m'en faire rire. D'ailleurs, elles demandent toujours après toi.

Mes rondeurs bien aiméesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant