Pourvu Que l'Art Survive

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Le froid nous incline à la terrible paresse
L'été se voit vaincu.
La brise caresse la fragile vieillesse,
Bruissement continu.

Le spectacle tragique le plus doux qui soit,
Les cadavres s'amassent,
Un ballet éclatant qui plonge dans l'émoi,
Les cadavres s'enlacent.

Et Mère Nature du bout de son pinceau
Décline les couleurs.
L'aquarelle coule et creuse chaque ruisseau,
Aux battements des heures.

Les corbeaux croassent le chant du cygne endeuillé
Qui court vers l'autre rive.
La vie dans la mort ne peut être qu'embrassée,
Pourvu que l'art survive.

Un nouvel horizon inonde le soleil,
Aussi noir que le jour,
Et l'espoir persiste jusqu'au prochain éveil,
Pétale encore lourd.

Larme céleste tombe et poésie s'élève,
Une once de lumière,
Quand le monde s'arrête et appelle à la trêve,
Automne d'une autre ère.

Alors que la cime chute jusqu'aux racines,
Le sablier s'essouffle,
Les forêts s'endorment sous un ciel d'opaline,
Les rimes se camouflent.

C'est ainsi que la plume découvre cet or,
Bourgeon encore frêle,
Qui transforme crépuscule en future aurore,
Au-delà du réel.

– AMOPA31/2019 –

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