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Achille


Inspire. Un, deux. Expire. Un, deux. Inspire. Gauche. Transition. Droite. Lève les yeux.

Je croise le regard de la Seine, froide, tranquille. Un nuage blanc se forme à chacune de mes expirations, un tunnel glacé brûle mes narines et ma gorge à chaque fois que je reprends mon souffle. Pourtant, je ne fais pas demi tour. La musique de mes écouteurs résonne dans mon crâne à chacune de mes foulée, et j'aime ça. J'ai l'impression de vivre plus intensément. Plus qu'assis sur les bancs de la fac, plus que sur le quai du métro, plus que dans mes rêves immobiles. Libéré de mes frustrations, de ce sentiment de vivre pour rien, de n'être rien, de ne rien faire. Mon insignificance, voilà ce qui assèche mon coeur et déchire mon sommeil en lambeaux. Je suis comme paralysé, sans savoir qui être ni ou aller. Dès que j'ai l'impression d'avoir un but, je regarde autour de moi et je me rends que je ne fais que ce que tout le monde fait : consommer une vie clonée. Et encore une fois, il n'y a rien de plus commun que ce désir viscéral de vouloir être à part. Alors, je continue de courir, dans l'espoir que je trouverais un sens à mon existence à bout de souffle.

Un combat à mener, une cause à défendre, une raison de me lever. 

RésilienceWhere stories live. Discover now