Chae Hyungwon, jeune homme de vingt-quatre ans, solitaire et déprimé, rencontre un jeune inconnu perdu et blessé dans une ruelle un soir de pluie.
Et si le hasard n'était pas le responsable ?
S'ils étaient susceptibles de changer le destin de centai...
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Après la dizaine de cauchemars que j'ai pu vivre cette nuit, j'ai finalement réussi à m'endormir pour de bon. En même temps, j'étais tellement épuisé. J'ai observé la neige tomber, jusqu'à pratiquement six heures du matin.
Mon réveil-matin affiche maintenant 16 heures et je m'étonne d'avoir dormi autant de temps. Je me demande ce que j'ai pu rater.
Je suis resté les jambes appuyées contre mon torse sur l'appui de fenêtre durant des heures, mon corps me fait à présent un mal de chien. Il fallait s'y attendre.
Tout ce qu'il est capable de faire dans l'immédiat, c'est me traîner vers la cuisine, pour s'imprégner de caféine. J'allume la radio en passant, histoire de pouvoir entendre les informations. Je n'ai que ça à faire, alors autant me tenir informé pour pouvoir réagir rapidement en cas de problème imminent.
Les policiers ont continué leurs patrouilles toute la nuit et toute la journée, attrapant et emprisonnant tous les androïdes en liberté. Ils les emmènent dans des camps, les détruisant petit à petit grâce à un dispositif qu'ils ont créé et installé hier en soirée. D'après les journalistes, ça ressemble à un four géant. Une énorme machine à tuer. Je suis content d'avoir allumé la radio et non la télé parce que je ne suis pas sûr d'avoir le cœur assez solide pour voir les images.
Debout, appuyé contre le plan de travail de la cuisine, je profite de mon café, imaginant mon Hyunwoo au chaud entouré de personnes de confiance, et cela m'aide à me dire que tout va bien, même si ce n'est pas le cas. J'espère qu'il n'a pas connaissance de tout ce qui se passe. D'après l'actualité, la manière pacifiste dont font preuve les déviants encourage la population à se ranger de leur côté. Les seuls rescapés de Jericho manifestent sur la place principale du centre-ville, entourés de policiers. Ils ont créé des barricades avec ce qu'ils avaient sous la main, et se contentent de rester assis, espérant être un jour écoutés. L'armée, arrivée sur les lieux rapidement, a failli faire feu, mais avec la venue des journalistes, ils se sont rétractés, pour l'opinion publique, bien évidemment. La présidente a déclaré que si les défenses du pays étaient là, c'était pour contenir les éventuels « débordements » androïdes, mais ces derniers n'entendent pas de partir et ne bougeront pas tant que leur peuple ne sera pas libéré des camps. Les civils ont l'interdiction de sortir de chez eux, et personnes n'osent la contredire.
Rien ne va changer, et quand les autorités en auront marre, ils vont détruire tous ces manifestants et les androïdes n'auront plus leurs places dans notre monde. Un génocide est en train d'avoir lieu, et tout le monde ferme sa gueule.
- Hyungwon ! Ouvre-moi ! hurle-t-on derrière la porte de mon appartement
Je m'y dirige d'un pas lent et anxieux, même si j'ai très bien reconnu la voix douce et inquiète de mon meilleur ami. Je lui ouvre et il m'étouffe de ses bras, jusqu'à ce que j'ai réellement du mal à respirer et que je ne lui dise de s'éloigner.
