𝒞𝒽. 𝒳𝒱𝐼

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🌸

- Hyungwon ? entends-je discrètement derrière la porte de mon bureau. Tu écris quelque chose d'important ? demande mon colocataire, sa petite tête dépassant de l'entrebâillement

- Je peux m'arrêter si c'est ça que tu veux savoir. Pourquoi ?

- Je suis prêt... dit-il, hésitant

- Oh, d'accord ! dis-je, anxieux. Hum... viens, on va se poser dans le salon, on sera mieux, souris-je, pour le rassurer un peu. Je vais utiliser mon dictaphone, ce sera plus simple, comme ça je n'ai pas besoin de gratter des centaines de lignes et je me concentre sur toi. Ça va aller ? tenté-je

Ses mains tremblent et son regard est bloqué sur elles. Il est effrayé, mon pauvre bébé. Je n'ai pas envie de lui faire du mal ou de le forcer à faire quoi que ce soit, mais qui sait, peut-être que comme pour nous, ça le libéra un peu de ce poids qu'il porte depuis sans doute trop longtemps. Si je peux prendre une partie de sa douleur, je le ferai avec plaisir.

Il se contente de hocher la tête, et pour le rassurer et lui montrer que je suis là, je m'installe en tailleur dans le canapé, lui faisant ainsi face et enlace ses mains des miennes tout en caressant le dos de celles-ci de mes pouces, comme pour l'apaiser. Il me sourit faiblement et je lui rends de manière plus chaleureuse pour lui montrer, une nouvelle fois, que tout allait bien.

- Dis-moi, commencé-je, le dictaphone enclenché. Tu te souviens de ton activation ? Ton premier jour dans ce monde ?

Il prend une grande inspiration, et commence.

- Quand j'ai ouvert les yeux, j'étais debout dans une grande pièce à la décoration très moderne et coûteuse, démarre-t-il, les yeux fermés. Il y avait une cheminée face à moi, le feu crépitait, c'était calme, il faisait bon, la chaleur courait sur ma peau

Une petite pause et il reprend.

- Quand j'ai tourné la tête, elle était là, Guk-Joo. Elle avait 36 ans à l'époque, elle était habillée d'un élégant tailleur bleu ciel, son maquillage était très superficiel mais elle avait son élégance de femme d'affaires. Elle avait l'air gentille, elle me souriait doucement, pour me mettre en confiance

Tu parles.

- Je vois... et ensuite ? chuchoté-je

Il a l'air d'avoir de plus en plus de mal, j'ai la conviction que je suis très loin du compte lorsque je m'imaginais un passé difficile, et ça me stresse un peu plus.

- Elle m'a demandé si je savais pourquoi j'étais là, je lui ai répondu que j'étais à ses côtés pour satisfaire tous ses besoins et son sourire à cet instant est passé de gentil, à...

- Malsain, soufflé-je, pas vraiment certain d'être prêt pour la suite de son récit personnel

- Oui voilà...

Il devient un peu plus tremblant, les yeux toujours fermés. En cet instant, je n'étais plus que tristesse et colère.

- Elle m'a ensuite demandé de me déshabiller, pour voir si je pouvais réellement lui convenir. Elle avait l'air contente parce qu'elle m'a rapidement demandé de la suivre dans sa chambre. Les premiers jours je dormais avec elle. Dès qu'elle ne travaillait pas, elle restait à la maison et on passait tout notre temps dans le lit. Elle n'était jamais fatiguée, je pensais que les humains ne pouvaient pas tenir aussi longtemps, mais elle avait l'air d'avoir beaucoup d'expérience

Become Human ↬ ˢʰᵒᵂᵒⁿOù les histoires vivent. Découvrez maintenant