À ces mots le pauvre jeune se sentit découragé, quel idiotie cela avait été, il avait risqué sa vie, il avait perdu deux semaines et avait eut énormément peur. Pour quels raisons ? Ses amis lui manquaient énormément c'était un fait. Mais il fallait aussi vivre avec son temps, eux étaient partis mais il était resté il fallait accepter cela. Faire sa vie, trouver quelqu'un, vivre dans le présent non plus dans le passé. Mais était-ce réellement ce qu'il voulait ? Il retourna sur la plage où sa barque s'était échouée, qu'allait-il faire? Poursuivre ses chimères à qui il a donné le nom d'ami, continuer son voyage vers l'inconnu pour espérer un jour y arriver quitte à mourir sans jamais toucher au but ? Ou alors retourner chez lui, et vivre dans le présent ? Il ne savait plus rien, il doutait de tout. Et puis quels seront les conséquences ? Si il arrivait au bout du monde est-ce que ses précieux amis se souviendront de lui ? Peu probable, ils étaient partis depuis si longtemps maintenant. Alors peut-être faudrait-il rentrer chez lui. Après tout ce n'était pas si mal là-bas. Mais que diraient les gens ? Probablement qu'ils en rigoleront. Il y avait de quoi en effet, un homme va rejoindre seul ses anciens amis qui avaient fui l'île natale. Et cet homme rentre bredouille après plus d'un mois de voyage, et le tour seulement pour aller sur l'île voisine. Il ne savait plus quoi faire et tandis qu'il réfléchissait de toutes ses forces quelqu'un lui toucha l'épaule. Cependant le pauvre homme réfléchissait tellement qu'il en eut des vertiges, puis des vagues noirs dans ses yeux, des nausées. Il voyait la terre se soulever et se baisser, il voyait la terre être la mer. Le ciel être la terre. Puis il s'effondra et ne vit plus rien.
Il se réveilla dans une chambre assez rustique. La chambre du cabane de pêcheur sans doute. Quelqu'un était à son chevet. La fille du pêcheur. Que faisait-elle la ?
“Monsieur, vous allez bien ?
-Sincèrement ? Comment pourrais-je aller bien ?
-Mais voyons monsieur ne dites pas ça. ” s'exclama-t-elle d'un grand sourire.
Il ne savait pas pourquoi mais voir quelqu'un de si joyeux lui réchauffa le coeur. Un contact humain si frais et franc lui faisait si plaisir.
“Monsieur ? Je vous ais vu à votre barque, vous comptez repartir maintenant ? C'est que ça fait longtemps que je n'avais pas vu quelqu'un de nouveau, il faut dire qu'on est vraiment isolé ici…
-Et bien si ça ne dérange ni vous ni votre père ça ne me dérangerais pas de rester un peu
-Nous déranger ? Mais voyons quelle drôle d'idée que vous avez là” s'insurgea-t-elle tout en étouffant de rire.
C'est ainsi que le projet de repartir fut mis entre parenthèse pour quelques jours tout du moins. Au fil des jours l'homme devint proche de la fille et ils parlèrent à coeur ouvert, elle parlait de sa mère, lui de ses amis. Elle parlait des problèmes qu'elle vivait et de la crainte vis-à-vis des ses frères et sœurs, en effet ils étaient partis pour étudier et s'étaient tous dirigé vers la capital. Lui parlait de son dilemme actuelle et elle réussit rapidement à le convaincre de continuer sa route. Elle parlait rapidement de ses amis tout en se consacrant énormément à sa famille et à l'homme étranger. Ce dernier voulait quand même en savoir plus mais de peur de la blesser ou de la brusquer, d'autant plus que cette proximité commença à créer quelque chose, ne chercha pas à en savoir plus. Tandis qu'il essayait de participer à la vie domestique elle entra chez elle folle de joie, elle avait reçu une lettre de quelqu'un qu'elle aimait particulièrement, quelqu'un de spécial. Et ainsi le reste de la journée se passa sans qu'il n'y ait ni plus d'explications ni même de rapprochement comme il y avait eu depuis qu'il était là. Peut-être était-il temps de partir. Il avait sûrement déjà trop traîné. Et puis lui aussi avait des personnes à retrouver. Il annonça alors à la jeune fille un matin qu'il allait partir pour retrouver des amis, elle se retourna alors lui fait un signe de la main en souriant. Puis il retourna à sa barque le cœur lourd, ne comprenant pas ce qu'il c'était passé ces quelques jours.
