Chapitre 1

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-C'est fini.
-Quoi ? Mais pourquoi ?

Julien semble complètement perdu. En même temps, tout se passait pour le mieux entre nous. Cependant, il me manquait quelque chose, quelque chose d'essentiel, la flamme de l'amour. À chaque fois que j'ai aimé un homme, ça n'a jamais duré bien longtemps. Je n'apprécie pas vraiment faire du mal aux gens, mais je ne peux pas mentir et prétendre avoir des sentiments.

-Je suis désolée Julien. Depuis quelques temps ça ne fonctionne plus. Je ne suis plus amoureuse.
-Ça fait combien de temps ?
-Pas longtemps, mais je voulais attendre d'être sûre que ça vienne de ça.

Il me regarde toujours dans l'incompréhension.

-Comment j'ai pu ne rien voir ?
-Je cache bien mes sentiments. Ne t'en fais pas, tu trouveras quelqu'un de bien mieux.

Je me lève de la table après avoir déposé un billet puis je passe mon chemin tout en déposant ma main sur l'épaule de Julien en signe d'encouragement. Je ne voulais pas rester plus longtemps. Je n'aime pas rompre avec quelqu'un, et malheureusement, c'est presque toujours moi qui le fait.

Je pars rejoindre mon appartement dans lequel je vis avec ma cousine. Une fois rentrée, Juliette m'attend. Elle voulait qu'on sorte ce soir à une soirée étudiante. Alors j'accepte et vais me préparer.

Une fois à la soirée, on rejoint les amis de Juliette pour boire un verre. J'ai l'habitude de traîner avec ses amis, ils sont tellement amusants. Après plusieurs verres, je pars me resservir maladroitement. Je ne marche plus très droit et je souris bêtement en marchant seule le long de la salle au milieu de tout ce monde. Quand je suis servie, le chemin inverse ne se fait pas aussi rapidement. Je me cogne dans quelqu'un et mon verre se renverse aussi bien sur moi que sur lui. Je relève les yeux et croise son regard surpris.

-Je suis désolée ! Je ne t'avais pas vu.
-Je pense surtout que tu as trop bu.

En entendant sa voix grave mais mélodieuse grâce à son accent, je cru défaillir. Puis je fronce les sourcils en voyant la tâche d'alcool sur son pull gris.

-Il faut que je te nettoie ça !

Et sans réfléchir, j'attrape son pull pour le tirer avec moi. Ce geste eut l'air de le faire rire tandis que je ne pense pas au ridicule de mes actes. Je l'emmène jusque dans les toilettes pour femme et approche du lavabo.

-Je peux le faire tout seul tu sais.
-Non, il faut que je me fasse pardonner.
-C'est rien, juste une tâche.

Je prends du papier toilette que j'humidifie pour ensuite frotter sur son pull. Il m'arrête quand il voit que ça ne sert à rien.

-Si tu continues je vais juste finir tout mouillé.
-Tu viens d'où ?

Un sourire en coin apparaît sur son visage.

-Du Brésil.
-Oh. C'est super loin !
-Oui, c'est pas à côté.
-Tu vis ici depuis combien de temps ?
-Trois ans.
-S'il te plaît, ne perd jamais ton accent !
-Il te plaît ?

Oh mon dieu, si il savait.

-Il est sympa. Ça change.

Il sourit puis retire son pull. Je fus surprise de ce geste et je me recule.

-Tiens. Tu l'as foutu en l'air et il ne me sert à rien étant donné la chaleur qu'il fait dans la salle.

Et il sortit. Je regarde un petit temps le pull que j'ai entre les mains puis l'enfile. Je rejoins ma cousine et je reprends la fête de la même façon qu'elle a commencé.

Le lendemain, je me réveille difficilement en me sentant écrasée. J'ouvre les yeux et découvre que Sam, un ami de ma cousine et moi, se trouve presque au-dessus de moi. Je le pousse de toute mes force puis me dirige vers la cuisine pour me faire couler un café. Il est presque 11 heures. Je pars ensuite dans la salle de bain pour me laver et je m'aperçois bien vite que je porte un pull qui n'est pas le miens qui, de plus, est complètement tâché. Je le retire et le met directement dans la panière de linge sale. Je prends ma douche tranquillement avant de m'habiller et de sortir avec mes écouteurs. Je ne me souviens pas de grand chose de la veille à part que je me suis beaucoup amusée. Je marche pendant au moins vingts minutes en me remémorant quelques passages de la soirée puis je me rends compte que pendant tout ce temps, je souriais comme une débile.

-J'espère que tu as gardé mon pull.

Je retire mes écouteurs et regarde le garçon qui se trouve en face de moi. Personne que je connaisse à priori.

-Quel pull ?
-Tu rigoles ? Il valait au moins 50€ !
-Et j'ai l'air de savoir de quoi tu parles ?
-Normal, tu devais être complètement bourrée.

Je le fixe longuement en essayant de remettre son visage dans ma tête.

-Je crois que j'ai ton pull.
-Ah ! Ouf ! J'avoue que je regrette de te l'avoir laissé sans avoir essayé d'arranger les dégâts.
-Je vais le laver, mais il est à moi.
-Quoi ?
-Bin oui... je peux pas être certaine que ce soit le tiens.

Alors que je repars, il m'attrape le bras avec un air irrité.

-Tu vas me le rendre et c'est tout.
-Sympa ton accent !
-Ouais ça tu l'as déjà dit hier.

Je me met à rougir sans savoir où regarder.

-Ne me dis pas que je t'ai dragué pitié.
-Non, la seule chose que tu as faite c'est me voler mon pull.
-Roh c'est bon ! Donne-moi ton numéro.

Il hausse un sourcil avec un grand sourire.

-C'est donc ça ta technique pour prendre le numéro des beaux mecs ?

Je rigole tout en attrapant son téléphone pour m'appeler.

-C'est quoi ton nom ?
-Pourquoi le voudrais-tu ?
-Pour savoir qui a l'honneur d'avoir mon pull en sa possession.

Je lui tape l'épaule.

-Et toi alors ? Tu t'appelles comment ?
-Pourquoi ? Ça t'intéresse ?
-Je voudrais juste savoir qui a la chance d'avoir mon numéro.

Il rigole au retournement de situation puis me contourne pour partir. Lorsqu'il est dos à moi, je l'interpelle une dernière fois.

-Oh fait ! Moi c'est Aurore.

Il me sourit et avant de s'en aller pour de bon, il me dit :

-Enchanté Aurore.

Son accent est tellement magnifique. Je fais le chemin jusque chez moi en souriant toujours, mais réalise bien vite que moi, je ne sais même pas comme s'appelle ce bel étranger.

Amour à la brésilienneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant