Chapitre 4

11 2 0
                                    


Tout le petit monde dans l'appartement semble s'amuser. Sauf moi. À peine une heure s'est écoulée mais j'ai beaucoup, beaucoup trop bu. Je sais que je ne tiens pas l'alcool, mais alors là... je n'ai jamais autant exagéré je crois bien. Je le sais au fond de moi, j'arrive encore à avoir mes idées bien en place, cependant, ce n'est pas ça qui ressort. Je ne fais que rire et dire des trucs débiles mais le pire dans ce qu'il m'arrive, c'est que j'en ai conscience. Le seul vrai problème, c'est que j'ai mal à la tête. La musique me paraît bien trop forte. Je me dirige donc vers la sortie mais je suis retenue par quelqu'un. Je ne met pas de temps à voir le visage de Carlos apparaître devant moi, alors je me met à rire bêtement.

-Qu'est-ce qui te fais rire ?
-Toi ! T'es trop drôle !
-Mais j'ai rien dit.
-Euh... t'es beau.

Merde ! Pourquoi mon cerveau n'arrive pas à contrôler mes paroles ?

-Tu as trop bu je me trompe ?
-J'ai mal à la têêête !

J'accompagne mes paroles avec un froncement de sourcils et mes mains qui attrapent ma tête au niveau de mes tempes. Il m'attrape doucement le bras gauche et me tire vers lui. Je l'imagine déjà vouloir profiter de la situation pour créer notre rapprochement, mais au lieu de cela, il passe son bras autour de ma taille pour me guider dans l'appartement en cherchant un chambre. Quand je lui indique la mienne, il me dirige dedans et fait en sorte que je m'allonge. Tous ces gestes sont délicats. Tout à coup, il me plaît encore plus. Pourquoi devrais-je me coucher maintenant alors que je pourrais encore profiter de sa présence ?

Sans réfléchir, j'attrape son col de chemise pour le tirer à moi et l'embrasse subitement. Il semble très surpris mais se laisse faire avant de se reculer de quelques centimètres.

-Tu deviens sûre de toi avec l'alcool.
-Je le suis tout le temps !

Il me sourit gentiment et dépose un baiser sur mon front puis se dirige vers la sortie.

-Je repasserai demain pour voir comment tu vas. Salut beauté !

Je hoche à peine la tête. J'aurais aimé lui dire de rester vers moi, mais je n'ai plus aucune force. C'est ainsi que je m'endors rapidement sans faire attention à la musique peut-être trop forte.

Le lendemain, je suis réveillée par le jour qui entre dans ma chambre. J'ai oublié de fermer les volets hier. Un mal de crâne atroce me donne envie de mourir. Pourquoi ai-je autant bu ? Je me retourne et sens bien vite que je ne suis pas seule.

-Carlos ?
-J'm'appelle pas encore comme ça espèce d'alcoolique.
-Merde Baptiste ! Je m'attendais pas à toi !
-Mais c'est moi. Bon pourquoi t'as laissé partir ton bellâtre hier ?
-Parce qu'il voulait rentrer ! Il revient aujourd'hui !
-Quoique t'ai fais, tu as réussi à lui plaire.

Je souris de toutes mes dents avec fierté.

-Il m'a déjà vu trop souvent bourrée. Je dois me reprendre. Va me chercher un médicament !

Il reste-là, à me fixer quelques secondes sans bouger. Je finis alors par le pousser du lit pour qu'il tombe et il se relève rapidement.

-Mais t'es folle ?
-Va me chercher mon doliprane et c'est tout !

Il s'en va et je suis étonnée que ce soit si facile. Mais après presque dix minutes, je comprends bien qu'il ne compte pas revenir pour m'aider. Je me lève alors difficilement et rejoins la cuisine.

Ma gueule de bois m'accompagne tout au long de cette journée durant laquelle j'attends la venue de mon beau sud-américain. Je finis par tellement m'impatienter que je lui envoie un message.

« Tu comptes toujours passer aujourd'hui ? »

Mais je ne reçois aucune réponse. Alors que j'abandonne l'idée qu'il vienne, j'entends l'interphone sonner. Je me dépêche alors de décrocher et lorsque ce bel accent parvient à mes oreilles, j'ouvre directement la porte. Il ne met pas beaucoup de temps à rejoindre mon pallier et lorsque je le vois, un grand sourire se plaque sur mon visage. Depuis quand je deviens si niaise ?

-Salut Aurore. Tu vas bien ?

Je hoche la tête tandis qu'il me fait une accolade amicale.

-Et toi ?
-Bien.
-Ça t'as plu hier ?
-Oui, tu as vraiment des amis sympas.
-J'ai de la chance en effet.

Je regarde rapidement l'heure sur mon portable. Il est 18h36, je peux me lancer.

-Tu veux qu'on aille boire un verre quelque part ?
-Tu es déjà prête à recommencer ?

Je lui souris innocemment.

-J'ai pas dit que ce serait de l'alcool. Et puis ce serait juste un verre.
-Très bien. Allons-y alors.

J'attrape mon sac et ma veste que j'enfile tout en descendant les escaliers. Parfait. Je ne pensais pas qu'il accepterait alors je suis satisfaite d'avoir osé faire cette proposition.

Une fois dehors, nous marchons le long des trottoirs pour arriver devant mon bar favoris. Je tire Carlos à l'intérieur d'un air enjoué.

-C'est mon bar préféré ! Viens, on va s'installer au fond.

On se retrouve alors face à face. Cet emplacement me permet d'admirer chaque trait de son visage, il ne semble pas avoir une seule imperfection. Oh mon dieu... je suis vraiment sous le charme. Je suis réveillée par sa main qui se pose sur la mienne. Je relève alors les yeux pour rencontrer les siens. Merde ! Ils sont si envoûtants. Je me sens rougir alors je détourne le regard et il exerce une légère pression sur mes doigts.

-Il faut que tu commandes.

Et bien qu'il l'ait dit avec douceur, je vois bien qu'il est amusé de la situation. Il sait qu'il me plaît et mes réactions ne cessent de me trahir. Cependant, je ne me les connaissais pas non plus. C'est la première fois qu'un garçon m'intimide autant. Après tout, à chaque fois qu'un garçon m'a plu, j'ai toujours tout fait pour avoir le dessus sur la situation. J'ai toujours pris les devants. Mais là, face à Carlos, j'ai la sensation que tout est différent. Peut-être que c'est moi qui lui ai proposé la soirée puis ce verre, mais pour autant, j'ai l'étrange impression que c'est lui qui a le contrôle. Cette idée vient même à me faire peur.

-Je prendrais une bière s'il vous plaît.

Le serveur hoche la tête avant de repartir derrière le bar pour préparer notre commande.

-Tu vas bien ? Tu as l'air toute perdue.

Je secoue la tête et repose mon regard sur lui.

-Ouais, désolée. J'étais dans la lune.

Il fronce les sourcils en ayant l'air perdu à son tour.

-Dans la lune ? Ça veut dire quoi ça ?
-C'est une expression pour dire que tu es dans tes pensées.
-Ah ! Et tu pensais à quoi alors ?

Je souris légèrement à sa question. Oh Carlos, si seulement tu savais.

Amour à la brésilienneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant