Chapitre 2

255 25 1
                                    

Dans le ciel des morts

Il y a la vie.

Sur la terre des vivants

Il y a la mort.

Rien, le silence, je devais être morte ; tant mieux. De la lumière. Une secousse. Un souffle. Non ! La vie me parcourait et me faisait ressentir sa présence par une brûlure insoutenable. Le refus de vivre se faisait encore plus présent.

Quelqu'un était en face de moi, il criait, non, il mimait, il avalait de l'aire.

Non, il criait belle et bien.

Mais aucun son ne me parvenait. Je me mis à rire bêtement. De l'eau sortait de ma bouche. Il était ridicule, on aurait dit un poisson.

Il me soulevait, et moi, je continuais de rire.

Je n'avais pas entendu l'ambulance arrivé lorsque je m'étais réveillé. Javais juste vue les jeux de couleurs sang qui se dégagé des lumière. A l'hôpital, je n'entendais toujours pas. Et je n'entendis plus jamais un son jusqu'à ma mort.

Voilà comment en plus d'avoir perdu mes jambes, javais perdu mon ouïe. La veille de mon anniversaire. Mes parents avaient déjà acheté mon cadeau. Un gros cadeau accessible à mes jambes, mais pas à mes oreilles. Un piano.

J'appelle cela un cadeau empoisonné. Un cadeau empoisonné par la vie que je commençais à détester de plus en plus. La vie est la chose la plus mal-faite du monde ! C'était vraiment ironique ! Mais ils ne pouvaient pas prédire que j'allais rater mon suicide et finir sourde ! Je suis inutile sur cette planète, et faible ! Tellement faible.

Je ne voulais pas sortir de mon lit. A quoi bon ? J'étais devenue une poupée inarticulée posée sur une commode. J'observais le monde sans l'entendre. Je ne savais plus quoi faire pour vivre, javais l'impression de ne pas pouvoir me relever. En même temps, mon cerveau n'avait plus accès à mes jambes ceux qui m'empêchait de me tenir debout ! Le sol tremblait sous mes pieds, le ciel s'éloignait à chaque mètre accomplit, mon corps se brisait, se séparait en deux et provoqué des tremblements de terre. J'étais devenue une faille, je n'étais plus rien.

J'entendais déjà les journalistes ! A oui c'est vrai, je ne pouvais plus les entendre ! Mais je pouvais encore les voir. Et je pouvais encore voir les gros titres « Elsie Colman, la grande championne benjamine perd ses jambes et deviens sourde suite à une tentative de suicide. »

Ridicule !

Pourquoi ne laissait-on pas les personnes mourir si elles en avaient envie ? On laissait bien les gens fumer ! Cela rapporte même de l'argent ! Après-tout, fumer, c'était se tuer lentement !

Je me rappelle trop bien de la souffrance lorsque que l'homme qui m'avait aperçu m'avait remonté à la surface. Mes bras alourdis part la mort, mon buste bloqué, mes poumons remplis d'eau, mon cerveau, carbonisé par la douleur. Il me tenait, battait des pieds, de mains. Je voyais trouble, javais repris connaissance quelques minutes, assez pour voir l'avenir. Un avenir trouble et opaque. Bleu, vert, virevoltant au-dessous de moi, il ne m'avait rien dit, ou alors je n'avais pas entendu. Il m'avait détruit, il ma touché le bras, m'avait encerclé de ses bras pour me rassurer. Mais il ne ma pas pris avec lui, le futur m'avait laissé dans le présent pour me faire souffrir, pour me faire payer mon acte et ma faiblesse.

Javais sûrement vécu une hallucination ante-mortem, mais imagination ou pas, je n'oublierais jamais cette vision.

Le silence du pianoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant