Stiles est en train de dormir quand son téléphone se met à sonner. Ça fait 3 jours maintenant qu'il est dans un état végétatif. Le premier matin il a juré qu'il ne se laisserait plus jamais aller à la boisson comme ça ; sa cuite le faisait regretter et il n'avait aucune idée de comment il était rentré chez lui. Il se souvenait vaguement d'avoir été accompagné, et il avait remercié son proprio qui habitait au premier étage parce qu'il était évident qu'il n'avait pas réussi à ouvrir la porte tout seul. (Comme son proprio était un vieux sénile, il vaut juste fait un signe de main et, comme à chaque fois c'était toujours gênant entre eux) Bon sang, il s'en voulait a mort parce que ce n'était pas comme ça que son père l'avait appris et que de manière générale se bourrer la gueule au point de ne plus avoir ne serait-ce qu'un souvenir de la veille, c'était toujours une mauvaise idée. Il s'en était voulu pendant toute la matinée, priant pour ne pas avoir accidentellement tué quelqu'un avec sa Roscoe hier soir.
Mais cette abstention n'avait pas duré parce que le soir même il était déjà en train d'entamer sa propre bouteille de rhum. Les cuites au rhum étaient les pires pour lui. Il regretta vraiment, cette fois. Et il passa le troisième jour entre son lit et les toilettes, à se demander ce qu'il allait bien faire de sa vie, maintenant, et à gerber en y pensant.
Il ne sait pas trop comment le dire à son père et celui-ci croit sûrement qu'il se prépare au plus gros défilé de sa carrière parce que les messages qu'il a reçu de son paternel sont des messages d'encouragement maladroits avec des tournures de phrases que Stiles soupçonne de ne même pas exister. Stiles ne sait même pas comment lui dire qu'il sait que sa patronne l'a tiré au sort pour annuler son projet et qu'il ne trouvera pas d'investisseurs pour ses œuvres parce que, eh bien, il n'avait plus aucune œuvre. Et d'ailleurs y avait-il seulement eu un défilé de prévu ? Il a la terrible impression de vivre un cauchemar dont on ne se réveille pas et d'être le spectateur de sa vie de la pire façon qui soit. C'était terrifiant. Sur les 6 tenues qu'il avait réalisé dans son atelier, 3 étaient parties en fumée. Il restait bien les 3 autres robes dans son dressing, dont une qui attendait toujours qu'il fixe les rivets de son corsage. Il était tenté d'aller finir la robe quand même mais ça lui paraissait tellement inutile.
De toute façon, ses tenues étaient visiblement destinées à n'être portées par personne. Toute la bonne volonté du monde ne suffisait pas à avoir du talent. Il songea à ses 4 mannequins habillés dans son dressing, et au nombre incalculable de tenues qu'il n'avait jamais vu porté autre part que sur lui-même. S'il avait déjà commencé à penser que c'était une possibilité auparavant, là, il était convaincu qu'un truc ne voulait juste pas qu'il vive de sa passion. Était-ce seulement une passion ? Un métier ? Avec du recul n'était-il pas au final qu'un type tordu de plus qui avait une sorte de fascination pour les poupées ? Peut-être que son projet d'avenir n'était qu'un kink de type en malaise dans sa propre identité et sexualité ? Oh mon dieu il était déjà en train de détruire les 5 années de thérapie de confiance en lui que lui avaient accordé Lydia, Danny et Jack-Jack (dans une moindre mesure, bien évidemment). C'était assez pathétique.
Stiles songea qu'il ferait peut-être mieux de commencer à faire ses cartons maintenant, et revendre toutes ses affaires de couture aussi, parce qu'il n'aurait de toute façon pas assez d'argent pour finir l'année dans cet appartement dans l'état où sa vie se trouvait. C'était ridicule de songer à bouger en réalité parce que s'il était trop vidé pour se laver et s'habiller depuis 3 jours, bien sûr qu'il n'allait pas commencer à préparer un déménagement maintenant. Il laissa son téléphone sonner dans le vide. C'était sûrement Scott qui s'inquiétait du peu de message qu'il lui avait envoyé depuis qu'il s'était fait virer. Lydia quant à elle avait été attentive et révoltée au début mais elle connaissait Stiles, alors elle l'avait laissé tranquille et elle était sûrement en train d'attendre la fin de son hibernation. Lydia était une fille incroyable et Scott aussi à sa manière, mais il ne se connaissaient pas encore assez pour être aussi fusionnels que la rousse et lui. Stiles ne doutait pas que ça n'allait pas prendre de temps à l'être de toute façon. Scott était un mec vraiment trop cool, et ils s'entendaient comme s'ils étaient frères. Mais là, il voulait juste être seul et continuer sa crise d'injustice. Scott pouvait bien attendre.
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Stiliste
FanfictionStiles est un styliste méconnu qui se prépare à un défilé. Seulement, alors qu'il galère déjà bien assez entre plusieurs métiers pour subsister, on met fin à sa carrière de la pire façon qui soit. C'est par un coup du hasard qu'il va se retrouver su...