| CHAPITRE 3 | EN FILATURE |

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Derek remit correctement le col de sa veste. Laura venait de rentrer dans le bar, il allait pouvoir rentrer chez lui. Il ne comprenait pas comment la jeune femme faisait pour se "libérer" du boulot quand elle se trouvait dans une pièce bondée de personnes plus huppées les unes que les autres. Personnes qui avaient, justement, toutes un rapport avec son travail. Non, sérieusement, parfois, Laura Hale était plus surnaturelle qu'il ne l'était. Une fois la porte du pub fermée, Derek s'autorisa un soupir. Il ne savait pas du tout comment s'y prendre pour relâcher la pression du travail mais il était a peu près certain que ce ne serait pas dans la rue ou dans un bar qu'il le ferait. Lui, ce qu'il voulait, c'était être seul et ne plus entendre les mots " concours ", "scène" ou "défilé". S'il poussait le vice un peu loin, il bouillonnerait de rage si on lui mentionnait un seul nom de participants a problème dans leur réception.

Il remarqua après une seconde de retard qu'un jeune homme ivre était assit sur le banc devant le bar. Pendant un instant, il fut perturbé de ne pas avoir sentit l'odeur du garçon avant, parce que d'habitude ses sens étaient en alerte quand il était dans le centre ville. Il mit cela sur le compte de la fatigue et il se contenta d'hausser les épaules avant de partir vers sa voiture. Derek se fit la remarque que le seul endroit où il pourrait vraiment se calmer les nerfs, ça serait chez lui. Chez lui, dans la forêt attenante à la ville, où sa famille avait fait rénover un bâtiment industriel abandonné. L'endroit parfait pour un loup-garou. De la place, du silence, des arbres : de l'intimité. Ce dont il avait vraiment besoin maintenant et qu'il était pressé de retrouver. Mais, alors qu'il descendait la rue pour atteindre sa Camaro, une voix le fit sursauter.

- Hé ! Hé ! Monsieur !

Derek se tourna en soupirant, avisant avec un sourcil circonspect la manière peu avenante avec laquelle l'ivrogne venait de l'interpeller. Il s'apprêta a repousser poliment l'homme pour être tranquille mais il perdit toute sa vigueur quand il sentit juste une main se poser sur son cul. 

- Qu'est-ce que... S'il avait sursauté en entendant l'individu s'approcher, maintenant, Derek était interdit, les yeux écarquillés. Il n'en revenait pas ! Combien de chance avait-il pour que ce soit lui, Derek Hale -loup garou à ses heures perdues-, qui soit victime d'attouchements en pleine rue ? Mais enfin ! s'exclama-t-il en se saisissant du poignet du garçon. 

Il réalisa que c'était une défense stupide au moment même où il prononça ces mots. (Quelle répartie, Derek, vraiment...) 

Il eut l'impression quelque chose avait été enlevé au niveau de sa ceinture mais il savait très bien qu'il n'avait rien dans ses poches et que son porte feuille était dans le repli intérieur gauche de sa veste. C'est a ce moment là, quand l'insolent le fixait en une grimace boudeuse, que Derek pris le temps de le détailler. C'était un jeune homme qui devait avoir une vingtaine d'années. Peut-être vingt cinq ans, tout au plus. Frêle et presque maigre, il avait une peau si pâle que Derek pouvait compter les grains de beauté qui descendaient comme une voie lactée sur sa gorge. Même si l'autre plissait les yeux de mécontentement, le loup garou put apercevoir le brun clair de ses iris, semblables à la couleur qu'un verre de rhum.

Le charme qu'il avait empêchait surement Derek d'abîmer son visage, mais en réalité, ce qui le fit relâcher le garçon, c'était un crépitement étrange qui résonna dans son oreille. Il n'eut pas vraiment le temps d'analyser ce nouveau son parce que d'un coup, le plus jeune attrapa la veste du barbu des deux mains. Derek sentit un grognement monter dans sa gorge, désagréablement surpris par toutes les actions de son vis-à-vis. Qu'est-ce qui lui prenait encore, a celui-là ? Toucher ses fesses ne lui suffisait pas ? Voulait-il mourir si jeune ? Honnêtement, il ne comprenait pas ce qui l'empêchait de lui sauter dessus pour lui arracher la carotide, mais ça avait à voir avec le bourdonnement qui berçait son ouïe.

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