Chapitre 2

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Mes paupières s'ouvrent lentement, la pièce dans laquelle je me trouve est plongée dans le noir complet, et aucune fenêtre ne me permet de savoir s'il fait jour ou nuit.

Je me redresse lentement, pinçant mes lèvres entre elles afin d'éviter un gémissement de douleur de sortir de ma bouche. Les courbatures sont présentes dans chacun des membres de mon corps et mes os craquent au moindre petit mouvement.

Je me mets en position assise, puis un soupire de soulagement s'extirpe d'entre mes lèvres.

Le sol sur lequel j'ai, à peu près, dormi est froid et rugueux. Mes jambes à moitié nues sont étendus devant moi et je tremble, tellement la température est basse.

Mes longs cheveux bruns sont sales et plein de nœuds. Ils retombent sur mes épaules, réchauffant quelques peu le haut de mon corps, mais cela ne suffit pas à arrêter les tremblements qui prennent désormais possession de mon corps.

Je ne suis pas sortie de cette pièce depuis très longtemps, je ne saurais dire combien de temps exactement, mais s'était depuis bien trop longtemps à mon goût.

Même dans le noir, je devine que mon corps est constellé d'hématomes et de bleu plus gros les uns que les autres.

En réalité, je ne dois pas être très agréable à regarder. Pour commencer, je suis devenue très maigre, et ce parce que je n'ai pas mangé grand chose depuis que j'ai été enfermé ici. Mes yeux ne doivent plus dégager grand-chose et sont sûrement vitreux.

Le silence est omniprésent dans cette cave froide et humide. L'humidité m'irrite la gorge, m'empêchant de respirer comme je le voudrais.

Quelques minutes plus tard, des bruits de pas se font entendre à l'extérieur, brisant le silence qui m'entourait. Je sais de qui il s'agit, il est le seul à savoir que me trouve ici.

J'ai peur, oui. Malgré tout ce que j'ai subit, malgré tout ce qu'il m'a fait. Mais je n'ai pas le choix, je dois juste encaisser, encaisser les coups de mon père.

***

Cela fait déjà deux jours que je suis arrivée en Australie et je n'ai pas quitté la maison de mon frère.

Je traine dans ma chambre, restant sur le nouveau téléphone que m'a offert James, essayant tant bien que mal de comprendre comment il marche.

Je n'ai jamais eu de téléphone et je n'en ai pas ressenti le besoin. N'ayant aucun ami, je n'en voyais pas l'utilité.

Je laisse échapper un soupire, puis pose le téléphone sur l'une des tables de chevets. Je décide de descendre les escaliers et de me servir un verre de lait au miel et de prendre un paquet d'Oreo. Je m'installe ensuite sur le canapé, aux côtés de James.

- Tu devrais sortir un peu, essayer de trouver une activité ou de te faire des amis avant la rentrée, dit-il avec un ton de reproche.

- Je n'ai pas envie d'avoir d'ami.

- Pourquoi ça ?

- Parce que ça ne sert à rien.

- N'importe quoi ! Les amis sont des personnes sur qui tu peux compter quand ça va mal, qui peuvent te conseiller lorsque tu ne sais plus quoi faire, les amis sont essentiels ! S'exclame-t-il.

- Si tu le dis, haussé-je les épaules.

- Oh arrête de faire ta tête de mule !

Il se lève et commence à me pousser vers la porte d'entrée.

- Eh ! Qu'est-ce que tu fais ?!

- Si tu ne veux pas aller dehors toute seule, je vais t'y obliger !

Il me pousse encore, puis s'arrête quand j'ai les deux pieds à l'extérieur.

- Bonne journée ! Sourit-il avant de ma claquer la porte au nez.

- Je te déteste ! Crié-je pour qu'il m'entende.

- Moi aussi je t'aime ! Cri-t-il en retour.

Je discerne de l'amusement dans sa voix, ce qui ne fait qu'augmenter mon agacement.

J'essaie d'ouvrir la porte mais celle-ci est fermée à clé, je commence à m'acharner sur l'ouverture en bois, mais j'arrête au bout d'une dizaine de minutes. James n'est pas décidé à m'ouvrir et je n'ai aucune envie de rester plantée là à ne rien faire.

Je me lève donc, puis commence à marcher vers la plage que j'ai vue lors de ma venue, mon paquet d'Oreo toujours en main.

Sur le chemin, quelque chose vient se cogner à mes pieds. Je baisse le regard et pose les yeux sur un ballon de foot.

- Madame, le ballon s'il vous plaît ! Cri l'un des enfants qui se trouvent un peu plus loin.

Je repose les yeux sur l'objet blanc et noir, et un flot de souvenir me revient en mémoire. Lorsque j'étais petite, James et moi jouions souvent au foot dans notre petit jardin. A l'âge de six ans, j'avais intégrée une équipe de foot non loin de chez moi, mais j'avais dû arrêter deux ans plus tard à cause de mon père.

Ce dernier était devenu de plus en plus agressif et alcoolique. Un jour il était venu me chercher en plein milieu d'un entraînement et m'avait prise par le bras, sous le regard choqué de mes équipières et de mon coach.

Depuis ce jour, je n'étais jamais retournée au club et n'avait plus touché à un ballon de foot.

Je jongle du regard entre le ballon et les enfants qui attendent impatiemment. Puis je touche le ballon du côté de mon pied pour le mettre devant moi, puis tire dans l'objet rond. Le ballon vole dans les airs et le petit garçon qui a crié tout à l'heure le réceptionne à l'aide de son torse.

- Merci ! Cri-t-il avant de retourner jouer avec ses amis.

Je reprends mon chemin sous le soleil de plomb, et observe le paysage.

Lorsque j'arrive à la plage, celle-ci est noire de monde, et ce malgré le fait que nous sommes un mardi.

Le sable est recouvert de serviette de plage, certaines sont occupées et d'autres sont laissées à l'abandon.

C'est la première fois que je me rends sur une plage, il faut dire que la ville dans laquelle j'habitais ne se trouvait pas tout près de la plage. Je n'ai donc jamais eu l'occasion de m'y rendre.

Je marche entre les serviettes, essayant de ne pas mettre de sable sur les personnes qui m'entourent.

Le sable est chaud et passe entre mes orteils dénudés. Lorsque James m'avait mise à la porte, je n'avais pas de chaussure, alors me voici pieds nus dans le sable.

Après quelques minutes de marche, j'arrive en haut de la falaise. Celle-ci a été creusée par l'eau, ce qui fait que je me trouve juste au-dessus de l'eau.

D'ici, la vu est absolument magnifique et l'air plus frais. L'eau vient s'échouer sur les rocher qui se trouvent plus bas, faisant un bruit brusque mais que je trouve apaisant.

Du haut de la falaise, je vois une autre plage de l'autre côté de mon perchoir, je me rends vite compte que cette plage est réservée aux surfeurs et que la falaise délimite les deux plages.

Je redescends et me rends sur la plage des surfeurs.

Les rares surfeurs qui se reposent sur la plage fixent l'horizon et regardent les autres surfeurs.

Je pars m'asseoir sur les rochers situés juste en dessous de la falaise sur laquelle j'étais il n'y a même pas cinq minutes. Je ramène mes genoux contre ma poitrine et observe les surfeurs.

Ces dernies volent littéralement au-dessus des vagues et je me demande comment ils font pour tenir en équilibre sur leur planche. Une voix me coupe dans ma réflexion :

- Hey.


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J'espère que l'histoire vous plait !

Hard Love || l.hOù les histoires vivent. Découvrez maintenant