Et on lui prêta allégeance...

Brasier Nocturne

Il me semblait avoir posé la question il y a des lustres, alors qu'il caressait du bout des doigts les mots inscrits dans le Livre. En attendant sa réponse - enfin, j'espérais plutôt que cet étrange instant s' éternise - je contemplais ses mains fermes, dont le chaleur me parvenait jusqu'ici - ou bien c'était mon cœur affolé qui me brûlait de la sorte.
Ses veines serpentaient le long de ses bras découverts, rendant plus féroce l'énergie qu'il dégageait, qu'il transpirait. Je me retrouvais embrasée par l'envie de me fondre contre son cœur et à m'agripper à son corps, ne sentir plus que lui, sa présence de feu.
Il m'arracha un léger sursaut lorsqu'il de redressa, doucement, avec une longue et profonde inspiration, et le murmure de sa chemise pour combler le silence de la pièce.