Chapitre 1 : C'est passé

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Il referma les rideaux beiges qui encadraient jadis les fenêtres de sa chambre d'enfance. Tous ses jouets cassés étaient empilés les uns sur les autres dans un recoin des murs fades délabrés par le temps. Son lit et ses meubles à peu près en état étaient tous partis et le reste, ce qui n'avait pas pût être vendu allait être brûlé, jetés. Le chambre se retrouverai nue.

Le seul objet qu'il avait sauvé de ce brutal ménage était une petite statue qui était sensée représenter un petit soldat russe, avec un grand casque noir en fourrure. Petit souvenir. Juste un, pas plus, il n'avait pas besoin de se rappeler du reste. Non. Et cela lui convenait parfaitement, oublier toutes ces années passées seul, sans un frère, une sœur, une famille normal ou encore un ami, un véritable ami. C'est sûr, comme tous les enfants normaux il avait eu un ami, même plusieurs, enfin... il avait cru en avoir. Mais très vite, ces amitié avaient donné lieux à des relations malsaines. Tout commence par des critiques placées de part et d'autre dans des conversations dont il n'était pas au courant, puis le souffle de la rumeur enveloppe son monde et tout s'enchaîne. D'abords il ne comprend pas, il essaie, il trébuche, il se relève, et comprend. A partir de la plus rien ne marcha correctement dans son système communicatif. Ses neurones partaient en ébullitions tandis qu'une explosion d'agressivité avait prit place. Entré dans une colère sourde, il s'était refermé sur cette fureur.

Impossible de le raisonner. Il disjonctait carrément.

Au lieu de passer outre ou d'essayer de nouveau de rétablir un semblant de vérité, il s'était laissé emporté par la haine. Et ses poings avaient décidé d'aller exprimer cette rancœur. Parce qu'au fond, qu'avait-il vraiment comprit ? Rien du tout. Il avait juste compris que l'on déversait toute sa haine sur sa personne, mais ce qu'il n'avait pas compris, c'était pourquoi ?

Il était donc partit les voire, et leur expliquer sa façon de penser. Mais ils étaient plusieurs et... ils l'avaient littéralement tabassé, humilié, une dernière fois sans doute, mais c'était la fois de trop. Quand il était rentré chez lui, il était directement allé s'enfermer dans sa chambre pendant plusieurs jours. Refusant tout ce qui pouvait lui être proposé.

Sa mère, qui était encore présente à ce moment, ne voyait rien. Complètement aveugle aux problèmes de son fils, elle ne lui donnait pas beaucoup de son temps et travaillait tout le temps. Celle-ci avait coupé les ponts avec ses parents et le père de son enfant était en prison pour dix ans, elle avait d'ailleurs eu dû mal à s'habituer à son absence mais c'était une femme forte elle s'était relevée et avait continué sa vie. Jimin, lui, n'avait sentit aucune différence, son père n'était pas le meilleur exemple et ne lui avait accordé que très peu d'attention. Bien sûr, sa mère et lui avait tout de même passé quelques moments heureux, mais trop peu pour combler le vide qui creusait toujours plus le cœur de Jimin.

Puis sa mère disparue du jour au lendemain, sans raison, comme ça. Et ce jour là, le Jimin de dix-sept ans s'était juré de ne plus jamais l'appeler "maman" quand il pensait à elle, mais "malheur".

Et le vide gagna tout son cœur qui devint noir de haine.

La déléguée de sa classe, une jolie petite brune, était venue chez lui un jour, pour demander des nouvelles, passer les devoirs... Il trouvait ça marrant d'ailleurs, parce qu'il ne lui avait jamais adressé la parole, rien. Même pas un bonjour, il l'avait même déjà insulté, mais c'était elle qui était venue. Cela devait faire six mois qu'il n'était pas revenu au lycée. Après les humiliations et la disparition de sa mère, il n'avait pas eu la force.

Il ne lui avait pas ouvert. Et elle était partie.

C'est comme ça qu'un mur de silence avait construit ses rempart autour de lui d'années en années. Un silence qui pourtant, raisonne encore de tous ces rires hideux dont il avait été sujet.

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