Racines (My Hero Academia fanfiction)

Doutes et humiliation

Après avoir fini le repas, Kon se retrouva dans la pièce d'avant, en compagnie de Kanshitai. Celui-ci, assis dos à un mur, c'était visiblement calmé.

- T'as d'autres alters que celui de tes racines?

La soudaine question choqua quelque peu Kon, qui resta sans voix.

- Réponds avant que je m'énerve...

Les deux garçons se regardèrent intensément, l'un hésitant à parler et l'autre attendant impatiemment la réponse. Le garçon à l'alter de racines se dépêcha alors de répondre. Il ne voulait certainement pas se faire taper dessus.

- Ah... Euh... Apparemment, j'ai aussi un alter de régénération.

Kanshitai poussa un cri de surprise.

- Comment ça, "apparemment"? T'es en train de me dire que tu ne l'as jamais utilisé?

- Non, je ne voulais pas l'utiliser parce que ce n'était pas le mien de base.

Kanshitai poussa un léger grognement, énervé.

- T'es con ou quoi?

Le ton froid fit légèrement sursauté Kon, et le regard froid de son supposé frère ne le rassurait pas du tout.

- Donc, si je comprends bien, tu ne t'ais pas servis de ton alter alors que tu aurais pu sauver beaucoup plus de vie, et ta foutu raison c'est parce que ce n'était pas ton alter de naissance?!

Le garçon aux membres cousus se rapprocha rapidement de Kon, son visage près du sien et le prenant par le col.

- Quel genre de sombre merde tu es au juste?

Kon déglutit, tremblant comme une feuille. Il voulait répliquer, mais la peur et la honte lui prenait à la gorge. Dépité par son comportement, Kanshitai le relâcha brusquement. Le plus jeune des garçons se retrouva fesses à terre, grimaçant légèrement de douleur.

- Même pas foutu d'assumer tes actes. Tu me dégoutes.

Kanshitai se releva et se dirigea vers la porte de sortie.

- T'as de la chance que père ait accepté de te prendre en charge, sinon je m'en serais chargé d'une pourriture de ton genre.

Il claqua violement la porte, laissant Kon dans la solitude. Celui-ci se retint de verser ses larmes, le regret s'immisçant au plus profond de lui. Combien de fois il avait été trop tard pour lui d'agir? Combien de vie aurait pu être sauvé s'il avait décidé d'agir plus tôt?

Mais son alter de guérison le dégoutait. Il lui rappelait des douloureux souvenirs, des monstrueuses tortures. Le fait de repenser ne serait-ce qu'une seconde à ces évènements le tétanisait, le dégoutait, l'apeurait. Plus jamais il ne voulait revivre ce cauchemar. D'ailleurs, il aurait aimé que ce ne soit qu'un rêve cauchemardesque, que tout ça n'était qu'illusion. Mais ces marques sur son corps qui ne voulaient pas partir lui faisait brusquement retourner à la dure réalité.

Kon se replia sur lui-même, dans l'emprise de ses doutes et de ses peurs.

Kanshitai, de son côté, avait bien l'intension d'avoir son repas qu'il avait loupé. Il se mit à côté de son père qui, assis sur la chaise devant la table à manger, lisait tranquillement un journal.

- Ne t'avais-je pas demandé de rester dans la chambre, Kanshitai?

Kanshitai ne répondis pas à la question, qui n'en était pas vraiment une. Il se contenta de s'excuser de but en blanc.

- Pardonnez-moi père pour vous avoir manquer de respect.

- Et tu crois que je vais si facilement te pardonner alors que tu ne peux même pas respecter un ordre? De plus, ce n'est pas la première fois que tu me manques ouvertement de respect.

- J'ai réfléchis à mes actes père. Je ne les referai plus.

- La dernière fois aussi tu m'avais dit que tu avais réfléchi à tes actes.

Le garçon aux membres cousus serra ses poings de frustration. L'homme n'était pas décidé à le pardonner aussi facilement. D'un rapide coup d'œil, celui-ci remarqua ce détail. Refermant le journal et le posant sur la table, il se concentra plus sur son fils, le fixant du regard.

- Ce n'est pas en te frustrant que tu vas réussir à me faire changer d'avis.

Kanshitai relâcha la pression de ses mains, les laissant pendre mollement.

- Tu as toujours eu cette particularité d'agacer les gens en voulant toujours te montrer meilleur qu'eux. Mais au moins on peut être sûr d'une chose avec toi : c'est que tu es bien plus obéissant que tu n'en as l'air.

Vexé par sa dernière phrase, Kanshitai rétorqua bien vite.

- Devrais-je prendre ça pour un compliment, père?

Il avait insisté sur le dernier mot, les yeux froids et enragés.

- Voilà pourquoi je devrais être moins laxiste avec toi. Tu continues à faire le rebelle alors que tu n'es pas en position de le faire.

Pendant quelques secondes de silence, l'homme reprit son journal, le feuilletant pour retrouver sa page qu'il n'avait pas fini de lire. Une fois qu'il eu trouvé sa page, il reprit la parole.

- Retourne dans la chambre, Kanshitai.

Kanshitai fut pris de panique. Il ne voulait pas qu'il l'enferme encore dans la chambre, et encore moins s'il n'avait pas auparavant mangé. Plaçant sa fierté de côté, il supplia pitoyablement son père.

- Je vous en supplie père. Laissez-moi au moins manger.

- Et que feras-tu en échange?

- Je retournerai dans la chambre tout juste après avoir mangé, et j'y resterai jusqu'à ce que vous permettrez de sortir.

- Ca ne me suffit pas.

La réponse cinglante de l'homme fit serrer les dents du jeune. Mais, ne se décourageant pas pour autant, il s'agenouilla à terre et supplia une nouvelle fois son père.

- Je vous en prie père, je ferais tout ce que vous voudrez.

L'homme se moqua quelque peu de la position de son fils.

- Tu ressembles à un chiot comme ça.

Pour appuyer ses dires, ou peut-être par geste de compassion et de pitié, il caressa de sa grande main le dessus de la tête de Kanshitai, prenant plaisir à masser son cuir chevelu comme lors que l'on ferait à la caresse de la tête d'un chien.

Kanshitai se sentait terriblement honteux, mais il était certain d'avoir enfin ce qu'il voulait. C'est tout ce qui comptais pour l'instant.

L'homme prit l'assiette qui était destiné à Kanshitai, et la posa à terre, tout juste en dessous de lui, à côté de sa chaise. Kanshitai lui posa un regard d'incompréhension.

- Eh bien, Kanshitai. Tu ne voulais pas manger?

Le garçon resta interdit. Il ne comprenait pas ce que voulait dire son père par ce geste.

- C'est bien de cette façon que mangent les chiens, non?

Kanshitai réalisa avec horreur le propos de cet étrange agissement. Non seulement il avait du supplier comme un moins que rien pour espérer avoir de la nourriture, mais maintenant il devait manger par terre comme un vulgaire animal? Kanshitai fixa son père du regard, ne voulant pas vraiment se plier à cette sordide volonté.

- Tu sais, Kanshitai, père serais heureux de voir que son fils mange bien à sa faim. Peut-être même qu'il te pardonneras de toutes tes fautes.

Le jeune garçon avait dorénavant compris l'enjeu de cette humiliation. Alors il commença à manger la nourriture froide avec ses doigts, sous l'œil attentif de l'homme. Un jour, il trouverait le moyen de se venger de cet affront qu'il lui faisait subir. Oui, il allait regretter ce jour où il avait oser souiller sa dignité.