La Belle et la Bête

Chapitre 5 : Reste...

Chapitre 5 : Reste...

(cf Harry Potter et les reliques de la mort, chapitre 30: "Le renvoi de Severus Rogue" jusqu'au chapitre 33 « Le récit du Prince »)

Je parcours le château, me dirigeant vers la tour de Serdaigle. Qu'ont pu faire les Carrow à Potter ? Ils ne devraient pas l'avoir tué, Voldemort exige être celui qui lui donnera le coup fatal. Mais ils peuvent l'avoir torturé, l'avoir emprisonné... Voldemort est peut-être déjà là, prêt à donner le coup de grâce à son ennemi. Espérons que j'arrive à temps...

J'entends des bruits dans le couloir. Je ralentis la cadence, feutre mes pas. J'aperçois Minerva McGonagall dans sa robe de chambre écossaise mais elle n'est pas seule, je le sais. J'entends des bruits de pas précipités derrière elle. C'est sûrement Potter sous sa cape d'invisibilité... Je soupire de soulagement : c'est vrai qu'il est malin, il a dû réussir à s'échapper de l'emprise des Carrow. De plus, Minerva ainsi que ses amis ont dû l'aider : il n'est pas seul contrairement à moi. Il faut que je lui parle, que je lui fasse comprendre qu'il peut avoir confiance en moi... mais comment ?

Je commence à les suivre mais je ne suis visiblement pas discret. McGonagall s'immobilise soudainement, sa baguette brandie. Je me cache derrière une armure.

« - Qui est là ? » demande-t-elle.

« - C'est moi. » je réponds à voix basse.

Je sors de ma cachette, ma baguette sortie également. Le professeur de métamorphose semble nerveuse et ne cesse de lancer des regards derrière elle, me confirmant qu'elle n'est pas seule.

"- Où sont les Carrow? Je demande doucement."

Le professeur McGonagall se raidit encore plus.

"- Là où vous leur avez dit d'aller, Severus, j'imagine, répond-elle."

Je m'approche d'elle pour mieux observer ce qui est autour du professeur de métamorphose. Je guette le moindre bruit, la moindre trace d'une autre présence. Il est là, tout prêt, je le sens... Si Lily savait... je ne peux m'empêcher de penser à elle à cet instant précis.

"- J'ai eu l'impression, je continue, qu'Alecto avait appréhendé un intrus."

"- Vraiment? Répond Minerva McGonagall. Et qu'est-ce qui a bien pu vous donner cette idée?"

Inconsciemment, je ne peux m'empêcher de plier légèrement le bras gauche. Le professeur de Métamorphose comprend aussitôt le lien avec la marque des Ténèbres.

"- Ah oui, bien sûr, fait-elle. Vous autres, les Mangemorts, vous avez vos propres moyens de communication, j'avais oublié."

Je fais semblant de ne pas l'avoir entendue. Ce ton méprisant, ce dégoût mais aussi cette déception qui percent dans sa voix me blessent plus que ça ne le devrait. Elle a été mon professeur dans ma jeunesse, ma collègue pendant des années et malgré la rivalité entre nos deux maisons, j'avais et j'ai toujours un profond respect pour elle. Malgré tout, elle a raison: j'ai œuvré pour que l'on me prenne pour le bras droit fidèle et loyal de Voldemort, notamment en tuant Albus Dumbledore. Mais ce n'est pas le moment de me perdre dans ces réflexions, j'ai une mission. Je continue à inspecter le couloir tout en avançant peu à peu, comme si de rien n'était. J'ai l'impression d'entendre des bruits de respiration près de moi.

"- Je ne savais pas que c'était votre tour de patrouiller dans les couloirs, Minerva."

"- Vous y voyez un inconvénient?"

"- Je me demandais ce qui pouvait bien vous avoir sortie du lit à cette heure avancée de la nuit."

"- J'ai cru entendre du bruit."