Fallen for the devil [La trilogie sous contrat d'édition]

2. Un psychopathe ?

Chapitre 2

Kai

Je suis assis sur cette foutue chaise depuis au moins une demi-heure. Mon poignet droit est entravé par une paire de menottes solidement fixée au sol, ce qui m'empêche de faire un carnage sur la horde de flics qui se tient devant moi.

Fait chier ! Me faire embarquer pour un excès de vitesse alors que je suis sur le point de retourner à Los Angeles... Foutue ville de merde ! Je n'aurais pas dû aller à Stockton, mais bon, Fiobanacci m'y attendait. Et les ordres sont les ordres, bien que je déteste m'y soumettre. Je viens de recevoir une mission qui pourrait rapporter gros au patron. M'y opposer risquerait de rompre notre deal et si le deal est rompu, je peux déjà faire le deuil de mon existence. Cette mission est simple comme bonjour. Il suffit que j'infiltre l'un des gangs les plus craints de Californie, que je récupère quelques papiers dont le grand chef a besoin, et l'histoire sera réglée. Mais bien évidemment, les choses ne se passent jamais comme prévu. Pas vrai ?

Si on me confie cette mission, c'est parce que je suis fiable. Je ne me suis encore jamais fait prendre par la police qui ignore mon identité véritable. Aujourd'hui, ils m'ont eu, mais pour un délit qui, à mes yeux, n'est qu'une bêtise d'adolescent. Je leur ai fourni de faux papiers. Ça m'amuse de me dire que, là, maintenant, Kai Hunter se tient devant eux, qu'ils connaissent sûrement mon nom, mais que, une fois de plus, je vais passer entre les mailles de leur filet. Je suis une légende urbaine, un fantôme. Tout le monde me connaît, mais personne ne m'a jamais vu.

J'en connais d'autres, des fantômes, d'ailleurs. Ils ne veulent pas me foutre la paix. Les voilà qui pointent le bout de leur nez. Leurs voix commencent à me rendre fou et leurs visages me hantent constamment.

« Allez, Kai, tire-toi de là ! Qu'est-ce que je t'ai appris, hein ? »

Son timbre grave tambourine dans ma tête comme une putain de cloche. Il ne s'arrête jamais. Les voix non plus. Mais dans ce genre de moment, c'est toujours lui que j'entends. J'imagine qu'il ne serait pas fier de voir à quel point le vaurien que je suis s'est fait prendre aussi facilement.

« Allez, tu peux le faire, tu as déjà désarmé quelqu'un avec des menottes. Tu t'en souviens ? C'est moi qui te l'ai appris. »

J'ai besoin de réfléchir, de considérer mes options. Je dois analyser la situation avant d'agir.

« Pas besoin. Agis maintenant. Ne te dégonfle pas. Pas comme quand tu étais gamin. »

Il me hurle dessus. Je contracte mes muscles, comme s'il était tout proche. Il est là. Son souffle chaud, mélangé à l'odeur de l'alcool et de la cigarette froide, s'abat sur ma nuque dans un courant d'air.

« Bouh ! »

Je sursaute. Son visage est en face du mien. J'observe son sourire de psychopathe, ses dents blanches, ses cheveux noirs coupés finement, les rides aux coins de ses yeux gris, froids et durs comme du métal.

« Tue-les ou c'est moi qui te tue. »

Son regard intransigeant me sonde de haut en bas.

« Tue-les ou tu n'es qu'une pauvre merde, une mauviette. Tu n'as pas changé, hein ? Tu ne changeras jamais. Tu seras toujours le petit garçon qui a peur de... »

Je tire une dernière fois sur ma clope et la balance par terre.

— Vous avez bientôt fini, putain ? hurlé-je aux flics pour couper la parole à mon fantôme.