3. Allons faire la fête

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Chapitre 3


Thea


Je me réveille avec difficulté. Un mal de crâne me gagne. Je m'étire en grognant. Instinctivement, je consulte mon portable. Il est très exactement onze heures. Je me lève non sans peine de mon lit, plaquant le drap contre mon corps à moitié nu. Je finis par me diriger vers mon balcon, où j'allume une clope. La première bouffée de cette fumée toxique m'apaise instantanément. Ma nervosité, due à la malencontreuse altercation de la soirée de la veille, redescend au fur et à mesure que la cigarette se consume. Cet homme est vraiment dérangé. Je ressens encore la façon dont il a posé ses mains sur moi. Je revois ses yeux me fixer avec hargne alors qu'il proférait ses menaces.

Mon téléphone sonne, me sortant de mes pensées.

— Allô, Mia, qu'est-ce qui t'arrive ? demandé-je, la voix rauque, en décrochant.

— Wyatt m'a appelée et il aimerait bien qu'on aille en boîte ce soir.

— Je ne vois pas ce que ça a à voir avec moi.

— Il y aura Ilan, et donc toi ! s'exclame-t-elle, comme si ça allait de soi. Je pense que tu connais le Blitz. Wyatt voulait l'essayer depuis super longtemps, ça sera l'occasion.

— Non, je ne connais pas, soupiré-je.

— C'était un vieil entrepôt avant. À ce qu'il paraît, le proprio fait partie d'un gang. Tout le monde va là-bas maintenant.

— Qu'est-ce qu'il a de si spécial ce club, au juste ?

— Les joints qui tournent sont pas mal. Sans parler de leurs cocktails.

— Ouais, ça peut se négocier.

— Je viens te chercher à vingt-deux heures, renchérit Mia, tout excitée.

Je raccroche et me dirige dans la cuisine pour me faire un café. J'attrape le journal posé sur la table et parcours les informations. Rien d'exceptionnel, mis à part cet article au sujet de cinq policiers abattus dans un commissariat, à Los Angeles. Ils n'ont aucun indice pour l'instant. J'en éprouve un frisson ; c'est effrayant que ce genre de meurtriers courent toujours les rues...

J'ai besoin de compagnie pour arrêter de m'inquiéter sans arrêt. Au bout de quelques sonneries, mon meilleur ami, Derek, décroche.

— Je te manque déjà, Thea ? m'interroge-t-il avec une pointe de sarcasme.

— Décidément, je ne pourrais pas vivre sans toi.

— Oh et pour ta future question, la réponse est oui, déclare-t-il.

— Ma future question ? Mais je n'ai encore rien demandé !

Derek et moi nous connaissons depuis l'enfance. Il me connaît par cœur et ne m'a jamais tourné le dos.

— T'allais justement me proposer d'aller manger en ville. Il est presque midi et tu ne sais pas cuisiner.

Je ris derrière le combiné, je ne peux rien lui cacher.

— On se rejoint au même endroit que d'habitude ?

Ce dernier acquiesce et met fin à l'appel. Je me motive à enfiler un jean et le premier pull qui me tombe sous la main. Dans la salle de bains, j'observe ma mine défaite. Je n'ai pas la foi d'arranger ce désastre, alors je me contente de mettre des lunettes de soleil.

Lorsque je rejoins Derek au restaurant, ce dernier est déjà installé à une table. Comme d'habitude, nous commandons un cheeseburger et des frites. Au bout d'une quinzaine de minutes, un serveur arrive et je remarque que Derek le fixe avec une intensité particulière. Il n'en perd pas une, celui-là.

Fallen for the devil [La trilogie sous contrat d'édition]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant