21

903 106 0
                                    

Le temps passait, j'étais désormais à 8 mois et demi presque 9, si c'était pas aujourd'hui c'est pour demain, vous devez vous douter que Seydou n'a pas bougé ne serait ce qu'un petit doigt, pour lui malgré que ses meilleurs potes et même sa mère lui ait parlé, mes fils sont des batards.

Il conçoit pas l'idée que j'ai pu être enceinte sans qu'il s'en aperçoive, il refuse d'y croire.

Sirandou & Samba lui ont complètement tourné le cerveau, d'ailleurs parlant de Sirandou, après quelques jours elle s'est pointé à l'hôpital pour m'insulter, elle m'a dis ouvertement que c'était elle qui avait fait tout ça depuis le début, et que je n'avais pas intérêt à ouvrir ma bouche, c'est ce qu'on verra.

J'ai enregistré sa voix à son insu, faut être maligne dans la vie, une personne qui te veut du mal tu te doute bien qu'elle va pas venir te rendre visite à l'hôpital comme si elle t'aimais, soyons réalistes deux secondes.

Personne ne sait qu'elle est venue, je compte bien accoucher me remettre de mon accouchement et faire un batou (réunion) avec toute sa famille, cette fameuse Wassa sera conviée croyez moi.

Tu vas pas gâter mon mariage pour que je reste assise à te regarder comme une imbéciles, certe ça n'excuse pas ce que Seydou a fais et continue de faire, je compte bien lui faire savoir d'ailleurs, j'ai assez souffert dans ma vie.

Ma belle mère, elle a prétexté un voyage au Mali en urgence pour pouvoir faire son opération sans questions, grâce à toutes mes économies et mon travail, j'espère que cette maladie va enfin la quitter.

N'a baraké n'kita.
(Je vais avoir ses bénédictions.)

J'ai décidé de rester lucide face à la situation, il est hors de question de me laisser abattre, je lâcherai jamais Allah je sais qu'Il est avec moi, Allah siré niani.
(Dieu est bon.)

Dites vous, je suis seule, seuls mes belles sœurs et mes amies viennent me voir, mon mari fricote avec une autre femme tandis que je m'apprête à accoucher, mais bon, tout ça rentrera dans l'ordre.

J'étais sortie faire un tour pour prendre l'air quand j'ai commencé à avoir de très violentes contractions, j'ai perdu les eaux et de la j'ai compris que j'allais accoucher.

Certains résidents de l'hôpital m'ont ramené d'urgence à l'intérieur et de là tout est allé très rapidement, le col était déjà bien ouvert, mes fils étaient bien placés donc il n'y avait pas de soucis à se faire, je pouvais pas supporter la douleur, j'ai du faire une péridurale malgré les effets nocifs que ça peut engendrer plus tard.

J'ai crié de toutes mes forces, j'en pouvais plus, j'étais dans un état vraiment lamentable, je transpirai, je pleurais, ma voix se mêlaient aux larmes, je me sentais partir à certains moments quand un de mes fils a vu le jour, ma douleur s'est estompée un cour instant le temps que je mette le deuxième en route.

Et c'est ainsi que seule, avec mon créateur, entre la vie et la mort, j'accoucha de mes deux merveilleux jumeaux Yahya & Yanis.

Je n'avais ni mère, ni père, ni frère, ni sœur, ni époux.

Malgré ça, n'da Allah tigua.
(Malgré ça, je loue Allah.)

Grâce à Niouma & Dabely, les jumeaux avaient toutes les affaires nécessaires parce que je leur passait ma carte où elles prenaient elles même de leur mince salaire pour en acheter, donc je m'en fais pas.

Ils étaient magnifiques mes enfants, ils avaient un teint assez clair comme le mien, le reste je peux pas vous le décrire, un bébé quand tu naît tu ne peux pas trouver grand chose à dire.

Je remercie Allah Soubhana Wa Taala, aujourd'hui Yahya & Yanis ont vu le jour, qu'Allah Azzawajel leur accorde une longue vie pieuse et heureuse.

Aïcha, mon destin Où les histoires vivent. Découvrez maintenant